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Lycéens et étudiants veulent entendre les mots "retrait du CPE"

Publie le dimanche 9 avril 2006 par Open-Publishing

Lycéens et étudiants veulent entendre les mots "retrait du CPE"

déclarations de la coordination étudiante et lycéenne à Lyon et de Karl Stoeckel
Lycéens et étudiants attendent de pied ferme que les mots "retrait du CPE" soient prononcés lundi par le gouvernement, seul sésame à la reprise des cours pour certains, voie ouverte à des revendications plus larges pour d’autres.

"S’il n’y a pas d’annonce claire d’un retrait, quel que soit le terme employé, retrait, abrogation, annulation, ça veut dire que le gouvernement joue la montre" et qu’"un mouvement massif" se poursuivra, a estimé dimanche Bruno Julliard, président de l’Unef, syndicat étudiant leader de la contestation depuis plus de deux mois.

Il a cependant prévenu que "si le retrait du CPE était clair et net, ce serait un pas en avant très important du gouvernement qui devrait être perçu comme une réussite incontestable", précisant qu’il incomberait alors "aux assemblées générales de décider la poursuite ou non du mouvement".

Recréée sous l’impulsion des organisations de jeunes, qui ont joué une part ultra-active dans le mouvement depuis plus de deux mois, l’unité syndicale s’est établie depuis le premier jour sur la base d’un mot d’ordre ferme mais unique : "retrait du CPE".

Salariés, étudiants et lycéens ont mené la bataille autour de cinq journées d’actions à l’appel de l’intersyndicale des Douze (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Unsa, Solidaires, Unef, Confédération étudiante, UNL et Fidl) et de journées plus spécifiquement estampillées "jeunes".

L’intersyndicale doit à nouveau se réunir lundi après-midi, à la lumière de la décision prise le matin par le gouvernement, pour se concerter sur les suites à donner à cette mobilisation, une des plus importantes en France depuis plusieurs décennies.

Mais parallèlement, les coordinations étudiantes et lycéennes composées de centaines de membres élus chaque semaine en assemblées générales ont établi des mots d’ordre de plus en plus larges, appelant régulièrement à la "grève générale reconductible".

Réunie ce week-end pour la huitième fois à Lyon, la coordination a reconnu être "à un moment charnière". "On ne pourra gagner que si les salariés se greffent sur notre lutte. Nous n’avons pas le monopole de la précarité", ont-ils expliqué, rappelant que leur principal mot d’ordre restait "le retrait total de la loi sur l’égalité des chances".

"Ce qu’on a réussi à construire dans l’unité syndicale, il faut aussi l’utiliser sur d’autres thèmes sur lesquels on serait plus efficaces et plus crédibles si on était dans l’unité", a d’ailleurs assuré le président du syndicat lycéen UNL, Karl Stoeckel dimanche. Il a cité l’apprentissage à 14 ans et le Contrat nouvelle embauche (CNE).

Reste à savoir si les jeunes suivront. Aux vacances scolaires de Pâques, entamées samedi en région parisienne et à Bordeaux et tournantes dans toute la France jusqu’au 9 mai, s’ajoutent en effet les vacances universitaires, variables d’un site à l’autre.

La proximité des examens universitaires inquiète aussi les présidents d’université, qui craignent de ne plus disposer déjà du temps nécessaire à un rattrapage des cours manqués - neuf semaines dans certaines universités.

Dans les lycées, entrés plus tardivement dans la danse mais très mobilisés -jusqu’à 1.500 sur 4.300 certains jours-, les proviseurs commencent eux aussi à établir des calendriers de rattrapage, alors que le bac est prévu le 12 juin.