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Lettre à des Israéliens

Publie le lundi 7 août 2006 par Open-Publishing
14 commentaires

"Que vous a rapporté votre inflexibilité ? La terreur aux portes de vos maisons, un univers enfermé, hostile à toute différence : le contraire de la pensée juive universelle qui nous a tant donné"

de Dominique Eddé

Vos choix, à l’heure qu’il est, nous concernent tous. Je m’adresse ici à ceux d’entre vous qui approuvent cette guerre. Plus de 80% du peuple israélien. Au nom de votre sécurité, vous avez donné à vos gouvernants le droit de mettre à terre deux peuples et deux pays, la Palestine et le Liban. Sur quoi se fonde votre confiance renouvelée dans le pouvoir des bombes ? En quoi cette vision de soi sans l’autre est-elle une manière d’affronter la réalité, de protéger votre avenir ?

Si seulement vous saviez le montant de violence et de haine que sèment vos chars et vos avions, si vous saviez le long chemin que tant d’entre nous, vos voisins, ont fait pour vous comprendre, vous connaître, vous reconnaître, vous auriez peur de votre peur, peur du fourvoiement qu’elle vous inspire.

Vous useriez de la force écrasante qui est la vôtre pour ne confier la paix qu’à l’application du droit : au retrait de vos troupes de tous les territoires occupés, au démantèlement de toutes les colonies, au respect de la légitimité du gouvernement palestinien. Le recours à la toute-puissance militaire ne vous a-t-il pas donné la preuve en Palestine, ainsi qu’à vos alliés américains en Irak, de son impuissance à mettre la réalité au pas de vos désirs ?

Vos gouvernants ont beau mettre le feu au paysage qui vous effraie, plus ce paysage brûle, plus il vous fait peur.

La réalité que vos chars et vos avions prennent pour cible - vies humaines, maisons, routes, villes et villages -, à peine l’avez-vous démolie qu’elle vous échappe. Si tangible, si spectaculaire soit-elle, la conquête qui est à la portée de vos soldats est un leurre. C’est, certes, une domination de l’espace, mais le temps ? Comment espérez-vous l’atteindre ?

C’est pourtant lui votre ennemi, c’est lui qu’il vous faut amadouer, apprivoiser. Car cet espace, quoi que vous fassiez, est habité par un monde qui survit à ses morts et qui n’est pas le vôtre. Plus vous le détruisez, le rasez, l’effacez, plus sa mémoire grandit et se transforme en haine. D’elle, de cette mémoire embrasée, vous ne pourrez jamais vous faire obéir. Si loin soit-elle de la vôtre, plus rien ne sert de la nier et de lui faire porter le crime qui fut perpétré contre votre peuple. Ce n’est pas ici, c’est en Europe que le peuple juif a enduré l’horreur. Et c’est encore là-bas qu’un certain nombre de vos alliés, au prétexte de vous défendre, ne soutiennent vos guerres que pour mieux s’acquitter de leur culpabilité. Ne vous laissez pas berner par le silence approbateur du monde. Ralliez plutôt vos dissidents qui seront un jour l’honneur de votre histoire.

Les mouvements islamistes vous font peur ? Le Hamas et le Hezbollah vous menacent ? Il vous faut en finir, les rayer de la carte, les arracher comme des arbres, jusqu’aux dernières de leurs racines ? Vous ne pouvez pas, vous ne pourrez pas y parvenir. Voyez l’Irak démembré, décomposé, soumis depuis trois ans au rythme quotidien de ses plusieurs dizaines de morts et de blessés. Voyez maintenant le Liban, sur lequel votre armée s’acharne de tous côtés. Quel trophée vous attend à l’horizon des morts et de l’exode que vous causez ? Aucun.

La presque totalité de la population chiite libanaise - soit près de 40% du peuple - soutient le Hezbollah, qui, souvenez-vous, est né en 1982 pour résister à la première invasion du Liban par vos troupes. Depuis, ce n’est plus seulement un parti armé, c’est une organisation sociale, politique, économique, un mode de pensée, une force incontournable.

Celle-ci, bien qu’alliée à l’Iran, n’est en aucun cas un corps étranger au Liban, elle en est désormais, que cela vous plaise, que cela nous plaise ou pas, une partie constituante, déterminante. Rêver son éradication à coups de bombes, c’est rêver de faire marcher un homme en lui coupant les jambes.

