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Parole et musique : Dominique Grange
Écoutez les nos voix qui montent des usinesNos voix de prolétaires qui disent y en a marreMarre de se lever tous les jours à cinq heuresPour prendre un car un train parqués comme du bétailMarre de la machine qui nous saoule la têteMarre du chefaillon, du chrono qui nous crèveMarre de la vie d’esclave, de la vie de misèreÉcoutez les nos voix elles annoncent la guerreNous sommes les nouveaux partisansFrancs-tireurs de la guerre de classeLe camp de peuple est notre campNous sommes les nouveaux partisansRegardez l’exploité quand il rentre le soirEt regardez les femmes qui triment toute leur vieVous qui bavez sur nous, qui dites qu’on s’embourgeoiseDescendez dans la mine à 600 mètres de fondsC’est pas sur vos tapis qu’on meurt de silicoseVous comptez vos profits, on compte nos mutilésRegardez nous vieillir au rythme des cadencesPatrons regardez nous, c’est la guerre qui commenceNous sommes les nouveaux partisansFrancs-tireurs de la guerre de classeLe camp de peuple est notre campNous sommes les nouveaux partisansEt vous les gardes-chiourmes de la classe ouvrièreVous sucrer sur not’e dos, ça ne vous gêne pasVos permanents larbins nous conseillent la beloteEt parlent en notre nom au bureau du patronVotez, manipulez, recommencez GrenelleVous ne nous tromperez pas, maintenant ça marche plusIl n’y a que deux camps, vous n’êtes plus du nôtreÀ tous les collabos, nous on fera la guerreNous sommes les nouveaux partisansFrancs-tireurs de la guerre de classeLe camp de peuple est notre campNous sommes les nouveaux partisansBaladez-vous un peu dans les foyers putridesOù on dort par roulement quand on fait les trois huitLa révolte qui gronde au foyer noir d’IvryAnnonce la vengeance des morts d’AubervilliersC’est la révolte aussi au cœur des bidonvillesOù la misère s’entasse avec la maladieMais tous les travailleurs immigrés sont nos frèresTous unis avec eux ont vous déclare la guerreNous sommes les nouveaux partisansFrancs-tireurs de la guerre de classeLe camp de peuple est notre campNous sommes les nouveaux partisansLa violence est partout, vous nous l’avez apprisePatrons qui exploitez et flics qui matraquezMais à votre oppression nous crions résistanceVous expulsez Kader, Mohamed se dresseCar on n’expulse pas la révolte du peuplePeuple qui se prépare à reprendre les armesQue des traîtres lui ont volé en 45Oui bourgeois contre vous, le peuple veut la guerreNous sommes les nouveaux partisansFrancs-tireurs de la guerre de classeLe camp de peuple est notre campNous sommes les nouveaux partisans
Messages
1. canti di protesta, 15 décembre 2007, 12:56
toutes les chansons de lutte du mouvement ouvrier italien
http://www.ildeposito.org/index.php
gil
1. canti di protesta, 15 décembre 2007, 15:41
Cette chanson ne nous rajeunit pas le corps, mais l’esprit oui ! Il me revient cette conversation sur le DVD de François Beranger dans sa maison de Sauve , avec Dominique sur l’immigration .
boris
2. Les nouveaux partisans, 15 décembre 2007, 16:11
Hummmm l’hymne (1) de la Gauche Prolétarienne (2)....
Nous sommes dans une phase où il y a un retour, dans certaines petites franges du PCF, à une certaine forme de maoïsme sans Mao...
Bon tout cela va dans le sens d’un point de convergence dans l’avenir avec d’autres.
Copas
(1)
http://archivescommunistes.chez-alice.fr/gp/gp4.html
et le morceau :
http://archivescommunistes.chez-alice.fr/gp/np.mp3
(2)
http://archivescommunistes.chez-alice.fr/gp/gp.html
1. Les nouveaux partisans, 15 décembre 2007, 23:11
J’ai écouté, c’est bien. Vieux stal borné.
3. Les nouveaux partisans, 19 décembre 2007, 11:39
Ce qu’a été et ce qu’est le fascisme
On oublie trop souvent les aspects économiques du fascisme en mettant surtout l’accent sur ses aspects raciaux, nationalistes et autoritaires. L’essence réactionnaire et anti-ouvrière du fascisme se trouve dans le système corporatiste, dans lequel on cherche à concilier le conflit Capital-Travail. Cet aspect est de loin le plus important dans la mesure où il permet de « cerner » les intentions de ceux qui se cantonnent encore aujourd’hui dans ces ornières, bien qu’ils disent réprouver, au moins en paroles, le racisme, la xénophobie et le nationalisme.
