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M. Aillagon refuse d’intervenir dans la grève qui se poursuit à Radio France

Publie le samedi 31 janvier 2004 par Open-Publishing

PARIS (AP) — En grève depuis mardi pour une revalorisation salariale, les
journalistes de Radio France ont voté vendredi en assemblée générale la
reconduite de mouvement grève jusqu’à lundi inclus, a-t-on appris auprès du
Syndicat national des journalistes.

Par ailleurs, leur ministre de tutelle Jean-Jacques Aillagon (Culture et
Communication) a informé vendredi le PDG de Radio France Jean-Marie Cavada
qu’il refusait la désignation d’un médiateur dans ce conflit, réclamée la
veille par l’intersyndicale des journalistes.

« Vous-même ainsi que vos collaborateurs sont les seuls interlocuteurs
possibles des partenaires sociaux dans cette affaire, et c’est à l’intérieur
de l’entreprise que doit se dérouler le dialogue social », écrit le ministre
dans sa lettre.

Les grévistes dénoncent les disparités salariales, de l’ordre de 18 à 20%,
avec les journalistes de France Télévisions. En outre, Jean-Marie Cavada
leur a annoncé jeudi que la valeur du point d’indice de l’audiovisuel public
allait être bloquée pour une huitième année consécutive, selon le SNJ.

En ce qui concerne les écarts entre les feuilles de paie des journalistes de
radio et de télévision, M. Aillagon considère que « l’Etat ne saurait
approuver le principe d’une discussion salariale fondée sur le principe de
comparaisons avec d’autres sociétés évoluant dans un secteur d’activité
différent, fussent-elles publiques et soumises à la même convention
collective ».

« En réitérant son refus de toute comparaison avec d’autres sociétés de
l’audiovisuel public (...) et en renvoyant vers une direction de Radio
France qui dit n’avoir aucun moyen de négocier, l’Etat veut-il mettre à
terre tout l’édifice salarial de Radio France ? » s’interroge l’intersyndicale
SNJ, SJA-FO, SNJ-CGT, CFDT, CFTC, CGC dans un communiqué.
Selon elle, « la situation exige des mesures exceptionnelles ». Dénonçant
« l’absence de proposition » et le « double mépris de la tutelle et de la
direction de Radio France », elle ajoute : « plus que jamais, la grève
continue ».

Vendredi, le SNJ estimait que la grève serait « aussi massive pendant le
week-end que pendant la semaine ». AP