Accueil > Les Contis dans les rues parisiennes
Près de 600 salariés de Continental ont défilé de la gare du Nord à la place de la Bourse, ce matin, pour « faire pression » sur la direction et sur le gouvernement.
DE STEPHANIE HANCQ
Après neuf semaines de contestation, les salariés de Continental continuent « le combat, malgré la fatigue, parce qu’on a plus que ça ».
Libération
« Tous ensemble, tous ensemble », ont scandé les salariés de Continental Clairoix, dans les rues parisiennes ce matin. « La rage au ventre », près de cinq cents d’entre eux selon la police, 600 à 700 selon les organisateurs, ont défilé à grand renfort de cornes de brume et de pétards, depuis la gare du Nord, derrière une banderole jaune sur laquelle on pouvait lire en français et en allemand « Travailleurs unis contre actionnaires voyous, Arbeiter vereint gegen Heuschrecken-Aktionäre ».
Le long des rues qui les mènent à la place de la Bourse, les murs, les journalistes, les passants, tous ont été recouverts par la vague d’autocollants orange « Continental ». Certains automobilistes mécontents de ces « collages sauvages » ont été pris à parti par les manifestants. Mais outre certains petits accrochages, la contestation est plutôt bien comprise par la population.
« Nous, les 1 120 salariés de Continental, tenons à dire notre colère »
Leur objectif ? Faire le plus de bruit possible pour maintenir la pression sur une négociation prévue demain à Francfort, portant sur des indemnités pour compenser la fermeture du site.
« Nous voulons peser sur les négociations de demain, il faut que les Allemands sachent qu’on ne lâchera pas, nous voulons le maintien de notre salaire jusqu’en 2012, comme c’était prévu dans l’accord de 2007 sur le retour aux 40 heures hebdomadaires, et une prime exceptionnelle pour compenser la trahison de cet accord » par la direction, a déclaré Antonio da Costa, secrétaire CFTC du comité d’entreprise. Un discours largement repris par les salariés.
Ils ont ainsi lu la motion remise à l’Autorité des marchés financiers (AMF), basée place de la Bourse, adressée également aux actionnaires de l’équipementier : « Nous, les 1 120 salariés de Continental, tenons à dire notre colère » contre la fermeture de l’usine prévue en 2010, « opération spéculative » pour « faire monter le cours de l’action », a lu un délégué.
Arrivés devant le palais Brongniart, ancien siège de la Bourse, les Contis ont alors allumé un feu de pneus, qui pendant près d’une heure a noirci le ciel. « Noir comme notre avenir », commentait une salariée de Continental. Ou comme leur colère que l’on sentait profonde.
« Lear sous-traitant de PSA, non à la fermeture »
Les Contis ne sont pas venus seuls, à leurs côtés, des salariés de Lear, qui fabriquent des sièges pour PSA et sont dans leur septième semaine de grève contre la fermeture de leur usine de Lagny-le-Sec (Oise), se sont joints au cortège derrière une banderole : « Lear sous-traitant de PSA, non à la fermeture ».
Leur site est également promis à la fermeture, avec pour alternative un transfert à Cergy (Val-d’Oise).
Place de la Bourse, il est 13 heures. Moment de pause pour les manifestants. Un casse-croûte, de la bière, et surtout un bon moment ensemble. Une pause, avant d’autres « combats », peut-être le dernier...
http://varietes-de-societes.blog.fr/2009/05/18/les-contis-dans-les-rues-6135782/