C’est aussi exposer le Liban aux risques d’une nouvelle guerre civile. Seul le temps - encore lui - permettait, aurait peut-être permis, le lent réajustement des équilibres interlibanais. Votre Etat n’a cessé d’essayer, durant les cinquante-huit ans de son histoire, de troquer l’application du droit contre celle de la force. En est-il plus avancé ?

A présent, faisons les comptes. Mettons provisoirement de côté la souffrance endurée, une décennie après l’autre, par les Palestiniens, oublions un instant le droit du Liban, à n’être pas qu’un champ de ruines, qu’avez-vous gagné, vous, peuple israélien, à ne renoncer à rien ? Ou alors, si, soyons juste, vous avez renoncé au Grand Israël, mais en échange de quoi ? De quel territoire morcelé, de quelle invivable prison pour les Palestiniens ? Et pour finir, que vous a rapporté votre inflexibilité ? Quoi d’autre que la terreur aux portes de vos maisons ? Quoi de plus qu’un univers enfermé, hostile à toute différence : le contraire de la pensée juive universelle qui nous a tant donné ?

Vos ennemis de la veille - les Arabes - sont défaits, totalement défaits. Ce monde qu’on appelait « le monde arabe » et que vous perceviez, de loin, comme la pire des menaces, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Son peu d’existence, il ne la doit plus désormais qu’à sa langue, qui, soit dit en passant, n’est pas sans rapport avec la vôtre. Ses autres liens et ressorts n’ont plus d’existence. Ils sont politiquement morts. Ni les guerres du Golfe, ni les guerres du Liban et de l’Algérie, ni celles de la Palestine et de l’Irak, ni, aujourd’hui, votre réinvasion de ce pays harcelé qui est le mien, n’ont provoqué le moindre mouvement de solidarité arabe.

Certains d’entre vous y voient peut-être le signe d’une première victoire. Ils auraient tort. Car ce monde vaincu, fini, décomposé, a donné à Israël, ainsi qu’aux grandes puissances, la mauvaise habitude de marcher au rythme et à la cadence que ceux-ci leur imposaient. Bon gré mal gré, il a, depuis la fin de l’Empire ottoman, réglé sa montre à l’heure occidentale, adopté un calendrier qui n’était pas le sien.

Cette marche forcée ne fut pas, loin de là, le seul motif de ses naufrages mais elle y a contribué. Quoi qu’il en soit, le religieux, revenu en force sur la scène politique, a pris désormais le relais de l’arabisme. Et ce nouvel Orient déboussolé est, encore une fois, bien trop compliqué pour se laisser forger comme du métal par la seule volonté du couple israélo-américain et par le feu des bombes.

La plupart des régimes arabes, que n’épuise aucun adjectif - répressifs, mensongers, traîtres et corrompus -, sont en état de survie artificielle. C’est l’islamisme qui prend désormais un peu partout, sous des formes diverses, le relais de l’arabisme. Ce fait vous déplaît ? A bien d’entre nous aussi, figurez-vous. Quand je dis « nous », je pense à tous ceux qui, dans les pays arabes, se sont battus en faveur d’une citoyenneté qui transcende les appartenances communautaires.

Pour des millions d’hommes, ce raz de marée signe une énorme défaite. Il n’empêche : le principe de réalité n’est pas une image que l’on efface en appuyant sur la gâchette.

Les équilibres ou les déséquilibres au sein de l’Islam, est-ce à vous ou est-ce aux musulmans eux-mêmes d’en décider ? Car le temps des islamistes, je me répète, n’est plus à la merci du vôtre. Vous aurez beau poursuivre leurs hommes de ville en ville, de pays en pays, les heures et les années qui sont les leurs n’ont plus de comptes à vous rendre. Tendez l’oreille, et comparez les discours arabes du siècle dernier avec ceux des actuels chefs religieux. Le débit des premiers est pressé, survolté, branché sur l’Occident, le second est lent, calme, indifférent à vos sommations, à vos ultimatums.

Les islamistes ont donné un énorme coup de frein à la marche de l’histoire. Contre cette nouvelle horloge, vos bombes ne peuvent rien.

