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Les tensions sociales s’aiguisent dans le public à deux semaines du premier tour des régionales

Publie le mardi 9 mars 2004 par Open-Publishing

Des chercheurs, mardi 9 mars, aux intermittents, samedi, le gouvernement
fait face à une série de mouvements sociaux. Les hospitaliers et les
enseignants sont invités à se mobiliser.A moins de deux semaines du premier
tour des élections régionales, dimanche 21 mars, le gouvernement est
confronté à plusieurs conflits sociaux. Le plus important en termes de
mobilisation est celui des chercheurs, qui ne désarment pas malgré
l’annonce, samedi 6 mars par Matignon, d’un effort supplémentaire pour la
recherche d’"au moins 3 milliards d’euros"d’ici à 2007. Des manifestations
et des grèves devraient ponctuer cette semaine qui s’achèvera par une
nouvelle mobilisation en faveur des intermittents et contre "la guerre à
l’intelligence."

Les chercheurs, mardi.

A l’appel du collectif Sauvons la recherche, qui assure avoir recueilli
quelque 61 000 signatures de chercheurs, étudiants et
enseignants-chercheurs, les directeurs de laboratoire doivent se prononcer,
mardi 9 mars en assemblée générale, sur une possible démission collective de
leurs fonctions administratives. Si elle était votée, une telle décision
pourrait entraîner rapidement une paralysie de l’appareil de recherche. La
mobilisation des chercheurs sera appuyée, mardi, par une grève de 24 heures
à l’appel de 13 syndicats de la recherche et de l’enseignement supérieur. Le
même jour, la CGT appelle les retraités à une manifestation "unitaire et
nationale" pour la défense de leur pouvoir d’achat. C’est, aussi mardi, que
le bilan précis du nombre de chômeurs radiés de l’Assedic en janvier pour
cause de "conversion des droits" devrait être rendu public au bureau de
l’Unedic. On ne peut exclure que cette annonce provoque de nouveaux
mouvements dans les rangs des chômeurs, après le succès de la manifestation
du 6 mars.

Les hospitaliers, jeudi.

Pour la troisième fois en trois mois, les agents et les médecins
hospitaliers sont appelés, le 11 mars, à une journée d’action "pour la
défense de l’hôpital public" et contre la mise en place "à marche forcée" du
plan gouvernemental "Hôpital 2007." Quatre syndicats de salariés (CGT, FO,
Sud, CFTC) et trois organisations de médecins réclament l’ouverture de
"réelles négociations" sur l’emploi et la formation. Malgré le malaise
manifeste et persistant des personnels, deux précédentes journées d’action,
le 16 décembre 2003 et le 22 janvier 2004, avaient été peu suivies.
Par ailleurs, les salariés du BTP sont invités à défiler, à Paris et en
province, à l’appel de la CGT pour obtenir la reconnaissance de la
pénibilité de leurs métiers et le droit à une retraite anticipée.

Les enseignants, vendredi.

Pour la première fois depuis la rentrée scolaire 2003, quatre fédérations
syndicales (FSU, FERC-CGT, UNSA Education, SGEN-CFDT) appellent à une grève
vendredi 12 mars dans l’éducation nationale. Les syndicats entendent
dénoncer "la situation faite aux services publics d’éducation et de
recherche à la suite des décisions budgétaires" du gouvernement. Après un
printemps de grèves entraînant des retenues de salaires qui durent encore,
la mobilisation apparaît difficile.
La préparation de la prochaine rentrée et l’annonce de postes au concours en
baisse en 2004 dans les collèges et lycées figurent au premier rang des
mécontentements. Alors que les écoles bénéficient de quelque 1 500 postes
d’enseignants supplémentaires pour des effectifs en hausse de 53 400, le
second degré perd l’équivalent de 2 410 postes au budget 2004. S’y ajoute un
plan de rattrapage budgétaire lancé par le ministère de l’éducation
nationale sous l’impulsion de Bercy. Il devrait se traduire selon le SNES,
le principal syndicat des enseignants du second degré, par l’équivalent de 6
500 temps-plein en moins entre les rentrées 2003 et 2005. Par ailleurs, le
ministère a annoncé, fin janvier, qu’il n’offrirait que 12 500 postes aux
concours externes de recrutement des enseignants des collèges et lycées en
2004, contre 18 000 annoncés en 2003.

Les intermittents, samedi.

Malgré la perspective, le 13 mars dans l’après-midi, d’une nouvelle
manifestation à Paris "contre la guerre à l’intelligence", qui devrait
réunir des chercheurs, des intellectuels et des intermittents, le ministre
de la culture, Jean-Jacques Aillagon, s’est déclaré "optimiste", dimanche 7
mars au "Grand Jury RTL-LCI-Le Monde", sur l’issue de ces conflits. A la
demande de M. Aillagon, l’Unedic doit examiner le contre-protocole sur
l’intermittence élaboré par le comité de suivi de la réforme de
l’assurance-chômage de ces personnels. Les intermittents sont mobilisés,
depuis plusieurs mois, contre la modification de leur régime
d’indemnisation.

LE MONDE