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Les urgentistes en colère attendent "du concret" du gouvernement

Publie le samedi 9 avril 2005 par Open-Publishing

Le directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (DHOS) au ministère de la Santé, Jean Castex, recevait depuis vendredi en fin d’après-midi les représentants des urgentistes en grève depuis cinq jours, afin notamment de faire le point avec eux sur les besoins des services d’urgences hospitalières dans chaque région.

La rencontre au ministère a commencé à 17h15, un quart d’heure avant l’horaire initialement prévu.

Peu avant 19h, alors que la réunion se poursuivait à huis clos, le ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy est arrivé sur place. Interrogé sur sa présence aux discussions avec les urgentistes, il n’a fourni aucune réponse et s’est contenté de répéter qu’il ne "pouvait pas accepter l’idée qu’un seul kilomètre carré de notre pays n’organise pas la prise en charge des urgences".

Il a ajouté que c’est la raison pour laquelle il demandait "aux urgentistes et aux médecins libéraux de s’entendre", citant le décret sur la permanence des soins paru dans la matinée au "Journal officiel".

Ce décret est censé mieux coordonner la permanence de soins et les gardes assurées par les médecins libéraux la nuit et le week-end, en collaboration avec les SAMU. Le décret permet, en dernier recours, et après un processus de concertation entre les syndicats de médecins libéraux et le Conseil de l’ordre, de réquisitionner des médecins en cas de défaillance sur un secteur départemental.

Le décret réaffirme toutefois que la permanence des soins se fait avant tout sur la base du volontariat des médecins libéraux, ce que déplore le président de l’Association des médecins urgentistes de France (AMUF) Patrick Pelloux. "Ce décret ne va rien changer au problème des urgences hospitalières", a-t-il estimé.

Le président de l’AMUF se montrait par ailleurs "dubitatif" sur le résultat de la rencontre organisée vendredi soir au ministère de la Santé.

L’AMUF a lancé lundi dernier une "grève illimitée" dans les services d’urgence des hôpitaux publics, afin de réclamer plus de moyens et de dénoncer les fermetures de lits et la saturation des services.

Vendredi, d’après l’AMUF, entre 75% et 90% des urgentistes (selon les établissements) participaient au mouvement qui ne perturbe pas les services. Les protestataires sont en effet réquisitionnés pour assurer la continuité des soins.

L’AMUF réclame notamment la nomination de 12.000 médecins urgentistes supplémentaires, ainsi que des "états généraux de l’organisation des soins" avec la participation du ministère, des médecins libéraux, et des urgentistes.
Si les urgentistes n’obtiennent pas "du concret" de la part du gouvernement, l’AMUF se disait prête vendredi soir à entamer à partir de lundi une seconde semaine de grève illimitée dans les urgences. PARIS (AP)