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Le syndicat allemand Ver.di dénonce le harcèlement chez Lidl

Publie le dimanche 12 décembre 2004 par Open-Publishing
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de Adrien de Tricornot

Le "Livre noir Lidl" dévoilé vendredi 10 décembre par le syndicat des services Ver.di a fait l’effet d’une bombe en Allemagne.

Réalisé par deux anciens salariés du distributeur discount, Andreas Hamann et Gudrun Giese, il comporte des accusations graves : le succès de Lidl, qui revendique 30 000 salariés outre-Rhin (dont 85 % de femmes), "s’accompagne de conditions de travail minables pour les employés", indique un communiqué présentant le livre.

Les auteurs ont interrogé plus de 100 salariés ou ex-salariés et des témoignages ont aussi été recueillis par le syndicat dans plus de 250 magasins (sur 2 500) en Allemagne. Résultat : "un climat de peur" régnerait chez Lidl, selon Ver.di.

Des directives internes préciseraient que des "contrôles du soir" doivent être réalisés auprès des salariés une fois par semaine, y compris en inspectant leur voiture particulière, conduisant à "un soupçon généralisé de vol". "Des caméras vidéos visant à surveiller les salariés continuent toujours à être installées dans les magasins sans qu’ils le sachent", accuse aussi le syndicat.

Les salariés de Lidl seraient également soumis à des rythmes très intenses, ne leur permettant pas de prendre correctement leur temps de pause. Aller aux toilettes serait "un luxe pour beaucoup de caissières". Une partie des heures supplémentaires ne seraient pas payées. Ver.di fait aussi état de pressions pour quitter l’entreprise. Enfin, la création de comités d’entreprise serait délibérément découragée.

"CAMPAGNE DE DIFFAMATION"

Face à ces reproches, le groupe Lidl dénonce dans un communiqué publié le même jour une "campagne de diffamation". Il dément outrepasser les règles en matière de contrôle des salariés, assure que les comités d’entreprise se développent dans la société et affirme payer les heures supplémentaires.

Le groupe indique aussi que, malgré les contrôles, les pertes annuelles liées aux vols effectués par des salariés et des clients s’élèvent à 250 millions d’euros. Le climat interne serait "excellent" et "orienté vers la réussite", 20 000 postes ayant été créés par l’entreprise en Allemagne depuis trois ans.

Pour Klaus Gehring, directeur général de la Fondation Lidl, les problèmes seraient "toujours des cas individuels et une conséquence de la croissance rapide" et ils seraient réglés dès qu’ils sont connus : 20 managers fautifs auraient déjà été licenciés ces dernières années.

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-390576,0.html

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