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Les sans-papiers évacués à Paris manifestent devant le métro Saint-Placide

Publie le jeudi 1er avril 2010 par Open-Publishing
7 commentaires

La centaine de travailleurs sans papiers évacués par les forces de l’ordre jeudi d’un immeuble du VIe arrondissement de Paris se sont rassemblés à la station de métro Saint-Placide pour protester. Encerclé par les gendarmes mobiles, le groupe a été évacué jeudi matin vers 6 h 30 des locaux du Fonds d’assurance formation des salariés de l’artisanat du BTP (FAF-SAB), situé rue du Regard (VIe arrondissement), qu’il occupait depuis le 15 décembre 2009. Au total, 250 travailleurs sans papiers, majoritairement des Africains, travaillant pour la plupart dans le secteur du bâtiment, réclamaient des critères de régularisation clairs et égaux pour tous les salariés sans papiers. Ils avaient obtenu le soutien de différentes personnalités, notamment d’un collectif de cinéastes qui a réalisé autour de Laurent Cantet un court-métrage projeté en salles.

Selon la CGT et des élus du Front de gauche présents sur place, des salariés sans papiers, qui avaient déjà été évacués d’une agence d’intérim située sur l’avenue Daumesnil (XIIe arrondissement) et qui occupaient, depuis, un trottoir, étaient également en cours d’évacuation par les forces de l’ordre jeudi. "On ne va pas régler un réel problème économique en faisant des descentes de police. Ce serait plus simple de se mettre autour d’une table pour discuter", a déclaré Francine Blanche, membre de la direction CGT, présente à la station Saint-Placide. Elle a demandé de nouveau à être reçue par le ministère du Travail. "On voit que deux lignes politiques s’affrontent, puisque sur le sujet, on a trouvé une approche commune avec un certain nombre d’employeurs", a-t-elle ajouté.

Le ministère du Travail interpellé

Les sans-papiers ont lancé, mi-octobre, un vaste mouvement de grève et d’occupation de chantiers et d’entreprises d’intérim, soutenu par onze associations et syndicats, dont la CGT, pour obtenir une circulaire assouplissant les règles de régularisation. Le NPA, qui soutient cette initiative, a vivement condamné l’évacuation de jeudi matin dans un communiqué : "témoignage d’un durcissement supplémentaire du pouvoir à l’égard des sans-papiers". "Au lieu de régulariser les travailleurs sans papiers qui contribuent à produire des richesses que les patrons s’accaparent, le ministère n’a de cesse de traquer et d’expulser les sans-papiers", écrit le parti d’Olivier Besancenot.

Quant au PS, il a jugé jeudi que le ministère du Travail devait maintenant "se saisir de la question de la régularisation des travailleurs sans papiers". Les secrétaires nationaux du PS Sandrine Mazetier - immigration - et Marie-Pierre de La Gontrie - libertés publiques et justice -, qui se sont rendues sur place pour soutenir grévistes et organisations syndicales, ont demandé jeudi dans un communiqué qu’une délégation soit reçue aujourd’hui au ministère du Travail "afin d’avancer enfin sur la question de la régularisation des travailleurs sans papiers". Et le Parti socialiste de réaffirmer "l’urgence et la nécessité de la formulation de critères clairs et objectifs de régularisation pour ces travailleurs".

http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2010-04-01/regularisation-les-sans-papiers-evacues-a-paris-manifestent-devant-le-metro/920/0/440201

Messages

  • Oui cela fait des mois qu’on se met autour d’une table vide apparemment, mais concrètement que fait on de nos copains sans papier pour ce soir, on les laisse sur le trottoir ?
    On vient d’avoir un appel au secours de nos copains, certains depuis ce matin sont sur place et se démènent, d’autres sont dans les bureaux depuis des mois en attente d’une réunion avec le ministre du Travail.
    Je crois rêvée, non pour moi c’est un cauchemar, n’oubliez pas camarades qu’ils comptent sur nous depuis septembre 2008.
    Merci aux copains de l’UL CGT du 12e et Nicolas qui se démènent depuis ce matin, les autres sont aux abonnés absents pourtant nos copains sans papiers ont laissé des messages sur les portables, j’espère qu’ils se reconnaitront.

    • je rêve.

      Merci aux copains de l’UL CGT du 12e et Nicolas qui se démènent depuis ce matin, les autres sont aux abonnés absents pourtant nos copains sans papiers ont laissé des messages sur les portables, j’espère qu’ils se reconnaitront

      je sais pas qui t’es toi, mais depuis ce matin 5h45 , TOUS les camarades qui soutiennent les sans paps depuis le début sont présents et y sont toujours.
      Hervé Goix militant CGT était dans le fourgon ce matin menottes au poignet pendant l’évacuation, et a été relaché après.
      Concernant les messages on le sait depuis cette nuit qu’il y aurait une évacuation et personne t’a attendu pour s’organiser et bien s’organiser, au vu du monde présent depuis ce matin .
      Alors tes grandes leçons de qui est là ou pas là tu te les gardes.

      C’est du foutage de gueule ou de la provoc mais c’est pas le moment.