Votre compréhension, en revanche, votre juste appréciation du court et du long terme peut initier un mouvement qui protège vos droits sans détruire les nôtres ; mieux : qui fasse de votre pays un pôle autour duquel se rallier, une démocratie ouverte et non pas un vase clos fondé sur la conscience abusive d’une supériorité intrinsèque. Le pari est risqué ? Certes. Il est déjà trop tard ? Peut-être. Mais y a-t-il une autre voie qui ne soit suicidaire ?

Née à Beyrouth, Dominique Eddé, qui vit aujourd’hui à Paris, a publié :

En 1989 « Lettre posthume » chez Gallimard
En 1992, « Beyrouth centre-ville » (Cyprès)
En 1999, « Pourquoi il fait si sombre ? » (Seuil)
Son dernier roman, « Cerf-volant », a été publié en 2003 dans la collection l’Arpenteur chez Gallimard

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=3297

Messages

  • Et c’est encore là-bas qu’un certain nombre de vos alliés, au prétexte de vous défendre, ne soutiennent vos guerres que pour mieux s’acquitter de leur culpabilité.

    Et tout particulièrement en France

  • Madame,
    Je ne vous connaissais pas, mais soyez convaincu qu’après l’exposition d’un axe de pensée qui ne peut être que l’unique porte de sortie un tant soit peu sautaire, je vais vous lire !
    Ayant lu beaucoup de choses ces dernières semaines, c’est je pense pour ma part la première que quelqu’un arrive à mettre en mots la perception du temps de part et d’autre de ces frontières (géographiques et idéologiques) qui est un parmaètre clé.
    Merci à vous

  • ce que vous dites est vrai et je suis d’accord avec vous
    je souhaite vous contacter pour un interview video
    domage qu’il ya pas moyen de vous joindre autrement
    www.studiokallel.canalblog.com

  • Dominique Eddé,

    Vous faites ici la lumière, et qui pourrait se permettre de mettre en cause votre humanisme, votre lucidité, votre saine volonté de voir ces temps barbares un jour laisser place à de simples jours ou le soleil se lève, et se couche paisiblement, et pour tous.
    Vous pointez avec une extrême clarté les evolutions socio-politiques des peuples de la région, vous cernez les tenants et les aboutissants avec justesse, justice, et votre hauteur de vues vous honore et me réchauffe le coeur.
    Un immense merci, puisse votre voix, puisse la voix de tous les désespérés que nous sommes au vu de cette tragédie porter jusque au Levant et bien au delà, la clarté de votre analyse et faire triompher la raison !
    Patrick Dispérier

  • " Et pour finir, que vous a rapporté votre inflexibilité ? Quoi d’autre que la terreur aux portes de vos maisons ? Quoi de plus qu’un univers enfermé, hostile à toute différence : le contraire de la pensée juive universelle qui nous a tant donné ? "

    je me permet de rappeler que les grands penseurs juifs universels, spinoza marx ou arendt par exemple, avaient tous d’une manière ou d’une autre rompus avec leur communauté originel au moment où ils ont produits leurs oeuvres les plus marquantes. spinoza avait été ’ excommunié ’ par sa communauté pour ce qui était considéré comme de ’ l’hérésie ’ dans ses écrits et ses propos, marx faisaient plus que tenir ses distances avec sa communauté et quant à hanna arendt, elle considérait que le fait d’être juive était une donnée constitutive de son identité au même titre que sa formation acquise dans les grandes universités allemandes ou que tout ce que son séjour en france avait pu lui apporter ( lire ’ responsabilité et jugement ’ ). la pensée juive universelle en tant que telle n’existe pas sauf à faire totalement abstraction de l’environnement dans lequel certains penseurs d’origine juives ont effectivement développé une pensée puissante et émancipatrice. et cette pensée s’est toujours développée contre ce que par un raccourci rapide on peut qualifier ’ d’esprit de ghetto ’, d’essence religieuse et par nature lui, ’ enfermé et hostile à toute différence ’. les évènements actuels marquent plus l’échec d’une pensée émancipatrice universelle dont certains penseurs d’origine juive ont été des vecteurs importants.

  • >>>>
    la pensée juive universelle qui nous a tant donné
    <<<<

    Elle nous a donné quoi exactement cette "pensée" dont l’acte fondateur est le génocide de Josué et sa horde de barbare ?

