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Les opposants au CPE redescendent dans la rue mardi, espérant "un tournant"

Publie le lundi 27 mars 2006 par Open-Publishing

Syndicats de salariés, étudiants et lycéens redescendent dans la rue mardi, accentuant leur pression pour faire de cette journée nationale de grèves et de manifestations »un tournant » en faveur du retrait du CPE, alors que Dominique de Villepin propose des aménagements.

Signe d’une radicalisation du mouvement, la Coordination nationale étudiante, composée de représentants des universités mobilisés, a demandé dimanche la démission du gouvernement, appelé à un blocage des grands axes routiers et ferrés jeudi, puis, si rien n’a bougé d’ici là, à »une grève générale le 4 avril avec les salariés ».

 »Nous n’avons pas encore atteint le pic de la contestation. Ce mardi peut être un tournant », a de son côté déclaré Bernard Thibault (CGT), dans le Journal du Dimanche, soulignant que »déjà, les appels à la grève pour mardi dépassent le niveau du conflit sur les retraites de 2003 ».

Les transports promettent d’être perturbés, avec des préavis déposés à la SNCF (2 TVG sur trois et 40% des trains Corail devraient circuler), la RATP (un métro sur deux) ou dans l’aérien. En province, des préavis de grève ont été déposés dans 71 villes.

La dernière journée d’action avec grève contre le contrat première embauche, destiné aux moins de 26 ans et résiliable pendant deux ans sans justification, avait réuni le 7 mars 400.000 à un million de manifestants en France.

Cette fois-ci, 135 manifestations sont prévues. A Paris, le cortège partira à 14H30 de la Place d’Italie en direction de République.

Les violences qui ont émaillé les derniers défilés étudiants sont dans tous les esprits et Bernard Thibault a souhaité que la police »se concentre sur son rôle, mais à l’extérieur » des défilés. »Pour notre part, nous devons faire en sorte que les cortège syndicaux ne soient pas détournés de leur objectif », a-t-il expliqué.

Toujours unie après deux mois de conflit, l’intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, FSU, Solidaires, Unsa, Unef, Cé, UNL, FIDL), qui a fait du retrait du CPE un »préalable » à la négociation, a prévu de se réunir mercredi.

Force Ouvrière a prévenu qu’elle »proposerait la poursuite de la grève » si le Premier ministre, »au soir du 28 mars, ne retirait pas le CPE ».

Pour l’heure, le Premier ministre reste ferme : pas de retrait, mais une volonté affirmée de trouver »rapidement » une solution »par le dialogue » et de répondre »aux deux préoccupations majeures des jeunes », la période d’essai de deux ans et la non-motivation du licenciement.

Mais Bernard Thibault a dit dimanche qu’il ne voyait »pas d’ouverture particulière » dans ces propos. Reconnaître que ces deux points sont critiquables, »c’est admettre qu’on n’a plus besoin du CPE dans la législation française », a-t-il estimé.

La proposition de M. de Villepin d’une nouvelle rencontre »la semaine prochaine » est restée jusqu’ici sans réponse. Rien n’a été fixé, a-t-on indiqué dimanche au ministère délégué à l’Emploi.

Côté politiques, François Hollande a affirmé que M. de Villepin ne pouvait »pas échapper à un retour devant le Parlement » de la loi instaurant le CPE.

Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a appelé au »compromis » et, son proche conseiller, Patrick Devedjian, a souhaité »un espace de négociations d’un mois » pour permettre de résoudre la crise du CPE.

66% des Français sont favorables au retrait du CPE, selon un sondage CSA publié vendredi.

http://www.tageblatt.lu/edition/art...