Les Mères de la Place de mai marchent une dernière fois

BUENOS AIRES - Les Mères de la place de Mai, qui ont perdu des proches pendant la dictature en Argentine (1976-83) ont entamé mercredi soir à Buenos Aires leur dernière marche annuelle de 24 heures. Ces femmes manifestent chaque semaine contre toutes les injustices.

Quelque 25 de ces Mères, dont l’âge varie aujourd’hui entre 74 et 93 ans, ont commencé à marcher au son de l’Internationale autour de l’obélisque de la place de Mai, en face de la Casa Rosada (maison rose), siège de la présidence argentine, à 18h00 locales (22h00 suisses).

Cette année marque la 25e et dernière de ces "marches de la résistance" que les Mères ont décidé d’arrêter parce qu’elles se sentent désormais trop âgées pour aller jusqu’au bout, et aussi parce qu’elles considèrent que "l’ennemi" n’est plus à la Casa Rosada. L’actuel président argentin Nestor Kirchner est proche des Mères qui voient en lui un "ami", selon leur présidente Hebe de Bonafini.

Les "folles" de la place de Mai, comme les ont surnommées les militaires argentins, ne désarment pas pour autant et continueront à marcher chaque jeudi pendant une demie-heure place de Mai, comme elles le font depuis 1977, "jusqu’à ce que la dernière Mère puisse le faire", a assuré Hebe de Bonafini.

Lors de leur premier marathon de 24 heures en 1981, les Mères étaient 70 et les policiers 300. En 1982, l’accès de la place de Mai leur avait été interdit mais elles avaient manifesté sur l’avenue voisine. En 1986, une partie des Mères a quitté le mouvement présidé par Hebe de Bonafini, jugée trop militante et trop politique, pour créer un mouvement dit des "Mères de la place de Mai, Ligne Fondatrice". Ces dernières, moins nombreuses, ont elles décidé de continuer à marcher 24 heures d’affilée. (ATS)

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