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Les amis de Marina Petrella mènent campagne pour sa libération

Publie le samedi 19 juillet 2008 par Open-Publishing
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Les Verts, la Ligue des droits de l’homme et d’autres organisations soutenant l’ex-militante italienne des Brigades rouges Marina Petrella, écrouée en France depuis un an, ont lancé jeudi une campagne pour sa libération.

Des élus écologistes ont déployé aux fenêtres de l’Hôtel de ville de Paris une banderole ou l’on pouvait lire "Libérez Marina Petrella". Une manifestation similaire devait être organisée dans l’après-midi par la Ligue des droits de l’homme.

Les personnes soutenant l’ancienne activiste demandent à l’Elysée de renoncer à son extradition vers l’Italie pour "motifs humanitaires". Ils demandent en outre à Bertrand Delanoë, maire de Paris et candidat possible à la direction du Parti socialiste, de les soutenir.

Hospitalisée sous le régime de la détention en banlieue parisienne, à Evry, Marina Petrella a, selon un médecin sollicité par ses amis, perdu 20 kg et souffre d’une grave dépression. Sa vie est en danger, selon ses soutiens.

Le Premier ministre, François Fillon, a signé début juin le décret d’extradition de Marina Petrella. Elle a saisi le Conseil d’Etat d’un dernier recours, qui sera examiné à la rentrée.

Le président Nicolas Sarkozy a annoncé le 8 juillet que si le Conseil d’Etat donnait son feu vert, l’extradition serait accordée, mais il a demandé en parallèle au président de la République italien Giorgio Napolitano de la gracier, "compte tenu de l’ancienneté de la condamnation et de la situation psychologique et de santé" de la détenue.

Selon ses soutiens, cette position est "révoltante, incompréhensible et incohérente". Ils soulignent que Nicolas Sarkozy se dit prêt à accorder l’asile en France à des militants des Farc qui renonceraient à la violence en Colombie.

Marina Petrella, qui est âgée de 53 ans, a été condamnée à la réclusion à perpétuité le 6 mars 1992 en son absence par la cour d’assises de Rome pour le meurtre d’un commissaire de police, tentative de séquestration et d’homicide, séquestration d’un magistrat, vol avec arme et attentats.

Elle avait fui en France au milieu des années 1980, y résidait en règle avec un titre de séjour et possédait un domicile sous sa vraie identité à Argenteuil (Val-d’Oise), ou elle vivait avec sa fille de dix ans.

D’anciens activistes d’extrême gauche italiens sont réfugiés par dizaines en France, ou ils ont longtemps bénéficié d’une immunité de fait, en raison d’une position exprimée par l’ancien président socialiste François Mitterrand, qui excluait toutefois explicitement les auteurs de crimes de sang.

Cette immunité de fait a pris fin avec l’extradition le 25 août 2002 de Paolo Persichetti, condamné à 22 ans de prison, puis la procédure qui a visé en 2004 Cesare Battisti. Ce dernier est aujourd’hui détenu au Brésil ou il avait pris la fuite.
Reuters

Thierry Lévêque, édité par Gilles Trequesser

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