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Les historiens de Paris X- Nanterre, réunis en assemblée générale
Publie le mercredi 19 décembre 2007 par Open-PublishingExpriment leur inquiétude au sujet de la loi LRU, qui
Renforce les pouvoirs de la présidence des universités au détriment de la collégialité, sans offrir aucune garantie quant aux modalités d’exercice du pouvoir présidentiel au sein des établissements.
Permet aux présidents d’université de recruter des enseignants-chercheurs en tant que contractuels (durée du contrat, horaires et charges définies au cas par cas), en lieu et place de fonctionnaires titulaires, renforçant ainsi la précarité des acteurs de la recherche et de l’enseignement.
Introduit un mode de recrutement impliquant la disparition des commissions de spécialistes au profit de comités de sélection ad hoc ni élus ni paritaires (art 25), ce qui ne peut que renforcer les logiques clientélaires déjà existantes qu’il faut au contraire éradiquer au mieux en choisissant des modalités de représentation les plus larges possibles.
Organise une concurrence entre les différentes catégories de personnels au sein de l’université, faisant du budget un « pot commun à partager », au gré des rapports de forces internes.
Donne aux présidents d’université la possibilité de moduler les services des enseignants-chercheurs sans aucune précision quant aux modalités de cette mise en oeuvre (art 19). C’est une rupture, de fait, de la limite des 192 h garantie par notre statut national.
Permet le désengagement financier de l’Etat dans le cadre d’une mise en concurrence des établissements.
Ne propose pas de véritables solutions aux problèmes que rencontre actuellement l’université : la vétusté des locaux, les bourses proposées aux étudiants, l’échec des étudiants en licence, la difficulté pour les enseignants-chercheurs à mener à bien leurs missions par manque de moyens (limitation des heures complémentaires, absence de décharges horaires pour les tâches d’encadrement pédagogique et les charges administratives).
Ils constatent la contradiction flagrante d’une loi qui se propose de doter les universités en fonction du taux d’emploi de ses diplômés, alors que, depuis des années désormais, le nombre des postes d’enseignants mis au concours ne cesse de baisser. La vocation de nos formations en lettres et sciences humaines est en particulier de former des enseignants et puisque, dans la patrie de Jules Ferry, il existe des écoles « publiques », former des enseignants signifie former des fonctionnaires. On ne peut pas nous accuser de former des chômeurs et en même temps fermer à nos diplômes la possibilité d’accéder au travail qui correspond le mieux à leur formation. Nous rappelons également que l’Université représente dans de très nombreux cas de figure une « première étape » permettant aux étudiants de postuler ensuite à de nouvelles formations.