Accueil > Les "Poclain" fiers d’avoir reçu le président !!!!!!!!!!!!!!!!!

Les "Poclain" fiers d’avoir reçu le président !!!!!!!!!!!!!!!!!

Publie le mardi 27 mai 2008 par Open-Publishing
8 commentaires

C’était le titrage que j’ai relevé dans des articles de presse ce matin.

de Bernard LAMIRAND

Fiers de recevoir un tel individu, je demande à voir.

Je crois plutôt que cette sorte d’intrusion sur les lieux de travail, ressemble comme à l’école, dans le temps passé, où on nous obligeait avec des petits drapeaux à être présents quand « une grosse légume » venait inspecter les lieux.

Sarkozy s’est rendu hier dans l’Oise dans une entreprise de la métallurgie Poclain qui, depuis une dizaine d’année, a licencié des milliers de travailleurs tout en délocalisant ses installations ailleurs profitant des bas salaires.

Qu’est- t’il allé faire dans cette entreprise ?

Qui l’a invité sinon que le « sire des riches » de Chantilly Woerth.

Ce n’est pas par hasard que cette entreprise a été choisie.

Le maire de Chantilly, ministre du budget, destructeur des services publics, compte en faire un terrain d’expérience plus large pour Sarkozy en choisissant cette usine pour réduire les salaires à la portion congrue et mener par le bout du nez les salariés avec la carotte de l’intéressement et de la participation.

L’intéressement et la participation, faut-il le rappeler, permettent de ravaler le salaire à un prix aléatoire de la force de travail.

Un ouvrier, interrogé par le locataire de l’Elysée à Verbery s’est exclamé, à la grande satisfaction de Sarkozy, que cela lui avait permis de compléter ses ressources pour construire sa maison.

Les autres salariés qui étaient présents semblaient être plutôt des spectateurs qu’on avait convoqués pour la claque et que l’on agglutinait devant le chef de l’état pour faire une belle photo de la collaboration entre le capital et le travail.

« Il ne faut pas opposer intéressement et compétitivité, au contraire », a ajouté le Chef de l’Etat. « C’est un projet de société qui fera que chacun trouvera la juste récompense de jouer le jeu ».

Mais par ce procédé il oppose et rabaisse les salaires par rapport à l’intéressement.

Comme De Gaulle, en difficulté en 1967, obligé de relancer sa stratégie de la participation aux bénéfices qui n’avait pas marché en 1959, Sarkozy cherche une porte de sortie pour éviter absolument ce qui motivent en ce moment les salariés : les salaires et la reconnaissance des qualifications.

Ce n’est pas la première fois que des gouvernements utilisent ces stratagèmes de l’intéressement et de la participation pour étouffer la montée revendicative salariale.

J’avais connu cela, à une époque où le parti socialiste et Miterrand préconisait la rigueur salariale et relançait ces formes de pécules que nous avions baptisé à la fédération CGT de la métallurgie : le salaire aléatoire.

Un grand conflit était né à cette époque, celui des Peugeot en 1989.

Dire que l’intéressement est un plus est une falsification.

Tout simplement parce que ces années de carottes et de bâtons ont contribué à réduire globalement le prix de la force de travail de plus de 10 % sur la valeur ajoutée pour tous les salariés de France et de Navarre.

Bref, une illusion. En effet, quand on reçoit le pactole de l’intéressement, cela fait toujours plaisir, mais le réveil est brutal quand on fait les comptes et que l’on s’aperçoit que globalement on gagne moins tout en travaillant plus et qu’un surplace se fait automatiquement sur le salaire.

Les salariés y perdent et ils perdront d’autant plus que ces sommes ne sont sujets à aucune cotisation sociales ce qui entraînera tôt ou tard à des moins concernant leur santé et leurs retraites.

Sait-on que ces sommes, n’étant pas sujettes à cotisations, entreront négativement dans le calcul de la pension de retraite ?

Une dernière chose, dans cette visite de l’homme de la bourgeoisie et des portefeuilles bien remplie dans les usines, va-t-on continuer à le recevoir gentiment ?

Sa prestation à Mittal Gandrange montre les limites de ces apparitions préparées par les patrons auxquelles les salariés sont invités à cautionner ce genre de récupération.

Faut-il attendre à chaque fois que la baudruche se dégonfle, pour décider une autre manière de le recevoir.

Cet ennemi des travailleurs doit être reçu comme il se doit puisqu’il vient pour aider les patrons à mieux faire suer le burnous à travers des primes.

Messages