Le Corporatisme fasciste est une théorie économique énoncée à la base de la Charte du Travail (1927) qui se présentait comme une alternative hypothétique entre le capitalisme libéral et le communisme. L’État fasciste avait pour fonction de réguler l’économie du pays (l’Italie... N.d.T.) et de faire passer l’ « intérêt national » avant l’intérêt individuel. En réalité, le Corporatisme a été l’emblème de la réaction fasciste, consistant dans la tentative de « pacifier » le classique conflit Capital-Travail.
La Charte du Travail
La nuit du 22 Avril 1927, le Grand Conseil du Fascisme approuva la « Charte du Travail » (publiée au Journal Officiel le 30 Avril), qui n’était autre qu’un manifeste contenant 30 points :
*Les dix premiers (I à X) étaient intitulés : « De l’État corporatiste et de son organisation ». Au point VIII, sont définies les corporations : « Les corporations constituent l’organisation unitaire des forces de production et en représentent intégralement les intérêts. En vertu de cette représentation intégrale, les intérêts de le production devenant les intérêts nationaux, la Loi reconnaît donc les corporations ».
** les dix suivants (XI à XXI) traitent « Du contrat collectif de travail et des garanties appliquées au travail ».
***Les points XXII à XXV concernaient les bureaux d’enregistrement, qui stipulaient « la préférence qui serait faite à ceux qui appartenaient au Parti National Fasciste et aux syndicats fascistes ».
****Les derniers points (XXVI à XXX) établissaient les règles « De la prévoyance, de l’assistance, de l’éducation et de l’instruction ».
Le caractère réactionnaire du corporatisme
« L’État fasciste est ou bien corporatiste, ou bien il n’est pas fasciste ! » (1° Octobre 1930, discours de Benito Mussolini). La Charte du Travail avait attribué la représentation des intérêts nationaux aux corporations, organes de coopération entre associations de donneurs d’ordres et les associations de travailleurs, en assignant donc aux entrepreneurs et aux travailleurs unis l’objectif de discipliner l’activité des entreprises et de leurs relations. Les donneurs d’ordres et les ouvriers devaient donc (théoriquement) privilégier en conséquence les intérêts nationaux avant ceux des individus.
La substance réactionnaire et bourgeoise de la « Charte » est clairement et sans aucun doute possible repérable dans le point VII, où il est dit que l’État corporatiste considère l’initiative privée dans le domaine de la production comme l’instrument le plus efficace et le plus utile dans l’intérêt de la Nation. Il est donc évident que les intérêts de l’État et des entrepreneurs coïncident là parfaitement. Dans ce point, on parle certes de « collaboration des forces productives » et de « réciprocité des droits et des devoirs », mais en réalité, la « Charte » maintient les structures hiérarchiques et autoritaires de la société, autrement dit la division de celle-ci en classes, bien que celles-ci soient formellement abolies.
Il est certain que les entrepreneurs devront faire quelques concessions au prolétariat, mais cela leur fut une nécessité en mesure de leur permettre de désamorcer toute velléité révolutionnaire à caractère social en les reléguant donc à leur éternel rôle de dominés soumis aux dominateurs.
La « Charte » permettait au grand capitalisme financier, industriel et agraire de maintenir leur hégémonie économique, au moyen d’un capitalisme et d’un protectionisme « masqués ». En 1930 est constitué le Conseil national des Corporations ( au nombre de 22) qui finit en 1939 par supplanter le Parlement, en assumant le nom de Chambre des Faisceaux et des Corporations. Ce « tournant » impliqua la fin de tout débat interne, remplacé par le rituel et la démagogie populiste des cérémonies fascistes.
Réactions des antifascistes au corporatisme
Les forces antifascistes (anarchistes et communistes pour l’essentiel) jugèrent sévèrement ces lois puisque fortement teintées de populisme, sous lesquelles ils devinaient les réels inspirateurs de la « Charte » : la bourgeoisie.
« État ouvrier », la revue du Parti communiste italien en exil écrit alors :
« Que bien des socialistes, certains républicains, et autant de communistes soient radicalement opposés à la « réforme corporatiste » autant que nous le sommes est probable, même si un petit nombre d’entre eux , hors notre camp, sont de ceux qui rejettent de cette réforme et le caractère contingent et ses prémices théoriques ainsi que ses conséquences historiques. »
Parmi les anarchistes, Camillo Berneri développe sa critique radicale du corporatisme et de toutes les formes d’ « Étatolâtrie ».
Pour Berneri, les Communistes et les Socialistes étaient « des fétichistes de l’État et du socialisme d’État » et se dissimulait derrière leurs paroles une certaine démagogie qui les inclinait à s’opposer au corporatisme fasciste, mais pas à la construction d’un autre corporatisme, évidemment différent du fasciste, mais toutefois « cousin dans ses formes totalitaires, concentratrices et bureaucratiques ».
Source : http:// ita.anarchopedia.org/corporatisme, publié sur OSCalz et SFalcone’s blogs.
Traduit de l’Italien par Sedira Boudjemaa, artiste-peintre, le 18.12.07. 10h00 A.M.