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de Pierre Ruscassie
Christian,
Le "licenciement politique" qui te frappe ne m’étonne pas venant d’Alain Krivine, de François Sabado et de Pierre-François Grond. Gérard Filoche avait déjà été victime de "dépermanentisation" et d’exclusion du bureau politique avec les deux premiers (et Laurent Zappi, si je me souviens bien) parmi les procureurs. Quant à Pierre- François Grond, il fut un artisan de la scission des JCR dès lors que la majorité en fut conquise par des camarades proches de notre courant (dont les maladresses n’excusent pas l’ostracisme dont ils furent victimes). La formule "on ne peut plus travailler ensemble" résume la vision étriquée, "familiale", du combat pour le socialisme qui règne dans la LCR. On peut apprendre de ses erreurs, mais ces responsables semblent ne rien avoir appris.
Cette pratique politique peut paraître se réduire à une question de "démocratie formelle". Mais je pense que la forme du fonctionnement est fortement dépendante du fond de l’orientation. Le gauchisme de Krivine-Sabado-Grond-Besancenot repose, me semble-t-il, sur un ouvriérisme qui conduit à ne s’intéresser qu’aux droits des ouvriers d’industrie (et, pour les plus caricaturaux, à réduire le prolétariat aux seuls ouvriers), et non à l’égalité des droits dans tous les domaines d’activité. (La solution alternative à la "centralité ouvrière" ne réside pas dans la recherche d’un introuvable intérêt général ou d’un intérêt national qui a conduit François Morvan sur "l’autre rive".)
Je crois que la "bonne" solution réside dans la réponse que la démocratie (c’est-à-dire les rapports sociaux démocratiques fondés sur les droits universels et égaux) apporte aux revendications sociales, à la défense des intérêts communs à tout le salariat. Mais, cette réponse dépasse le droit du travail, même si celui-ci concerne une part essentielle de la vie de chacun, pour 91 % de la population.
C’est cette réflexion qui a conduit notre courant à définir le socialisme par la domination de l’égalité des droits (la démocratie) sur tous les autres rapports sociaux (le marché notamment). Mais cette conception est, au moins implicitement, assez largement partagée à gauche (cf les références à une autre hiérarchie des normes).
Cette réflexion nous a aussi conduits à vouloir respecter la démocratie dans la gauche, tout en y étant apparemment minoritaire, donc dominés, mais pour tenter d’y faire reconnaître comme majoritaire ce qui, dans un cadre formellement démocratique, s’imposerait comme évident (ainsi que l’a prouvé la victoire du "non" en 2005. Mais ceci, défendre ses conceptions de gauche dans le PS, est aussi, finalement, assez banal. Mais pourquoi ne pas faire banal et donc simple ?
Amicalement, Pierre Ruscassie
Messages
1. Lettre à Christian Picquet, 31 mars 2008, 16:30, par Marco Gentilly
Affaiblir Ségolène Royal, c’est favoriser Le Pen et faire gagner Sarkozy !
Signé : Par Pierre Ruscassie Vendredi 20 avril 2007
Source : http://www.gaucherepublicaine.org/2...
Piquet à les défenseurs qu’il mérite, mais au moins cela éclaire les choses.. Allez un petit effort et Filoche aura de nouvelles forces pour influencer le PS, comme nous le remarquons toutes et tous depuis 1995 !!!
Marco Gentilly
1. Lettre à Christian Picquet, 31 mars 2008, 18:39, par C.D de Tours
oui...oui...
d’ailleurs le courant Filoche (matti) ne revendique plus son statut d’exclus comme ils l’avaient fait au moment de leur scission. Dans tous leurs écrits récents, ils parlent de divergences qui les ont amenés à quitter la LCR.
On a les petites manips qu’on mérite aussi... quitte à inventer des divergences après coup, d’ailleurs... comme celle du "non appel" à voter à gauche au 2eme tour d’élections, alors que ce non appel -avec lequel je suis en désaccord- ne s’est produit qu’à partir de...2002 ! Soit près de 10 ans après leur départ au PS !
D’ailleurs quel bilan tirent-ils de leur passage au PS ?
Quid du grand courant de gauche interne au PS (qui n’a cessé d’éclater et de s’entre déchirer ... Dray, Montebourg, Emmanuelli, etc)
Quid de son influence sur la ligne du PS, de plus en plus droitier (même plus réformiste, dans le sens réformes/successives aboutissant à la rupture avec le capitalisme).
