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Décès de Claude Piéplu, inclassable pince-sans-rire du cinéma français
Le comédien Claude Piéplu a succombé mercredi à une longue maladie à l’âge de 83 ans. Caustique et pince-sans-rire, la voix des "Shadoks" s’est éteinte à l’hôpital Sainte-Périne Rossini à Paris, a-t-on appris jeudi auprès de sa famille.
Souvent cantonné à des seconds rôles, mais remarqué à chacune de ses apparitions, il aura marqué de son empreinte plus de 50 ans de cinéma en France. De ses débuts en 1948 dans "D’homme à hommes" de Christian-Jaque, à "Astérix et Obélix contre César" de Claude Zidi en 1999, le comédien a tourné dans quelque 70 films au cours de sa carrière, sans compter ses interprétations au théâtre et dans plusieurs téléfilms.
Mais c’est en commentant à la télévision un dessin animé mettant en scène des oiseaux rondouillards, les aventures des Shadoks (créés par Jacques Rouxel), avec son timbre de voix très particulier, que cet acteur singulier avait accédé à la notoriété.

Né le 10 mai 1923 à Paris, Claude Léon Auguste Piéplu, fils de cuisinier, a d’abord été employé de banque (1938-1944) avant d’entamer une longue carrière d’acteur. Il fait ses débuts sur les planches dans "Fédérico" de Mérimée en 1945. Deux ans plus tard, en 1947, il entre dans la compagnie Renaud-Barrault, avant d’intégrer un peu plus tard celle de Jacques Fabbri. Il jouera aussi au TNP (Théâtre national populaire).
Il fait ses débuts au cinéma en 1948, puis enchaîne les tournages. On le remarque notamment aux côtés de Louis de Funès dans des comédies où il incarne un personnage pince-sans-rire : "Le gendarme de Saint-Tropez" (1964), "Hibernatus" (1969) et "Les aventures de Rabbi Jacob" (1973).
S’il joue aussi parfois des personnages graves comme dans "Section spéciale" (1974) de Constantin Costa-Gavras, c’est souvent dans des rôles de Français moyens qu’on le retrouve au cinéma. Il aura travaillé avec de nombreux cinéastes, comme Luis Bunuel ("Le charme discret de la bourgeoisie", 1972), Michel Deville ("Le Paltoquet", 1986) ou encore Gérard Jugnot ("Casque bleu" en 1994 et "Fallait pas" en 1996). Sa voix célébre aura également été entendue dans la version française du film d’animation "Chicken Run" en 2000.
Auteur de quelques citations savoureuses, comme "Les huîtres sont des mollusques qui passent les fêtes de fin d’année dans des huttes appelées bourriches", Claude Piéplu a également joué dans de nombreux téléfilms et dans les séries humoristiques "Merci Bernard" (1982) et "Palace" (1988).
L’acteur a également reçu quelques décorations : chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre national du Mérite et des Arts et des lettres. Militant contre les essais nucléaires, il a été membre du conseil national du Mouvement pour la paix. AP
Messages
1. > Les Shadoks : Claude Piéplu goodbye, 25 mai 2006, 15:21
C’est une grande peine. Claude Piéplu a été un des plus formidables acteurs français. Un homme de culture et de talent, qui a su être admirable aussi bien dans des oeuvres d’avant-garde que dans des choses plus "grand public". Ce fût un proche et fidèle "compagnon de route" de biens des luttes syndicales et poltiques depuis la seconde guerre mondiale. Un homme de gauche véritable, qui savait si parfaitement incarner, et parfois caricaturer, les hommes de pouvoir, les despotes, les grands patrons... Et puis surtout cet humour, acide, désespéré, grinçant, qui caractérise les amis du genre humain, en suspens, comme échappé d’autres siècles.
1. > Les Shadoks : Claude Piéplu goodbye, 25 mai 2006, 15:31
.. au revoir Claude.
... avec beaucoup de tristesse...
... Merci à toi...
... un spectateur ému...
2. > Les Shadoks : Claude Piéplu goodbye, 25 mai 2006, 15:38
T’ inquietes pas trop claude on continuera de pomper !
salut ami ,
et à un de ces jours , Monsieur .
3. > Les Shadoks : Claude Piéplu, goodbye, 25 mai 2006, 15:43
SALUT MONSIEUR PIEPLU !
Vous avez fini de pomper, et nous on continu...
Mais on arrive au bord de la terre et si on continue comme çà, on va tomber dans le vide.
