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Les Verts, les communistes et le groupe parlementaire
Publie le mardi 17 juillet 2007 par Open-Publishing10 commentaires

de Noel MAMERE
Le groupe parlementaire Gauche Démocrate et républicaine, né le 26 juin dernier, regroupe les députés Verts, communistes et deux députés d’outre mer.
Sa création a fait événement à l’Assemblée nationale où il concrétise l’existence d’un deuxième groupe de gauche.
Certes, c’est d’abord et avant tout un groupe technique mais, faute d’appartenance à ce groupe, ces députés représentant des composantes à part entière de la gauche seraient restés non inscrits, et ils n’auraient pas disposé d’un minimum de temps de parole pour jouer leur rôle.
Durant la dernière mandature, comme mes collègues Martine Billard et Yves Cochet, j’ai connu ce statut de député sans moyens et sans droits. Nous étions des députés "SDF" sans visibilité, sans possibilité de poser des questions au gouvernement le mardi et le mercredi, sans possibilité d’interventions argumentées sur les projets de lois. Nous ne voulions pas connaître de nouveau ce statut de sous-député.
Faire entendre la voix de l’écologie politique au Parlement passait par un regroupement avec d’autres familles politiques.
Nous aurions pu rallier le groupe socialiste ; après tout, nous avons été réélus grâce à des accords reconduits avec le PS ou, comme dans le cas de François de Rugy, le nouveau député vert de Nantes, par le biais d’un accord local en Loire Atlantique.
Nous aurions été noyé dans un groupe de plus de 200 députés, sans grande possibilité d’apparition.
Comme le PRG le fait depuis de nombreuses années, nous aurions acté notre rôle de supplétif d’un Parti Socialiste englué dans son combat de chefs, enrôlés dans des querelles qui ne sont pas les nôtres.
Nous avons donc choisi le regroupement avec les députés communistes et outre-mer. Pour ma part, j’assume ce choix et j’en suis fier. Les députés communistes ont accepté toutes nos conditions : liberté de conscience et de vote, règlement intérieur contraignant, présidence tournante, partage des responsabilités et des moyens.
En soi, c’est un événement et cela, je le sais n’a pas été sans provoquer de vifs débats chez mes amis communistes et apparentés, comme le montre le refus d’André Gérin de participer aux activités du groupe.
Mais, au delà des péripéties de la constitution d’un groupe parlementaire, le pluralisme est une nécessité face à un pouvoir qui s’affirme chaque jour sous les aspects décontractés de jogger sur-actif, comme un pouvoir autocratique, bonapartiste, qui avance ses pions dans tous les secteurs face à une gauche pulvérisée et déconfite.
La résistance des sociétés de journalistes à l’emprise du sarkozysme sur les médias montre que la bataille pour l’existence de contre pouvoirs sera essentielle. Ce combat commence dès maintenant. Deux groupes de gauche feront mieux entendre la voix de tous ceux qui refusent les réformes libérales et autoritaires sur la justice, l’immigration, la fiscalité, l’Université. Autant de batailles qui s’annoncent dés le mois de juillet.
Le pluralisme est également une nécessité à gauche. Le bipartisme n’est pas une solution. La gauche unie ne doit pas devenir une caserne rose bonbon.
A l’image de l’Italie, je suis pour une gauche de toutes les couleurs, qui regroupe radicaux, socialistes de toutes obédiences, verts, rouges, alter-mondialistes et écologistes. Dans la France d’après Sarkozy, la course au centre est devenue la potion magique de tous les ex-futurs présidentiables. Lorsqu’on regarde le rapport réel droite -gauche, on voit bien que cette ruée au centre est un leurre qui laisse en jachère au moins 15 à 20 % de l’électorat de gauche.
Je me refuse à laisser orpheline cette gauche là qui résiste à l’air du temps libéral et sécuritaire, qui n’a pas les yeux de Chimène pour ceux qui nous disent jour après jour qu’il faut rogner sur nos droits, gagner moins pour travailler plus... C’est pourquoi je n’ai pas peur de parler avec les communistes, qu’ils soient députés, élus locaux, ou simples militants de base.
Le PCF est un parti de gauche qui représente une culture, une histoire et des traditions politiques profondément différentes des miennes. J
e n’ai jamais été marxiste, de près ou de loin. Toute ma vie durant, j’ai combattu les dictatures bureaucratiques dans les pays de l’Est ou d’Asie. J’ai conquis la ville de Bègles, dirigé longtemps par un PCF sûr de lui et dominateur, après un affrontement électoral qui m’a marqué.
Le PCF, comme le PS, est un parti productiviste de l’ère industrielle qui défend le nucléaire et croit à la religion du progrès et de la croissance, au scientisme et au sens de l’Histoire.
