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Les FARC veulent libérer unilatéralement 3 prisonniers

Publie le mardi 18 décembre 2007 par Open-Publishing
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Dans un communiqué daté du 9 décembre 2007, signé par le Secrétriat de l’Etat-major, plus haute instance de la guerilla, les FARC proposent la libération de 3 de leurs "prisonniers", Clara Rojas (secrétaire d’Ingrid), son fils Emmanuel (né d’une liaison avec un guerillero) et l’une des otages politiques Consuelo Gonzalez.

Le communiqué précise que l’ordre a été donné et que tous 3 sont libérables, à condition qu’ils soient remis à Chavez ou un émissaire du président vénézuélien, afin d’éviter qu’Uribe fasse échouer la libération.

Les FARC réitèrent par ailleurs leur exigence légitime d’une démilitarisation temporaire des communes de Florida et Pradera, afin de négocier l’échange humanitaire.

Ce communiqué confirme une fois de plus, s’il en était besoin, que l’échange humanitaire des prisonniers politiques est l’un des principaux objectifs immédiats de la guerilla. Rappelons que cet échange humanitaire implique également la libération des camarades Sonia et Simon Trinidad, vendus au gouvernement américain. Une fois de plus, les FARC montrent leur bonne volonté en acceptant de libérer unilatéralement plusieurs de leurs "otages", comme ils l’ont fait à de multiples reprises, sans jamais aucune contrepartie du gouvernement colombien.

Par ce geste, ils entendent également remercier le président vénézuélien qui soutient la volonté de changement en Colombie, et s’est impliqué pour l’échange humanitaire. Pour autant les 3 prisonniers sont loin d’être libérés ; il est évident que leur libération serait un coup très dur porté à Uribe, d’autant plus que Clara Rojas va certainement se montrer extrêmemement critique envers lui. Il ne serait pas étonnant qu’Uribe tente tout ce qui est en son pouvoir pour les faire éliminer, en essayant de faire porter le chapeau aux FARC.

Si jamais leur libération était effective ce serait une formidable nouvelle pour l’échange humanitaire, et la balle serait alors dans le camp des soutiens internationaux à Uribe, et notamment les dirigeants américains qui tirent les ficelles. Espérons aussi que cette libération, si libération il y a, rende tous les acteurs de la mobilisation pour Betancourt un peu plus clairvoyants qu’ils ne le sont actuellement.

Car accuser les FARC sans tenir compte du contexte, de l’extrême pauvreté dans laquelle vit la majorité des colombiens, victimes des impérialismes américain et européens (notamment français) enlève tout crédit à cette mobilisation. D’où l’absence de résultat depuis 6 ans.

oppong

PS : lien vers le communiqué :
– http://www.eltiempo.com/conflicto/n...

La signature est assez originale, puisque le secrétariat a rajouté "17 ans après l’assaut de casa verde", rappelant que des négociations dans le passé s’étaient soldées par une rupture unilatérale du gouvernement colombien et l’attaque de casa verde, QG de la guerilla.

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