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Les capitalistes ont la peur au ventre, et quand on a peur, on perd son sang-froid. Alors nos capitaliste nationaux mentent de plus en plus, bafouent ouvertement la "démocratie" (pourtant déjà très théorique dans notre société), et intensifient leur lutte de classe contre le prolétariat et la jeunesse.
Le mardi 8 mars, plus de 200.000 lycéens ont manifesté. Ce chiffre est approximatif, et la réalité est probablement supérieure. Mais il se trouve que les lycéens ne disposent d’aucune organisation qui compterait les manifestants pour faire un total national ! On voit ce que valent les diffamations sur les lycéens qui seraient "manipulés" : par qui le seraient-ils, alors qu’aucune structure lycéenne ou jeune n’est capable de comptabiliser les lycéens dans la rue ?
Le soir même au journal de France 2, le ministre Fillon parle de lycéens qui auraient un avis opposé à celui des manifestants : qui sont ces lycéens ? Où se sont-ils exprimés ? Le bon Poujadas, n’écoutant que sa "déontologie" respectueuse des pouvoirs, ne posera pas la question (il a dû sentir comme nous que c’était un gros mensonge : il a donc fermé sa gueule, en toute déontologie).
D’ailleurs, ces lycéens qui manifestent ennuient le bon Poujadas : le fait que plus de 200.000 lycéens manifestent arrive dans son journal après... les derniers propos de Didier Julia ! (et bien après la politique étrangère, qui d’un seul coup semble intéresser notre bon Poujadas)
Mais le bon Poujadas est un démocrate : Fillon pourra mentir largement, certes, mais "face" à lui il a mis une lycéenne (qui se trouve être la présidente du "syndicat" lycéen le plus modéré), qui est en duplex. Pourtant, elle était à Paris, et elle aurait parfaitement pu être sur le plateau ; si elle est en duplex, c’est parce que pour le bon Poujadas elle ne mérite pas d’être face au ministre.
Notre bon Poujadas, et les autres médias avec lui, ont beaucoup parlé de personnes extérieures à la manif qui ont agressé des lycéens. Les témoignages sont formels : les CRS, pourtant présents en nombre, ont laissé faire, et ont même empêché des lycéens agressés de quitter les lieux ! Il y a eu en tout 8 arrestations d’agresseurs, alors que de nombreuses caméras ont filmé les faits impliquant à chaque fois plus d’une dizaine d’agresseurs. Les autorités sont au moins coupables d’avoir volontairement laissé dégénérer. On peut suspecter qu’ils ont fait plus que ça : rappelons-nous que des policiers en civil cassaient des vitrines en mai 68...
Francis Mer, grand patron et ex-ministre de l’économie du gouvernement Raffarin, déclarait le 7 mars sur France 2 (émission "Mots croisés") qu’"il y a quelque chose de pourri au royaume du capitalisme". Ce qu’il y a de pourri, c’est évidemment le capitalisme lui-même. Mais ce fruit pourri a une caractéristique dramatique : il refuse de tomber tout seul.
Les lycéens, les étudiants, les chômeurs et les salariés doivent donc débarrasser la planète de ce système pourri, ce qui dans ce pays commence par faire des grèves et de la manifestation du 10 mars une réussite, et un point de départ pour un mouvement construit allant vers la grève générale, contre tous les capitalistes, pour en finir avec l’organisation économique et anti-sociale qu’est le capitalisme, pour construire une société socialiste, sans oppression, sans exploitation et sans sexisme, avec une véritable démocratie à tous les niveaux.
En réalité, les capitalistes ont raison d’avoir peur. Ils nous disent que la démocratie, c’est 300 hommes riches qui votent des lois qui attaquent des centaines de milliers de lycéens. Que la démocratie est du côté des 300 bourgeois, et pas de celui des centaines de milliers qui sont dans la rue.
Ils nous disent que "c’est pas la rue qui gouverne". Répondons-leur que c’est la rue qui devrait gouverner ! Construisons la lutte pour que ce soit la rue qui gouverne !