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Mai 68 dans l’Humanité du 22 mars 2008

Publie le vendredi 21 mars 2008 par Open-Publishing
15 commentaires

L’HUMANITÉ "DES DÉBATS" de demain matin propose un débat :
"FAUT-IL TOURNER LA PAGE DE MAI 68 ? "
Le 22 mars 1968 fut le jour, retenu par l’histoire, du déclenchement
du mouvement étudiant à Nanterre. Quarante ans après, le débat politique fait rage…
Les points de vue de :
Ian Brossat, enseignant, porte-parole PCF Paris.
Philippe Duron, nouveau maire de Caen.
Jérôme Fourquet, directeur adjoint de l’IFOP.
Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État à l’Écologie.
Alain Laffont, médecin, membre de la LCR.
Anne Souyris, porte-parole des Verts.

Voilà un débat entre un permanent du PCF, un socialo, un sondeur, une réac, un gauchiste, une écolo-bobo bien à l’image de ce qu’est devenu "l’Humanité".
Ils sont où les militants syndicaux CGT, les militants communistes qui se sont battus contre le pouvoir dans les boites et dans la rue en 68 ? En tous cas dans ce débat ils sont oubliés par le journal qui fut celui de la classe ouvrière....On vit quand même une drôle d’époque ! Salut et fraternité quand même de la part d’EL DIABLO

Messages

  • Et oui tu as raison je le remarquais encore ce matin pour la présentation des

    nouveaux Maires les communistes sont en minorité.

    Les titres concernent la gauche et perdu dans le texte le mot communiste.

    Je suis dans une très grande inquiétude. Il faut un mouvement sans précédent

    chez les militants pour faire reculer les fossoyeurs, le mot n’est pas trop fort.

  • Je suis lecteur de l’huma depuis 40 ans. J’aime les efforts du journal
    à vouloir élargir son audience au-delà des seuls communistes, mais
    j’en conviens, depuis quelques temps il sacrifie un peu à l’air du temps…
    L’huma se mets désagréablement à ressembler à Libération et à son côté racoleur, au détriment d’une démarche communiste à qui il ne manque ni de matière ni de travaux théoriques, ni surtout de luttes.
    Cependant, sans dramatiser, le problème de l’huma c’est d’abord,
    son existence, et nous devons nous battre pour cela, même si effectivement
    la question de son contenu risque de se poser à brève échéance… alberts

    • Oui mon camarade tu es un peu moins véhément que moi et c’est bien.

      L’huma c’est comme le parti il faut rassembler motiver les lecteurs que nous

      sommes et rassembler rassembler les communistes.

      Je pose la question est que l’on a lu ou entendu un dirigeant du parti faisant appel

      à l’unité des communistes sur notre engagement original, car on peut le constater

      sur Belleciao la ligne actuelle est contestée par de plus en plus nombreux de

      camarades.

      Une des responsabilités essentielle d’un dirigeant c’est de veiller à cela.

      Malheureusement il semble que dans une certaine stratégie on a inclus la

      dispersion des ccommunistes.

      Il me semble que pour MGB finir son mandat sur un appel à serrer les rangs et à

      rejoindre notre parti, ça aurait de la gueule. Un militant comme vous

  • Je ne suis pas une spécialiste de mai 68 et je me garderais bien d’en parler.
    Je sais juste que discutant avec ma mère un jour (une femme "de province" comme on dit à Paris) je lui disais "Mai 68, la libération sexuelle, la révolte des étudiants..." elle a tiré des yeux tout ronds et elle m’a répondu "grèves et occupations d’usine, mouvement ouvrier".
    Mon père, à l’époque étudiant à Paris en fac de médecine, fils de paysans très très pauvres "ces petits cons de fils de bourgeois qui ne comprenaient pas que pour les enfants de prolo qui essayaient de s’en sortir, une année de fac en plus c’était une année de galère en plus...tout ça pour fumer des joints et tirer des filles". Sans doute exagéré...
    mais sans doute aussi que la confrontation de ces 3 points de vue exprime ce que j’entends dire des "anciens" : coexistence de deux révoltes, l’une qui pouvait entrainer l’autre droit dans le mur et qui aurait payé les pots cassés ? Et ma génération à laquelle on se garde bien de parler de mai 68 comme mouvement ouvrier, y compris dans les écoles, pour ne présenter que le côté "folklo" = sex , drugs & barricades. Et cohn Bendit bien sûr qui, si je lis bien les journaux de "gôche" aujourd’hui, a donc fait mai 68 à lui tout seul !!!
    Quel homme ! On comprend qu’il finisse pastèque (vert dehors et rose dedans) député chez les Verts et surtout pas communiste ( ironie, je précise).
    Quand je lis ce que lisent la majorité de nos concitoyens en rentrant chez eux par le métro le soir (genre "20mn", "direct soir" etc) et que s’étalent Weber "on a eu tort la seule voie c’est la réforme", cohn bendit, july et cie....tout ces mots, ça flanque la nausée et en posant le journal, mon vieux jean paul, on a les mains sales :) ...