Autant de credo qui me sont étrangers. Mais, j’ai toujours respecté les militants communistes, mus par un engagement et un sens de l’Histoire qui a conduit dans la Résistance des milliers d’entre eux, dévoués jusqu’au sacrifice ultime. J’ai toujours fait la différence entre un fasciste et un communiste.
Aujourd’hui, ce parti qui forma durant des générations une contre-société composée de centaines de milliers d’ouvriers n’est plus que l’ombre de lui même...
Quoi que l’on pense de la politique de ce parti, là où il disparaît, le lien social qu’il représentait se délite, laissant la place à un vide sidéral, à des tentations extrémistes, communautaristes ou même à la délinquance.
Nul ne peut se réjouir de voir s’affaiblir ces corps intermédiaires qui structuraient les banlieues dites « rouges ». La classe ouvrière qui construisit l’Etat Providence des Trente Glorieuses, qui imposa les conquêtes de juin 36 ou de 1945, les congés payés, la sécurité sociale, le salaire minimum, la retraite... Est encore bien présente dans le pays où plus 6 millions d’ouvriers produisent l’essentiel des richesses, où des millions d’employés vivent avec un salaire proche ou équivalent du SMIC. La condition salariale s’est étendue à l’immense majorité de la population, mais les ouvriers sont devenus des êtres invisibles que l’on cache.
Il y a quelques dizaines d’années encore, ils étaient des héros de romans de Zola ou de Roger Vailland. Aujourd’hui, ils n’existent plus dans l’imaginaire social et politique.
Or, c’est dans les zones ouvrières que se situent les injustices environnementales les plus criantes, où les conséquences de la précarisation de la vie, la mal-bouffe, le mal-logement, la mal-vie sont le plus durement ressentis.
Comment retrouver un sens à la gauche si nous ne reprenons pas langue avec ces classes populaires dont le PC, pour le meilleur ou pour le pire, a longtemps été le bouclier ? Il faut ouvrir un nouvel espoir au coeur de la gauche.
Ailleurs ce chemin a été ouvert. Avec Refondazione Communista, les Verts italiens ont permis à la gauche italienne de l’emporter contre Berlusconi.
En ce moment même avec cette formation et d’autres, comme la scission de gauche du Parti démocrate, ils réfléchissent à une fédération des gauches, à côté de ce parti ectoplasme qui fusionne centre gauche et centre droit, socialistes et démocrates chrétiens, sous la houlette de Monsieur Prodi.
En Catalogne Iniciativa Cataluna Verdes, le parti Vert de la Catalogne est au pouvoir avec les socialistes catalans. C’est aujourd’hui un parti avec plusieurs milliers d’adhérents, des députés, des ministres et un député européen. Il est directement issu de l’ancien PC Catalan, le PSUC qui a su faire sa mue écologiste à travers de multiples scissions.
Nous n’en sommes évidemment pas là avec le PCF, l’un des plus vieux partis staliniens d’Europe et je ne parierai pas un euro sur son renouvellement. Mais je n’ai pas d’état d’âme à tenter de construire des passerelles politiques avec tous ceux qui, à gauche, veulent sortir de l’impasse.
Au moment où tant de défroqués se pressent dans les allées du nouveau pouvoir pour se repaître des miettes dispensées par le nouveau maître des lieux, je laisse les donneurs de leçons nous expliquer comment l’on peut devenir sarkozyste en restant à gauche.
Je trace mon chemin, libre de discuter avec ceux qui ont rompu dans leur tête et dans leurs pratiques avec les schémas du passé. Avec des hommes et des femmes comme Jacqueline Fraysse, Patrick Braouezec, François Assensi, j’ai mené des années durant des combats en faveur des sans-papiers, des sans droits, des opprimés du monde entier.
Je me suis battu avec eux contre le tout sécuritaire de Mr Sarkozy. Je vais continuer avec eux dans ce groupe parlementaire à tracer ce sillon. La refondation de la gauche ne doit pas se réduire à une clause de style, à un bon mot ou à une réunion. Nous devons la mettre en actes, ici et maintenant.
Messages
1. Les Verts, les communistes et le groupe parlementaire , 17 juillet 2007, 17:14
Noel, c’est celui qui dit ki roule à vélo c’est ça ? Celui qui avant était avec Nanard le loubard ?
http://www.dailymotion.com/video/x1...
IlROsso....
2. Les Verts, les communistes et le groupe parlementaire , 17 juillet 2007, 17:19
Noel Mamere a besoin des cocos pour exister
Il les a viré de la mairie de Begles pour faire sa carriere
r
3. Les Verts, les communistes et le groupe parlementaire , 17 juillet 2007, 17:50
Ouais, ouais, tout ça, c’est facile...