Quand on compare les 131 propositions de Mitterand en 1981 avec ce que défend le PS aujourd’hui on a l’impression que le PS était gauchiste en 1981. Quelle belle influence a donc eu ce courant sur le PS et la gauche en général, comme ils le théorisent, puisque pour eux c’est dans le PS que cela se joue ?
Mais qu’ils commencent donc par tirer leur bilan de près de 15 ans au PS ! Je dis tout cela d’autant plus tranquillement que j’érais militant de la LCR de 1980 à 1993, et que je me suis toujours reconnu dans les positions de la tendance animée par Filoche, à savoir celle qui mettait en avant le combat pour le Front Unique Ouvrier par les révolutionnaires.
Le mythe et l’arnaque d’un seul parti de la classe ouvrière (le PS) n’est qu’un artifice pour cacher l’abandon de leurs propres convictions.
2. Lettre à Christian Picquet, 31 mars 2008, 19:35, par gégé calva
Bonjour,
un militant "permanent" depuis longtemps ne devrait-il pas se poser lui-même la question de son rôle, de sa place dans la société, la LCR et Christian théorise le non cumul des mandats, le droit à renouveler un mandat (ou 3) alors pourquoi s’accrocher à son poste de permanent ? la question lui a été posée d’après la majorité de la LCR il y a déjà 2 ans, le même problème pour les permanents syndicaux, certains sont à vie et ne vivent que pour l’appareil.
Christian et son groupe "unir" aurait du s’exprimer d’abord à l’interne et non utiliser la presse et notamment S ZAPPI qui ne supporte pas le LCR et qui devrais-je dire "a plutôt de la haine". La LCR a décidé de donner un 1/2 permanent au courant "unir" à la proportionnelle de sa représentativité à l’interne mais même cà S.Z n’en parle pas
3. Lettre à Christian Picquet, 31 mars 2008, 20:32
Picquet essaie de faire un évènement à partir d’un non-évènement (grâce entre autre à Zappi et à Libé). Encore un problème d’ego, je suppose...
Il y a pourtant mieux et plus urgent à faire que chercher à casser une organisation de gauche : résister aux multiples attaques de Sarkozy et du medef !
4. Lettre à Christian Picquet, 1er avril 2008, 00:52
Picquet passe tellement de temps à cracher sur son organisation que je me demande pourquoi il y reste depuis tout ce temps...
Peut-être simplement parceque le laxisme de la LCR lui permettait de rester permanent et d’utiliser les moyens de l’organisation pour sa carrière personnelle ?
En tout cas sa grande amie Sylvia Zappi en profite pour pratiquer son sport favori : taper sur la LCR en écrivant des conneries.
Au final, c’est un gros non-évènement. Ou comment faire tout un foin à partir de rien... En tout cas si les médias réagissent comme ça, c’est plutôt bon signe, c’est preuve que la montée de la LCR et de son NPA commence à faire peur ! :)
1. Lettre à Christian Picquet, 1er avril 2008, 01:51
C’est pas un sport, ou une ambition, c’est une ligne politique, globalement réformiste.
Il se trouve que la direction de la LCR, au grand dam de bp de militants, a toléré l’intolérable dans un parti révolutionnaire : le mépris des décisions démocratiques, faire campagne contre les orientations les plus importantes, pourtant reconnues comme le fruit d’un processus parfaitement démocratique, par lui et tout le monde. Picquet en a profité pour préparer, depuis la LCR, une organisation réformiste, qu’il comptait installer dans le NPA.
La DN s’est montrée très généreuse, mais a fini par se réveiller, car la situation politique s’accèlère. Elle exige les débats les plus démocratiques, et le respect de ceux-ci. Sans la moindre discipline, le NPA, dans la crise politique qui s’ouvre, ne servirait à rien. Ant.
2. Lettre à Christian Picquet, 6 avril 2008, 19:23, par gg le créolitudé
unir la tendance ex-in-terne de la lcr, me chauffe les oreilles dans le le monde et marianne
christian se prète à une opération qui me gave,
mais surtout qui est confusioniste sur les droits de tendance, de fraction dans la LCR, la IV, qui pour moi sont les acquis de ce petit courant.
acquis fondamentaux pour le nouveau parti. et dont la gestion est un combat de la base au sommet. bien sur pas pour ceux qui fonctionnent à l’inverse depuis 10, 20, 30 ans ici ou ailleurs.