    Bonne nuit camarades

    La Louve

    • Je remarque que le débat dérive...En publiant mon petit article j’attirai simplement l’attention des lecteurs de "Bellacio" sur ce qu’est devenu "l’Humanité"...un journal de "gauche" (?) "ouvert sur la société" (et donc sur l’idéologie dominante-c’est une question-) et nullement le journal communiste dont le monde du travail à besoin pour se recontruire des repères et des liens solidaires.

    • Je fais une émission depuis Octobre sur MAI 68 sur une radio locale TSF98.

      Il y a bien deux grands courants qui d’ailleurs se sont rejoints un moment
      dans une grande manifestation avant de passer sur le terrain des
      élections = celui d’une jeunesse étudiante qui était politisée ( notamment
      avec les luttes anticoloniales ) et qui exprimait à leur façon le fossé qui
      existait entre les nouvelles aspirations de vie des jeunes et l’autorité
      hiérarchique et moralisante des anciens, ce que certains et notamment
      Marcuse allaient appelés la crise de générations.
      Le deuxième courant qui a d’ailleurs précédé Mai 68 ( Flins en 67, Caen
      en Janvier 68 ) et qui a souvent été aussi le fruit d’une nouvelle jeunesse
      ouvrière faisant le lien avec les anciens syndicalistes , c’est le mouvement
      social emmené par la CGT et avec une nouvelle confédération CFDT issue
      de la CFTC. A été posé aussi les problèmes d’autorité à l’intérieur de
      l’entreprise ainsi que les salaires, la retraite, l’échelle mobile, la reconnais-
      sance du syndicat dans l’entreprise etc... Des avancées non négligeables
      ont été obtenues à la fin du mouvement.

      Tant que la contestation s’exprimait sur le terrain social, la lutte fut
      unitaire, ne serait-ce que pour répondre à la répression policière, et ce
      malgré il est vrai l’obsession des dirigeants du PCF de faire la chasse
      aux gauchistes et de prendre tous les étudiants pour des petits bourgeois
      ne comprenant pas le changement sociologique au sein des universités
      justement que reflétait cette contestation.

      Alors oui selon que l’on était plus sur un courant que sur l’autre,
      certains ont résisté ou pas à la récupération des thèmes , ce que Giscard
      a fort bien fait ensuite.
      Alors oui certains ont rejoint du camp de la révolution au camp du réformis-
      me, de Cohn Bendit à Henri Weber, de Geismar à Julien Dray etc ...

      Ceci dit, tirer le bilan de 68, c’est reposer avec force nos revendications
      d’aujourd’hui ! Quand on voit le nombre de livres réacs qui sortent sur
      l’éducation, quand on voit la pénalisation grandissante de l’action syndicale,
      alors oui les objectifs sociaux et idéologiques de Mai 68 sont à l’ordre du
      jour !

  • ah oui l’Humanité
    le journal qui célébrait Staline à sa mort

    • et qui a été fondé par Jaurès, et qui a été de tous les combats de la c lasse ouvrière pour son émancipation et les revendications, de ceux la résistance et de la clandestinité, qui a été contre les guerres coloniales, qui a soutenu le programme du CNR ... bon, bien sur, on peut discuter sur le parcours et le contenu de l’huma, tout n’est pas monocolore, mais c’est le procédé qui me gène et qui consiste à réduire toute une histoire à un amalgame, par exemple huma-Staline et ce procédé, dites-moi, comment au juste le qualifie-t’on ?

