Accueil > Les 5 raisons de voter oui du PS relookées !
Lors d’une distribution du tract sur un marché, j’ai eu la chance de rencontrer un « ouiiste » socialiste (je dis bien la chance car il est difficile de trouver un partisan du oui pour débattre tant leur convictions sont honnêtes) qui m’a donné son tract sur les 5 raisons de dire oui à la constitution européenne. Pour tenter de respecter les temps d’écrits sur mon ordinateur ainsi que dans mon esprit et par souci d’équité, j’ai décidé de vous restituer ce tract avec quelques annotations (vieux réflexe de prof, quand on voit des erreurs on ne peut s’empêcher de les corriger ou de s’interroger sur l’incompréhension de certaines aberrations) :
1. L’Europe sociale passe par le oui
On dit de l’Europe qu’elle n’est qu’une économie, un marché, une monnaie. Le traité lui donne enfin un contenu social :
Des objectifs nouveaux sont fixés à l’Europe :
« Plein-emploi (si le marché le permet), économie sociale de marché (que d’antagonismes. J’essaye de faire mieux : je suis de gauche et j’écoute Michel Sardou), lutte contre l’exclusion et les discriminations (parlons-en des discriminations. Au beau milieu de cet article, le II-81, figure la non discrimination fondée sur la fortune. Adieu cher ISF et qui en profite encore ?), justice sociale, cohésion territoriale, développement durable (toujours soumise à la loi du marché donc on sera écolo que si cela rapporte)... »
Les droits sociaux essentiels sont affirmés (protection contre les licenciements abusifs (alors là c’est une belle « Arlésienne », j’ai cherché, je me suis renseigné mais je n’ai trouvé nulle part cette protection dans le texte que l’on a reçu. Cela doit figurer en bonne place avec la sauvegarde des services publics, la fracture sociale de Chirac, l’Europe sociale de Maastricht et toutes les autres affabulations de nos chers représentants. Finalement j’ai trouvé quelque chose qui peut y faire référence : l’article II-90 mais il parle de licenciement injustifié et je fais confiance aux grands patrons pour avoir toujours une bonne justification) droit à l’information et à la consultation des travailleurs, droit à la sécurité sociale, limitation de la durée du travail (oui après 68 heures hebdomadaires, le travailleur n’aura plus le courage de penser. Si ce n’est pas du pain béni pour le MEDEF...). Chaque citoyen pourra saisir les tribunaux pour en faire respecter l’application. L’égalité entre femmes et hommes sera assurée en matière d’emploi, de travail et de salaire.
Un sommet social annuel obligera les partenaires sociaux, la Commission et le Conseil à négocier sur l’emploi. Le traité reconnaît le rôle majeur des syndicats et de la négociation collective.
Les services publics sont garantis (paroles, paroles et encore toujours des paroles. Voilà de quoi je parle quand je pense au mot aberration). Leur financement par l’état comme par les collectivités locales sera possible en dérogation aux règles de la concurrence (les antagonismes c’est leur métier à ces gens là ?).
En matière sociale et fiscale, les pays qui voudront avancer plus vite et plus loin pourront constituer des « coopérations renforcées » pour harmoniser, par le haut, leur législation.
2. Une Europe plus démocratique
On dit de l’Europe qu’elle donne trop de pouvoir aux technocrates. Le traité donne la première place aux institutions démocratiques.
Le président de l’Europe sera élu pour deux ans et demi sur la base d’un programme politique et les décisions seront prises, le plus souvent, à la majorité et non à l’unanimité.
Est créé un gouvernement de la zone euro, en face de la Banque centrale européenne (BCE) (pourquoi en face ?), permettant de définir les grandes orientations économiques de l’Europe et de donner priorité à la croissance et l’emploi.
Le Parlement européen verra ses pouvoirs élargis : il votera les lois européennes et le budget de l’Europe à égalité avec le Conseil européen. Il élira le président de la Commission qui sera responsable devant lui.
Les élections européennes auront dans cette perspective une importance capitale.
Les parlements nationaux disposeront d’un droit d’opposition sur les lois européennes chaque fois que l’Europe interviendra sur des sujets qui ne relèvent pas de sa compétence (sauf s’il s’agit de compétences exclusives à l’Union ou de compétences partagées. Après quoi il ne reste plus grand-chose. Pour cela se référer aux articles I-12 à I-14 inclus).
Un million de citoyens pourront prendre l’initiative d’une loi européenne. Si ce droit existait déjà, une taxe sur les mouvements de capitaux (type « Tobin ») aurait, par exemple, fait l’objet d’un grand débat dans tous les pays d’Europe. (Alors là c’est le plus gros mensonge, non je m’avance peut être ! l’article I-47 alinéa 4 est très clair : il s’agit d’inviter la Commission, donc pas d’obligation, et cela ne peut concerner qu’un acte juridique pour mieux faire appliquer cette constitution et non pour l’améliorer ou la changer).
3. Une Europe plus forte
On dit de l’Europe qu’elle manque de puissance par rapport aux États-Unis.
Le traité donne enfin à l’Europe une politique étrangère et de sécurité au service de la paix.