Il est courageux dans ces positions, mais son annalyse du PCF comme un package stalinien est déconcertante tellement elle est simpliste.
Menfin, toute les vérités ne sont quand même pas bonne à entendre...
4. Les Verts, les communistes et le groupe parlementaire , 17 juillet 2007, 18:11
et voila Noel m’a acheter 3 vignettes pour la fete de l’Huma, j ai failli le fair adherer sur ma section
mais il à passer 2 sermaines à l’assemblée Nationale avec Maxime Grémetz et voila le résultat
5. Les Verts, les communistes et le groupe parlementaire , 17 juillet 2007, 20:11
C’est la solidarité de la gamelle, des indemnités, pauvre Goche.
6. Les Verts, les communistes et le groupe parlementaire , 17 juillet 2007, 21:33
Demandez aux communistes de Bègles ce qu’ils en pensent du moustachu aux décisions "irrévocables", grand copain de Tapie, de Cohn-Bendit et co !
Même s’il fait semblant de donner la mise en rappelant la grandeur et l’utlité du PCF, c’est pour mieux rebondir ensuite sur une diatribe anticommuniste que Sarko ne renierait pas : "plus vieux parti stalinien d’Europe", parti en déliquescence etc.....
Il ne faut pas être naïf, Mamère est un anticommuniste primaire qui a coulé le PCF à Bègles en 1988 en s’appuyant sur une section du PS qui avait trahi les accords de son parti. L’affaire avait été concoctée en sous main par le maire de Libourne Gilbert Miterrand avec la complicité de Chaban-Delmas qui ne pouvait que se réjouir de voir tomber une ville communiste de la CUB (communauté urbaine de Bordeaux).
Ce groupe technique GDR (car GRD ça fait trop principauté Grolandaise !), c’est un piège à con !
J’espère que les communistes ne si laiseront pas bouffer.
1. Les Verts, les communistes et le groupe parlementaire , 17 juillet 2007, 22:22
Si mamère and co ne vous plaisent pas, fallait pas les accepter pour faire un groupe parlementaire.Les moyens de fonctionner , celà pousse a des compromis.De gr^ce , inutile de cracher dans la gamelle.Après tout, on n’est que député d’un état bourgeois........
2. Les Verts, les communistes et le groupe parlementaire , 17 juillet 2007, 23:16
Ouais...
Si nous nous contentons d’attendre tout d’un groupe parlementaire, alors, avec un éléphanteau comme ce vert là, nous sommes mal barrés.
Mais ce vert là, il est bien "de gauche", et ma foi, il fera l’affaire si nous autres , les communistes et sympathisants , nous nous décidons à exister vraiment , car il faudra bien que "ce groupe" qui représente ce qu’il peut , "nous" représente face aux institutions "cratocrates" :
Si nous sommes dans la rue pour réclamer un référendum sur le nouveau "traité simplifié" européen, il faudra que "ce groupe " plaide notre "cause du peuple à nous" !
Si nous existons dans la rue pour défendre les droits républicains et en particulier le droit de grève, il faudra bien que "ce groupe technique" nous représente, etc...
Mamère , ta carrière d’ex oui-ouiste, nous allons nous en charger !
3. Les Verts, les communistes et le groupe parlementaire , 18 juillet 2007, 16:17
Depuis lontemps déjà N.Mamère n’est absolument plus crédible.Il est dans le creux de la vague qu’il y reste !!!
François Pellarin.
7. Les Verts, les communistes et le groupe parlementaire , 19 juillet 2007, 09:19
Après Clémentine Autain, voici donc une nouvelle belle lettre d’intention !...
Où encore une fois on nous parle de rassemblement tout en, bien évidement, nous envoyant quelques pics dans le dos !... Ainsi nous sommes, nous PCF, "le plus vieux parti stalinien d’Euroupe" ?!! Ouuf comme ca me fait mal aux yeux de voir écrire cela, moi qui suis un jeune camarade de 25 ans... Combien de temps encore des gens qui se disent être nos partenaires vont-ils nous renvoyer à la Russie des année 1960 ? Quand est-ce qu’ils seront vraiment près à parler avec nous de la France d’aujourd’hui ??!!!... Selon toi Noël, nous serions également un parti aveuglement productiviste, extrement favorable au nucléaire, à fond dans la technologie... Depuis combien de temps n’as-tu pas lu notre programme et en particulier celui que porté Marie-George aux présidentielles ??!! Peut être que si tu t’étais, ne serait-ce qu’un peu, engagé dans la tentative de rassemblement antilibéral et dans l’élaboration de la Charte commune alors tu aurais vu et compris les aspirations des communistes actuels... Cela t’aurais évité de dire des inepsies qui ne sont par pour aider la construction d’une gauche forte et rassemblée...
Maxime