Les "Valeurs" de Sarkozy : "Travail, Autorité, Responsabilité"

Ses valeurs : le travail, l’autorité, la responsabilité. Il y a fort longtemps, j’identifiai déjà ces valeurs comme étant celles, caractéristiques, de la droite. Pour mieux les détruire.

Le travail, l’autorité, la responsabilité : difficile de faire plus chiant. Plus moraliste, plus emmerdeur, plus triste, plus austère, plus gnagna, plus rigide, plus coincé. Qu’est-ce que ça va être funky, sous Sarkozy. Et on trouve des abrutis masochistes pour choisir ça. Qui estiment vraiment que parce que c’est chiant, c’est bon pour la société. Vision sacrificielle masochiste typique de la rhétorique droitière, mais surtout du discours néolibéral, particulièrement utilisé par l’aile social-démocrate du PS. Sur le mode : "La vérité n’est pas bonne à dire", "C’est dur à entendre mais (donc) c’est vrai", "C’est la dure réalité", "Faut souffrir pour être belle".

Dans quel trip est notre société pour qu’un homme qui revendique un retour massif au travail puisse obtenir un tel succès ? Royal, d’ailleurs, est sur cette même axiologie ; ce qui est totalement stupide d’un point de vue stratégique.

L’autorité : valeur historique de la droite politique ; responsabilité, valeur historique de la droite philosophique. Il ne s’agit de rien de moins que d’une idéologie de curé.

Cette une, c’est aussi ce "Mes valeurs". Vraiment, Sarkozy trimballe avec lui cette posture crétine de l’homme qui sait tout et peut tout tout seul, qui a les solutions clés en main, et qui, par sa personnalité individuée, intrinsèque, va solutionner les problèmes du pays une fois au pouvoir. Parce qu’il est ce qu’il est, celui qu’il est, parce qu’il a des valeurs, etc. C’est ahurissant que ça puisse encore marcher. C’est une vision de l’homme qui, dans l’histoire des idées, peut être très facilement dâtée : grosso modo le 19ème siècle, l’idéalisme kanto-hégelien. L’homme qui sait, qui peut, qui agit, l’homme unifié par une volonté, des valeurs, etc. Vision romantique.

Ce qui est drôle c’est que ce romantisme cheapissime vient à l’appui d’une idéologie qui se voudrait proto-technocratique, rationalisée, moderne, en phase avec le mouvement du monde, réaliste, etc.

Enfin. Mes "valeurs" (et même ce mot de "valeur" sous-tend certaines valeurs, justement, et a des connotations très précises, en termes de conservatisme, de vision de l’homme) à moi, c’est l’exact décalque de celles revendiqués par cet emmerdeur de première (et, du même coup, par Royal) : les loisirs, la liberté totale, et l’ivresse irresponsable. Ce qui me paraît objectivement et impartialement "meilleur", dans la vie, que "travail - autorité - responsabilité".

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