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Les forces d’occupation ont mis le feu à 36 000 arbres à Qaffin et à Akkaba

Publie le mercredi 27 juillet 2005 par Open-Publishing

Les forces d’occupation ont mis le feu à 36 000 arbres à Qaffin et à Akkaba

The Grassroots Palestinian

"Le 24 juillet, à 11 heures, les villageois ont remarqué que leurs champs avaient pris feu immédiatement après le départ des forces d’occupation. Le passage par la grille d’entrée du Mur a été refusé aux pompiers palestiniens qui essayaient d’atteindre les champs en flamme tandis que les pompiers de l’occupation sur la scène se sont contentés de regarder le feu qui s’intensifiait..."

Des centaines d’hectares de terres ont été brûlées suite à une série de feux dévastateurs allumés par les forces d’occupation et leurs colons dans la zone la plus fertile de la Palestine. Plus de 36 000 arbres, sur une surface de 400 hectares dans les villages de Qaffin et d’Akkaba situés dans le district de Tulkarem dans la région nord-ouest de la Cisjordanie, ont été brûlés lors de cinq attaques séparées depuis le mois de mai 2005.

Ces trois derniers jours, alors que les feux continuent à flamber, attisés par des vents forts, 65% des terres de Qaffin et 80% de celles d’Akkaba ont été brûlées, détruisant collectivement 80% de leurs vieux oliviers, 15% de leurs amandiers et 2% de leurs caroubiers. Les villageois et les pompiers palestiniens ont été empêchés par les forces d’occupation et par le Mur d’éteindre les feux, incapables de protéger les zones qui restent encore non touchées. Le 7 juillet, des colons avaient également mis le feu de façon identique à des terres agricoles à Ain Yaboos, Naplouse, détruisant 13 hectares.

Les terres qui ont été incendiées avaient été confisquées et isolées derrière le Mur de l’apartheid depuis 2002 et déclarées « zone militaire fermée » accessible aux seules forces d’occupation et à quelques rares fermiers qui ont récemment eu le droit de passer. Le 24 juillet, à 11 heures, les villageois ont remarqué que leurs champs avaient pris feu immédiatement après le départ des forces d’occupation. Le passage par la grille d’entrée du Mur a été refusé aux pompiers palestiniens qui essayaient d’atteindre les champs en flamme tandis que les pompiers de l’occupation sur la scène se sont contentés de regarder le feu qui s’intensifiait. Les fermiers ont d’énormes difficultés à s’occuper de leurs terres depuis que le Mur de l’apartheid a été érigé mais leur détermination à se battre pour leurs terres est restée sans faille.

Qaffin et Akkaba sont situés dans une zone connue pour être le grenier de la Palestine, le cœur de l’activité économique et agricole des Palestiniens qui est rapidement en train d’être approprié et détruit. Le fait de brûler des terres palestiniennes déjà expropriées s’est construit sur un système structural raciste long et élaboré de l’occupation sioniste visant à expulser les Palestiniens de leurs terres ancestrales. Le Mur de l’apartheid est un élément intégral de ce schéma qui s’est déployé en étapes progressives : sa construction, l’annexion de terres palestiniennes, le fait d’isoler les Palestiniens de ces terres et maintenant de brûler toute « preuve » de liens palestiniens à la terre. Et ce faisant (comme soutien à l’héritage de l’occupation), l’expansion territoriale peut continuer à être légitimée à travers la manipulation de la loi ottomane qui stipule que toute terre non cultivée pendant 3 ans peut être confisquée et déclarée « terre d’état ».

La destruction de terres à travers son isolement a commencé après que la première phase de construction du Mur ait été complétée en octobre 2003, moment ou les zones isolées ont été déclarées zones militaires. Des centaines de fermiers ont par la suite été incapables de traverser et d’aller sur leurs terres et ceux qui ont eu la « chance » d’obtenir un permis pour ce faire, ont été soumis à des procédures de contrôles humiliantes aux grilles d’entrée. Rien qu’à Jayyous et à Falamya, 20 000 arbres d’agrumes sont morts l’année dernière ainsi que deux tiers (12 hectares) de leurs serres suite au refus de laisser passer les fermiers. Cette politique se poursuit maintenant à travers l’incendie des arbres de Qaffin et d’Akkaba, dans le but d’isoler et, en fin de compte, de transformer des terres agricoles fertiles en déserts qui ne laissent aucune raison aux fermiers de traverser pour les atteindre. Comme l’a déclaré Rushdi Tumeh, un des fermiers qui regarde ses terres brûler derrière la grille à Qaffin : « ceci est la preuve que les projets sionistes visent à nous expulser de nos terres et de nous exclure de l’histoire et du futur de la Palestine. Mais cela restera un rêve sioniste illusoire, car malgré la lutte et l’humiliation, le vision sioniste à long terme ne réussira jamais à nous couper de la Palestine »

The Grassroots Palestinian
Dernières nouvelles, The Grassroots Palestinian
Anti-Apartheid Wall Campaign, 25 juillet 2005,

http://stopthewall.org/latestnews/9...

Traduction : Ana Cléja