Un ministre des Affaires étrangères de l’Europe est créé. L’Europe pourra ainsi parler d’une seule voix (pour l’Irak cela aurait été oui pour tout le monde vu qu’une grosse majorité des pays membres était pour) sur la scène internationale et peser pour régler, par des moyens diplomatiques, les conflits de la planète (Proche-Orient, Irak, Afrique...).
Les Européens s’engagent à se défendre les uns les autres par une clause de solidarité (heureusement, c’est une évidence pour tout le monde sauf pour les rédacteurs de ce traité, ce qui peut renforcer les craintes au sujet de leurs desseins finaux), en vertu de laquelle les états membres se doivent assistance mutuelle en cas d’agression extérieure ou d’acte terroriste.
La paix entre Européens est ainsi garantie et la sécurité de l’Europe est fondée sur une défense commune.
Les décisions en matière de police, de justice, de contrôle des frontières, de droit d’asile ou de poursuite des mafias et des trafics seront facilitées. Les poursuites judiciaires seront coordonnées. La sécurité des citoyens vis-à-vis de tous les crimes transnationaux (terrorisme, blanchiment, traite des êtres humains...) en sera considérablement facilitée (a-t-on besoin réellement d’une constitution pour cela ?).
4. Une Europe plus protectrice
On dit de l’Europe qu’elle s’occupe trop des marchandises et pas assez des citoyens. Le traité leur accorde de nouvelles protections.
De nouveaux droits sont créés : les enfants se verront reconnaître le droit aux soins (avant ils se démerdaient tout seuls !) nécessaires à leur bien-être ; les personnes âgées : le droit à une vie digne et indépendante (la constitution va nous sauver de la canicule et vive le lundi de pentecôte férié !) ; les handicapés : le droit à l’intégration sociale et professionnelle. La lutte contre toutes les discriminations est affirmée.
Les libertés essentielles sont garanties :
l’impossibilité de faire du corps humain une source de profit et l’interdiction du clonage reproductif des êtres humains (plus de clone de Céline Dion que l’on entend crier sur toutes les ondes, si c’est ça, je veux bien voter oui !)
La protection des données à caractère personnel dans les fichiers
La liberté de pensée (Florent Pagny touche des droits d’auteur non imposables car l’Europe ne prélève pas d’impôts. Et si il n’y a pas d’impôts il n’y a pas de solidarité, alors c’est non !) , de conscience et de religion, le droit à l’objection de conscience
L’abolition de la peine de mort sur tout le continent européen.
Le pluralisme est protégé :
La concentration des médias pourra être contrôlée
Le droit syndical est garanti comme le droit à la négociation dans l’entreprise
La diversité culturelle et linguistique est affirmée
L’exception culturelle est préservée.
L’éducation et l’accès à la formation continue deviennent des droits fondamentaux. La gratuité de l’enseignement obligatoire est réaffirmée (sauf si cela devient marchand ou si on gèle les crédits).
5. Une Europe plus efficace
On dit que l’Europe, élargie désormais à 25, est difficile à maîtriser. Le traité améliore son fonctionnement et donne à la France les moyens de peser davantage.
Le traité constitutionnel permet de lever les risques de blocage de l’Union à 25. Les décisions pourront être prises par le Conseil européen à la majorité qualifiée. Celle-ci sera atteinte quand 55% des pays représentant 65% de la population se seront prononcés favorablement. Cette solution permettra d’en finir avec un des défauts majeurs du traité de Nice : la surreprésentation des petits pays. Refuser la Constitution, c’est prendre le risque de la paralysie.
Le poids de la France, avec le nouveau traité constitutionnel, passera à 13 % (contre 9 % aujourd’hui). Les 6 pays fondateurs de l’Europe représenteront à eux seuls une majorité des voix - ce qui fera d’eux le vrai moteur de la construction européenne (alors là le mot solidaire prend toute son ampleur. Si on vote oui, la France aura plus de.poids pour niquer les autres petits pays. Le problème de ce traité et de la construction européenne, c’est que tout cela est fondé sur une somme d’intérêts particuliers et non sur un intérêt général et populaire.)
Le traité constitutionnel donnera aux responsables politiques les moyens d’agir. L’Europe fonctionnera désormais sur la base de majorités politiques claires. Les présidents de la Commission, du Conseil et du Parlement dépendront des élections et auront le temps de mettre en œuvre leurs orientations.
Tous les prochains élargissements seront soumis à la décision unanime des pays membres. Et un référendum devra même être organisé en France sur les futures adhésions.
– Le traité constitutionnel sera plus facilement révisable que les traités précédents (ah ! oui ! à l’unanimité des 25 ou à la limite aux 4/5ème. On ne doit pas avoir la même compréhension du mot facile !)
Je ne sais pas si cela vous a parlé, mais pour moi c’est encore plus clair. Les seuls qui auraient pu encore me convaincre ne sont pas encore à la hauteur (déjà en 2002 il nous faisait le coup de la politique centriste). Chacun son avis mais pour conclure cette constitution est autant sociale que le parti socialiste est de gauche. C’est-à-dire que cela en a la couleur mais ça a un goût de chiotte.
Allez Banzaï (petite référence au public Grolandais) et n’oubliez pas le 29 mai votez Giscard !