    Les religieux d’Israel qui ont statué qu’il fallait exterminer l’ennemi, que tuer des civile et des enfants n’est pas contraire à "la foi" sont là pour en témoigner.

    Ces spécialistes du Talmud ne font que transmettre l’enseignemnt de Josué.

    Mais certaines vérités ne sont pas toujours bonnes à dire.

  • Bravo Dominique, tout est dit, et à plus de trente ans de distance, je retrouve ta force de conviction et ta détermination...Pourtant, bien peu comprennent ici la situation au Liban et son environnement régional...Il faut donc continuer à témoigner, comme tu le fais, avec ferveur et talent...Et puis, dans mes cités de banlieues, nos jeunes s’agitent et la blessure s’aggrave à nouveau, il va donc falloir continuer à expliquer, à écouter, à consoler, sans oublier de dénoncer l’inacceptable !
    Je n’oublierai jamais le Liban de mes années 70, avec Minouche, Roselyne, Anne-Marie...Dominique Baudis et tant d’autres, qui m’ont tant donné et avec lesquels j’ai partagé ce Liban, toujours là, dans mon coeur...
    Bien à toi. Jacques Lebigre, élu de Corbeil-Essonnes, secrétaire départemental de l’UMP...
    jacques.lebigre@wanadoo.fr

  • Merci, madame,
    Il y a quelques jours encore, votre nom m’était inconnu, j’éspère que vous ne m’en voudrez pas.
    J’étais malheureux, triste pour ce peuple Libannais qui vit depuis pres d’un demi siécle au rytme des guerres, des tueries,
    Je ne savais comment l’exprimer, je ne trouvais pas de mots, de temoignages sincéres entre les compte-rendus cyniques des militaires israéliens, les larmes de crocodes des américains, "regrettant" la morts de civils et d’enfants innocents mais se refusant de condamner l’agression. Et cette pauvre Europe incapable d’apporter un soutien autre qu’ humanitaire à un pays dévaté.
    Deja j’avais applaudit à un très bon article de J-C Guillebaud ( Sud-Ouest ) disant "ce n’est pas avec des boites lait ou des sacs de riz qu’on peut dédomager ces milliers de familles. Ce qu’elle ont enduré depasse l’imaginable"
    .....et puis... vint votre lettre, simple, sincére, touchante et à la fois si juste dans le ton et dans l’analyse.
    Cette guerre qu’ils ont déclenche, brutale, inhumaine, les israéliens l’on perdu, quoi qu’il arrive. Ils se sont coupés des quelques sympathies que nous leurs portions encore en regard de ce qu’ils avaient subi. Désormais ils ont endossé la responsabilité d’un nouveau massacre d’innocents : celui ci est de trop.
    Sachez que je diffuse votre lettre le plus possible autour de moi.
    Sachez aussi, qu’en province ou je vis, nous sommes des milliers à porter notre amitié au peuple libannais, prets à aider ce peuple composite, ce qui necessite chez vous connaissance et respect de l’autre.
    Je vous souhaite reussite, Madame, et vais me mettre en quette de lire vos ouvrages.

  • LA PALESTINE..ce terrain farouchement disputé depuis 60s est le destin le plus étrange de toutes les patries : pourquoi fait-on la descriminationn entre humain et humain ! patrie et patrie, mère et mère ; fils et fils !
    le terrorisme n’est-ce pas l’oeuvre du plus fort ? alors pourquoi attaque-t-on un peuple désarmé, privé du nécessaire pour vivre (aliments/ médicaments/ courant électrique etc...) ; le terrorisme devient-il une impasse linguistique manipulée économiquement, politiquement et médiatiquement pour servir pour prétexte aux génocides commis ça et là partout dans le monde arabe ?un génocide lors des fêtes du nouvel an est la preuve la plus marquante de l’échec de cet organisme israélien qui malgré ces longues décennies n’a pas pu mettre à genoux un peuple des plus forts malgré qu’il est des plus démunis...
    l’opinion mondiale ou mondialisée à travers les mass-médias est devenue manipulée par le message instinctif qui vise le charnel, le matériel, et l’instinct de détruire et de s’auto-détruire d’une part et d’autre par le jeu de l’image où la vérité devient de plus en plus relative.
    Les hommes de pouvoir égyptiens n’ont pas pu cacher leur complicité avec cet intrus qui a fait ce qu’il a fait dans une athmosphère d’indifférence sans pécédent comme si l’histoire se répète sous un autre nom et avec un autre casting..ce qui se passe en palestine exige un nouveau "salaheddine" qui tutoie l’histoire...un "salaheddine" qui doit habiter dans chacun de nous pour nous libérer nous-mêmes et créer un présent différent...