  • en attendant "mai 68" ce sont les gens qui ont décidé d’occuper leur lieu de travail :même un petit magasin de 2 ou 3 personnes ...était occupé et soldaire...car nous les ouvriers en grève ...on était avec eux tous et les troquets du coin nous recevaient gratuitement...
    les "gochos" Con Bendit et Cie....nous em....plustôt...les drapeaux noirs aux manifs ne nous ont pas mené là où ils auraient voulu....à la débandade...la bourgeoisie aime les Co Bendit.......et ceux qui divisent........
    .

    • Dans toute révolte se trouvent des acteurs que le temps laissera devenir ce qu’ils sont:des bourgeois.
      cohn bendit et consorts...

      MAIS en quoi leur évolution valide à contrario la stratégie du pcf et de la cgt en 1968 ??

      A se dire que si on fait la révolution on va au massacre alors camarades ,abandonner toute lutte vers les socialisme .
      CAR évidemment le renversement du capital,la prise de contrôle et le transfert de propriéte des entreprises sera une declaration de guerre au capital.

      Et il fera tout pour résister y compris la contrerévolution armée.
      ne pas s’y préparer au moins théoriquement est une faute grave pour un marxiste.(a ce sujet Allende est coupable !!)
      mais ici je vois surtout des gens qui déja capitulent devant la menace.
      Toute révolution génere des désorganisations sociales graves et difficiles à vivre,mais le maintien du capitalisme génére encore plus de desastre et d’une façon continue.

      quelle sera le signe que la révolution est possible ????
      aucun !!
      c’est le courage politique seul qui décidera
      entre Lenine Trotski et Thibault Buffet ,evidemment la réponse à cette question est différente.

      10millions de grévistes,le pays bloqué,,c’est pas assez,alors il faudra quoi camarades ??

      la révolution parait impossible la veille qu’elle éclate disait Rosa

      Damien

  • Cher Diablo,

    La sur-représentation des couches sociales qui n’appartiennent pas à la classe ouvrière dans notre parti pose maintenant un vrai problème.

    Notre parti semble ne plus connaître la classe ouvrière. Cela vient-il du fait qu’il fait l’analyse selon laquelle elle aurait disparu... Ce qui est manifestement faux ?! Mais toute la stratégie politique en découle...

    Il ne s’agit pas de faire de l’ouvriérisme, mais l’excès inverse n’est pas meilleur. La preuve ! Quand on en est là on ne sait plus faire d’analyse de classe...

    Y a un vrai besoin de retrouver les fondamentaux.

    LE MERLE MOQUEUR

  • Encore à propos de l’huma :

    La (pour l’instant) petite dérive centriste de l’huma, est aussi la résultante de son positionnement par rapport au parti de classe dont elle fut issue. Peu de communistes aujourd’hui connaissent qu’elle est son statut et son rapport réel avec le PCF.
    Dans le passé la rédaction de l’huma compté de nombreux journalistes issus du milieu ouvrier, or aujourd’hui j’imagine qu’ils sortent essentiellement des écoles de journalisme, ou le formatage idéologique est ce que l’on imagine, le problème c’est qu’en même temps l’huma a besoin d’excellents journalistes dont le savoir faire ne s’improvise pas...Pas simple .
    A mon avis il y a incontestablement un affadissement, mais comment donner du tonus à un journal de classe, communiste qui plus est, tandis que ceux qui le font y croient moins.

    Les flottements de l’huma en ce qui concerne ses contenus, sont peut-être dûs à une gestion "problématique ?" des différentes approches stratégiques du communisme, dont les questions pour la plupart en chantier sont loin de faire l’unanimité entre nous. A mon avis, seul une démarche active de rassemblement pourrait nous sortir de l’impasse actuelle, et faciliter grandement la vie à au journal.