    • Non ce n’est pas le moment mais tu n’étais pas là le 30 septembre 2008 au départ des occupations d’agence dans le 12e, ni pendant les 7 mois suivants pendant les descentes de flics lorsqu’on dormait dans les agences avec eux, monté les dossiers, allez négocier les cerfas, on en serait pas là aujourd’hui, nos copains sans papiers seraient régularisés si on avait été plus nombreux.

    • Excuse moi, si tu permets. Je peux tout à fait comprendre ce que tu es en train de dire. Voire partager certaines choses que tu avances.

      Mais j’en appelle à ton sens de la responsabilité militante (même si on ne se connait pas je crois) camarade. Sans condescendance. Avec respect. Non pas pour te museler, mais au contraire pour t’inciter fortement, si ce n’est déjà fait, à parler de tout ça au "bon endroit".

      1° Je crois que ce n’est pas le moment ni le lieu pour régler les comptes - il faut venir aux réunions et dire ce que tu as à dire sur le coeur, en face, à qui est responsable. Si ce n’est déjà fait.

      2° La question des sans papiers actuellement n’a (malheureusement) rien à voir avec "assez nombreux ou pas assez nombreux" même si de fait on manque de monde, souvent. La question à se poser d’abord est le "pourquoi" ? I l y a sûrement plusieurs éléments de réponse.

      Pour ma part je m’en tiens là de ce débat ici.

      Sur ce sujet notamment et en particulier je réserve ce que j’ai à dire pour moins d’oreilles et d’yeux indiscrets.

      Je précise que certain-e-s intervenants connaissent bien le dossier et depuis un moment (Virginie par exemple), aucun-e de nous n’a le monopole de l’assistance, de l’action, ne te trompe pas d’adversaire. Chacun fait ce qu’il peut.

      Il y a des TAS d’autres luttes ailleurs à Paris IDF, d’une autre nature, il faut s’en occuper AUSSI.

      Je terminerai en disant que certains "vieux de la vieille" de la maison m’ont appris qu’on doit toujours essayer de sortir des contradictions par le haut, et que pour ce faire, l’extension du domaine de la lutte et l’interpro sont des outils sûrs et éprouvés par les âges.

      Bien fraternellement.

      LL

    • on en serait pas là aujourd’hui, nos copains sans papiers seraient régularisés si on avait été plus nombreux.

      Est ce vraiment là le problème ?

      Mais t’inquiète, j’ai eu aussi mon lot de permanence car malheureusement il n’y a pas que le 12ème .
      Et je ne crois pas que ce soit en faisant des comptes mesquins de qui était là ou pas là que le problème des sans paps se règlera.

    • Ce que je veux dire c’est surtout n’oublions pas nos copains intérimaires sans papier avenue Daumesnil, ils vivent depuis 18 mois par terre, qui l’aurait fait ? quel courage ils ont.

  • Avant le mois d’octobre 2009, il y a eu le mois de septembre 2008 et c’est à cette date que nos copains sans papiers qui se sont fait virés de l’avenue Daumesnil ce matin sont rentré dans la lutte en occupant les agences d’intérim du 12ème arrondissement de Paris avec le soutien actif de l’Union Syndicale de l’Intérim CGT pour exiger leurs régularisations. Aujourd’hui on attend un éventuel rendez vous avec le ministre du travail quand nos copains attendent leurs papiers depuis 18 mois. Nos copains étaient sur les chantiers en tant que maçon, électricien etc, dans la restauration ils étaient cuisinier ou aide cuisinier, chef de rang et il servait le café à HORTEFEUX quand il était ministre de l’immigration. Dans le nettoyage je pense à ce jeune homme qui a fait le ménage pendant plus de 2 ans au FOUQUET’S et qui vient de se faire virer parce que sa boite de nettoyage n’a plus ce chantier dans ce lieu. A qui fera t ’on croire que le FOUQUET’S ne savait pas qu’il n’avait pas de papiers durant ces 2 ans. Il est vrai que le copain du FOUQUET’S habite rue du Faubourg Saint Honoré au Palais de l’ELYSEE. Je pense également à toutes ces boites d’intérim qu’elles s’appellent MAN BTP, PERFECT INTERIM, ADECCO, RANDSTAD, MANPOWER ou toutes les autres qui se sont joyeusement remplies les poches sur le dos de nos copains sans papiers et qui en ont faits leurs fonds de commerce. Combien de temps nos copains sans papiers devront attendre pour obtenir leurs régularisations ? Monsieur BESSON vous qui êtes ministre de l’immigration et qui étiez il n’y a pas si longtemps un responsable national du parti socialiste de notre pays en voulant faire ce débat sur l’identité nationale, vos valeurs sont telles d’arrêter les sans papiers, d’ouvrir des centres de rétention qui rappelle une triste histoire, d’expulser ces hommes et ces femmes qui ont largement participé à la création des richesses de notre pays et qui ont cotiser à la sécurité sociale, au chômage etc ? Et bien sachez le Monsieur le ministre, mes valeurs à moi sont celles des droits de l’homme et du citoyen. Il est urgent que nos copains sans papiers retrouvent la liberté en obtenant la régularisation de leur situation.