Bon voyage à vous,
NOSE DE CHAMPAGNE
4. > Les Shadoks : Claude Piéplu, goodbye, 25 mai 2006, 15:48
Claude Piéplu : "Les Shadoks permettaient de se propulser dans une planète qui n’était pas la Terre"
Dans un entretien paru le 28 avril 2004 dans Le Monde, Claude Piéplu revient sur la génèse des Shadoks, ce dessin animé dont il aura donné, grâce à sa voix éraillée, la signature sonore.
Comment avez-vous été amené à devenir la voix des Shadoks ?
Le projet a pris forme dans les années 1960, autour du service de la recherche de l’ORTF. Des gens ont eu l’idée de faire passer ces films à l’antenne avant le journal parlé. On a d’abord pensé à synchroniser les voix des personnages, puis on a eu l’idée d’un narrateur, et c’est à moi qu’on s’est adressé.
Quelle a été votre réaction quand vous avez découvert le projet ?
J’ai été séduit. Je suis plutôt porté vers le troisième ou quatrième degré des choses, par la distanciation. Les Shadoks permettaient de se propulser dans une planète qui n’était pas la Terre. Mais il a fallu du temps pour convaincre la direction générale, modifier le projet, ça a mis des années. J’ai toujours fréquenté les humoristes, Jarry, Allais. Les Shadoks étaient une suite, mais les présenter à la télévision... Le succès ne m’a pas surpris, les feuilletons que l’on diffusait alors étaient soporifiques ; cet absurde, cette provocation étaient bienvenus.
Comment travailliez-vous avec Jacques Rouxel ?
Si j’ai une faculté, c’est de saisir la musicalité d’un texte. Or, Rouxel avait non seulement inventé un monde à lui, par le graphisme et l’animation, mais il avait un sens de l’écriture très personnel. Il y avait un accord parfait entre nous, une complicité. Je donnais corps à ses fictions, je servais d’intermédiaire entre les spectateurs et un monde qui n’était... peut-être pas difficile, mais surprenant.
Propos recueillis par Thomas Sotinel
http://www.lemonde.fr/web/article/0...
5. > Les Shadoks : Claude Piéplu, goodbye, 26 mai 2006, 00:18
ACDN
31, Rue du Cormier – 17100 - SAINTES
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Saintes, jeudi 25 mai 2006
Claude Piéplu, homme de cœur, ami et militant
Nous venons d’apprendre avec tristesse que Claude Piéplu s’est éteint hier matin, au terme d’une « longue et douloureuse maladie » qui ne lui a pas arraché une plainte.
Claude Piéplu n’était pas seulement un comédien et une voix célèbre. C’était aussi un homme de cœur, généreux et militant. Il fit partie des personnalités qui lancèrent « l’Appel des Cent » en faveur du désarmement nucléaire. Il a défendu cette cause avec conviction, allant jusqu’à manifester, des années plus tard, devant l’Assemblée Nationale.
En septembre 1996, lorsque ACDN fit appel à lui, il n’hésita pas un instant à participer aux « Huit heures pour le Désarmement Nucléaire » organisées pour la première fois à La Rochelle. Il prêta sa voix à une survivante du bombardement d’Hiroshima, dont il lut le témoignage avec une distanciation d’autant plus émouvante. Il fut alors avec Yannick Jaulin, autre conteur à avoir répondu présent, l’un des premiers artistes à signer notre Appel à référendum pour un désarmement nucléaire, biologique et chimique, intégral, universel et contrôlé, aujourd’hui hélas plus que jamais d’actualité.
Il a également signé l’Appel mondial pour libérer la planète de toutes les armes de destruction massive. Lui qui n’avait pas d’enfants se préoccupait du sort des générations futures et de l’avenir de la planète. On pourrait dire de lui qu’il fut un citoyen du monde. Il nous manquera. Nous présentons à son épouse et à ses nièces nos sincères condoléances.
Puisse « la voix des Shadoks » être encore entendue.
6. > Les Shadoks : Claude Piéplu, goodbye, 26 mai 2006, 00:35
C’est une grande peine pour la perte de ce ce grand coeur au grand art.
7. > Les Shadoks : Claude Piéplu, goodbye, 26 mai 2006, 18:40
Il avait la générosité et la simplicité de tous les véritables "Grands".
Quelle différence, par exemple, avec cet ex-bellâtre prétentieux, cet infirme affectif, ce nain du cinéma, bref cet Alain Delon !
8. > Les Shadoks : Claude Piéplu, goodbye, 26 mai 2006, 20:10
Au revoir Monsieur, vous qui nous avez fait rêver avec Les Shadocks nous ne sommes pas près de vous oublier.
Hors de votre vie d’artiste vous avez été également un grand monsieur par vos prises de position contre tout ce qui est néfaste à notre planéte et pourtant vous aviez la vôtre.
Nous continuerons de pomper pour une vie plus belle de paix et de bonheur.
Christian