  • En mai 68 j’étais à l’armée, à Metz. Durant trois semaines nous avons été réveillés tous les matins à 5h avec armes et munitions afin d’être près à une intervenion. Dans les rangs nous n’envisagions pas du tout d’intervenir, si bien que nous avons organisé une grève de la faim (pour nous exciter nous mangions plus dégueulasse que d’habitude et on nous disait que c’était la faute aux grévistes). Après, çe fut été notre fête, les cinq organisateurs, dont je faisais parti ont été convoqués devant un tribunal (un civil, un gradé et un ?) et direction la forteresse. Une semaine après le travail a repris et nous sommes sortis de prison et nous avons été sollicités pour discuter de ce qui n’allait pas. À partir de ce jour l’Huma qui était strictement interdite à été autorisée avec tous les autres journaux. Il faut dire que nous étions une classe de sursitaires, moi même j’étais déjà syndiqué à la CGT et je pouvais téléphoner de temps en temps à mes camarades grévistes du centre de tri de Paris PLM.
    Nos missions étaient souvent de garder les édifices publics de Metz, je me souviens très bien avoir été insulté par ce que l’on appelé les gauchos qui nous traîtaient de tous les noms d’oiseaux, d’ailleurs une fois cela à failli dégénérer, ils se sont vites enfuis.
    Des tracts arrivaient à circuler par l’intermédiaire de la CGT locale.
    Ce fut ma première lutte. Ce qui est original c’est qu’elle c’est passée dans la caserne.
    J cl

  • MAI 68,c’est d’abord un mouvemnent de la jeunesse qui demandait de l’espoir.Mouvement genereux et utopiste,sous les pavés la plage,il est interdit d’interdire,j’en passe et des meilleurs.Beaucoups des soits disants leaders ont totalement dérivés par la suite.Bon mais pour autant ils n’etaient pas les maitre a penser,et ce qui se passait dans la rue les dépassait depuis longtemps.Le dommage ,c’est d’avoir reduit cette spontanéité en mouvement mercantil syndicalement et politiquement !Fraternellementmomo11

  • C’est grâce à Mai 68 et à un événement très particulier que je suis devenu lecteur de l’huma, et communiste.
    D’origine portugaise et déserteur, je me suis retrouvé à Paris par un étrange hasard. Le Portugal alors sous le régime fasciste de Salazar, menait en Angola mon pays natal une guerre coloniale impitoyable, un de mes frères y avait déjà rejoint le maquis du MPLA.
    Pour gagner ma vie je travaillais dans une petite maison d’édition, rue de l’abbé Grégoire.
    En plein quartier latin donc et pratiquement au cœur des événements étudiants, je fréquentais à l’époque l’alliance française, et un groupe d’étudiants qui lors de l’occupation du théâtre de l’Odéon se rendait aux meetings permanents qui s’y tenaient sans discontinuer jour et nuit.
    J’y appréciais plus que les discours quasiment surréalistes de certains leaders, la très agréable liberté des moeurs entre garçons et filles…mais nous n’étions pas du même monde, ce qui nous réunissait été surtout notre jeunesse, et ça je n’allait pas tarder à le comprendre quelques jours plus tard à mon détriment.

    J’habitais à l’époque un petit studio rue de la Convention, comme plus aucun transport ne marchait, je descendais avec d’autres copains, en l’occurrence des gauchistes, la rue de Vaugirard à pied pour rejoindre l’Odéon, ou devait se tenir un énième meeting. En arrivant à hauteur de la rue Rennes, nous croisâmes un groupe d’ouvriers en bleu de travail devant un entrepôt occupé vendant l’huma à la criée. Je ne sais plus par quel irrépressible réflexe de sympathie, alors qu’autour de moi on les traitait de traites, je me suis dirigé vers eux et je l’ai acheté, je n’ai plus l’exact souvenir, ce que je sais que je me suis attiré les sarcasmes haineux du groupe sans trop savoir pourquoi, une étrange haine qui m’a brusquement remis a ma condition d’ouvrier sans papiers.
    Peut-être qu’au fond avais-je déjà ressenti que ces étudiants dont je partageais vaguement le temps et quelques idées étaient d’un autre monde que le mien. Depuis ce jour, et cette heure là, dont je garde le souvenir impérissable, qu’il pleuve ou qu’il vente je n’ai plus jamais cessé d’acheter l’huma. alberts