  • MAHMOUD DARWICH :
    L’aventure de l’esthétique et du militantisme

    « Ta liberté n’est qu’une gale qui te démange, elle n’est qu’un exil. Reviens parmi nous. Reviens : vois comme tu es seul, ta sœur même t’abandonne. Tu es pâle, et l’angoisse dilate tes yeux. Espères-tu vivre ? Te voilà rongé par un mal inhumain, étranger à ma nature, étranger à toi-même. Reviens : je suis l’oubli, je suis le repos. » Les mouches. Sartre

    Quel calme après l’orage ! On n’entend que le soupir des corolles ! A la recherche de la liberté est parti le chevalier, un chemin céleste aux échos triomphants laissant les fruits terrestres à la populace.
    Le crime t’a fait cadeau de la solitude et de la gloire ; quand ils ne te ressemblent pas ils te haïssent…c’est la loi du plus faible.
    Ta poésie est un panier de jasmin blanc aux parfums de la terre, à la chaleur des petites mains portant des pierres, qui libèrent un grand pays.
    Des vers arrachés à la bouche d’un monstre permettront de nous interroger sur la véritable fonction de la poésie ; un message tellement visible et simple, direct et réaliste celui de Mahmoud Darwich, une poésie criarde qui ne manque pas de beauté et de noblesse bien que déracinée. La dimension esthétique et la dimension révolutionnaire s’entrelacent, cette dominance référentielle reliée à la colonisation revient comme un refrain triste mais défiant, attaqueur qui déracine le vide et replante les fleurs de l’espoir.. une forte teneur en tant que création pure et abstraite.
    Peut-on accorder à la poésie le simple rôle d’imiter le réel ou bien celui de le sublimer et de tutoyer le rêve ? La poésie de darwich n’est que la sublimation de son rêve à la fois collectif et individuel.. le frisson de la victoire est la réalisation consciente ou inconsciente du rêve masculin, de libérer l’anima en tant que femme ou mère ou terre.. et de se libérer aussitôt. L’aboutissement de son plaisir poétique se traduit sur le niveau existentialiste, historique voire sexuel si on met en relief l’alchimie des mots et sa manière de faire des croisements linguistiques d’espèces rares de mots, de sons et de signes de ponctuation.
    La poésie de Darwich se divise en trois volets d’abord celui du projet de combat politico-culturel qui vise l’élaboration d’une identité palestinienne, ensuite l’expérience existentielle de l’exil et de la mort.., enfin la libération de la poésie arabe des règles classiques et introduire de nouveaux thèmes qui ont rapport avec le réel, le philosophique et l’esthétique. Le poète effectue une recherche et fait appel à des valeurs supposées partagées par toute l’humanité pour rendre cosmique sa propre blessure de peuple expatrié qui subit un Holocauste britannique et mondial depuis 1948.
    Darwich qui se tenait inconfortablement entre le peuple, la colonisation et l’état palestinien inachevé et le rôle de la poésie et ses exigences a su malgré tout sculpter son nom de grand poète arabe et attribué un nouveau rôle à la poésie arabe celui de la poésie militante.

  • Je cherche à te contacter je suis resident monegasque depuis 1984. Ton cousin Alain...

  • J’AI CONNU MRS RAYMOND MUNIER ÉDDÉ À MONACO EN 93-94,J’AI SÉJOURNÉ CHEZ LUI
    IL EST PARTI DÉBUT 94 À BEYROUTH,NOUS NOUS SOMMES PERDUS DE VUE !
    J’AIMERAIS SAVOIR CE QU’IL EST DEVENU ?AVOIR DE SES NOUVELLES ?
    JE M’APPELLE GABRIELLE
    SI VOUS POUVEZ L’EN INFORMER OU ME DONNER DES ÉLÉMENTS POUR POUVOIR LUI ÉCRIRE,JE VOUS EN SERAIS INFINIMENT RECONNAISSANTE
    CORDIALEMENT
    GABRIELLE