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Lyon : dégagez !

Publie le mardi 22 juillet 2003 par Open-Publishing

Dimanche 20 juillet 2003

Sur la place des Terraux, à Lyon, se tenait très calmement un rassemblement
spontané, avec une vingtaine de personnes, dont le message principal était
de dénoncer une nouvelle fois les répressions étatiques et policières.

Rappel des luttes pour l’affichage libre à Lyon, des luttes
intermittent-es, des luttes plus festives liées au free-parties et
toujours et de plus en plus le même constat : discrimination,
criminalisation, contrôle et répression.

La répression du teknival dans le Morbihan, faisant des bléssé-es et de
nombreuses interpellations suivies de procès, ainsi que l’anniversaire de la
mort de Carlo Giulani ont été le déclencheur de ce rassemblement.

A la fin de ce rassemblement, nous restons un peu sur les marches de
l’hotel de ville, place des Terraux, à discuter entre ami-es.

Sur ces mêmes marches, peu de temps après la fin du rassemblement, deux
mecs se fritent un peu les oreilles, sans gravité ; bon, il s’agit d’un
truc entre eux, nous continuons à discuter calmement.

Mais cette bagare d’enfants a alerté les forces de l’ordre (peut-être
grâce aux caméras de surveillance de la place).
Deux minutes après cette bagare ( et j’insiste, cette "petite" bagare, pas
de quoi en faire une vérole), un véhicule de police arrive, et quatre
uniformes en sortent illico presto.

Leurs premières paroles sont sèches et sévères : "Dégagez ! dégagez d’ici,
il est interdit de stationner sur les marches".
Nous demandons de quelle loi il s’agit, qu’est ce qui justifie cette
évacuation .

Nous avons droit aux répliques types du flic : "nul n’est censé ignorer la
loi", "c’est comme ça et pas autrement", "vous êtes sur les marches de la
mairie".

Nous sommes 7 ou 8, mais nous tentons quand même de résister, nous
évoquons le droit de circuler, de pouvoir rester librement sur un espace
public, et surtout pourquoi nous, alors que plus loin, des dizaines de
touristes sont plantés sur la place ou que les terrasses de brasseries
polluent l’environnement.

Bref, rien à faire... ils commencent à nous insulter, nos paroles sont
exclues, le plus énervé enfile ses gants, ils bousculent, ils prennent leurs
tonfas, un autre arme son flashball, les flics se révellent : "la loi, c’est
nous",
"si vous voulez le rapport de force, vous l’aurez", "si vous voulez venir
avec nous toute la nuit, y’a qu’à demander".

Leur agressivité atteint un niveau assez inquiétant, ce qui nous fait
partir des marches, mais cependant, les flics nous accompagnent et nous
repoussent jusqu’au millieu de la place, faisant flotter dans les airs
leurs tonfas.

Nous étions à deux doigts de nous faire matraquer sur la place, sous les
yeux de touristes et autochtones indifférents, hermétiques à la situation.

Je me demande même si ces gens ne se disaient pas que dans les faits, tout
cela est bien normal...