Lettre ouverte des veuves des vétérans du Golfe aux députés

Dix veuves de vétérans français de la guerre du Golfe ont dénoncé "le mépris observé par les autorités de ce pays à l’égard de leur situation personnelle" dans une lettre ouverte aux députés, a-t-on appris lundi auprès de l’association Avigolfe.

"Nous sommes touchées dans notre dignité et nos conditions de vie par le refus non-fondé d’assumer leur responsabilité à l’égard des hommes qui ont servi la France courageusement et avec abnégation", affirme la lettre ouverte dont l’AFP a eu copie.

Les veuves appellent les députés à questionner devant l’Assemblée nationale la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie ou le premier ministre Jean-Pierre Raffarin, sur un récent rapport américain qui reconnaît le lien entre les substances toxiques présentes sur le champ des opérations et les maladies des vétérans.

Ce rapport qui fait référence aux vétérans français contredit les conclusions de l’enquête épidémiologique publiée en juillet sous la houlette du Pr Roger Salamon et qui nie l’existence d’un "syndrome de la guerre du Golfe", ce qui prive les vétérans français de toute forme d’indemnisation.

Après la publication, le 12 novembre dernier, de ce rapport effectué à la demande du secrétariat américain pour les Affaires des Vétérans, l’association Avigolfe dit n’avoir pu obtenir de commentaires des autorités françaises sur cette contradiction.

A la suite de ce rapport, le Pr Salamon avait pourtant reconnu sur les ondes de France-Bleu Gironde l’existence, chez les vétérans français, de "troubles en excès dus à la guerre du Golfe" en affirmant que ces "troubles devaient être pris en compte, reconnus et pensionnés", selon Avigolfe. (AFP)