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Eddy Khaldi / Muriel Fitoussi (éditions Démopolis)
Cette rentrée, sur fond de suppressions massives de postes, et avec une carte scolaire assouplie (avant d’être démantelée), est un couronnement pour Xavier DARCOS.
En 1992, alors inspecteur général de l’Education nationale, il fondait, avec quelques hauts fonctionnaires du ministère, la très droitière association « Créateurs d’école ». Aujourd’hui, il est ministre, son ami Dominique ANTOINE, autre adhérent de cette association, est le conseiller culture du Président. Quant à Maurice QUÉNET, qui en faisait partie aussi, il est devenu Recteur de Paris. Mais il est également connu pour avoir occupé dans les années 75, un poste de secrétaire du Club de l’Horloge.
Petit rappel : le rêve de ce club, boîte à idées de l’extrême-droite, était l’intégration du FN dans une alliance de gouvernement ! L’idée d’une suppression de la carte scolaire, dada de DARCOS, est d’ailleurs apparue pour la première fois en 1984, dans une lettre de Le Pen aux parents d’élèves.
C’est l’un des « détails » que rappellent les auteurs de « Main basse sur l’école publique », un livre, sorti fin août, qui dresse le portrait des mauvaises fréquentations du ministre.
Vincent LAARMAN, par exemple, correspondant français d’un lobby américain intitutlé « Alliance for the Separatiion of School and State » est président de « SOS Education ».
Cette association, très influente au Ministère de l’Education, a lancé la campagne pour le service minimum à l’école. LAARMAN est aussi un fidèle disciple de Philippe NEMO, cofondateur de… « Créateurs d’école » et pourfendeur du « monopole scolaire » (comprendre l’école publique).
Autre source d’inspiration pour DARCOS, selon les auteurs du livre, Emmanuelle MIGNON, la toute proche conseillère de SARKO qui vient de quitter le Château et qui, dès 2004, proclamait : « Je suis pour une privatisation totale de l’Education nationale ».
En attendant cet heureux jour, l’enseignement privé, à 90 % catho, se taille la part du lion. Le livre dresse la liste impressionnante de tous les petits et gros cadeaux qui lui ont été faits depuis le retour de la droite en 2002.
Intronisé chanoine de Latran en décembre 2007, SARKO expliquait que « l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ».
Tant que le curé ne remplace pas l’instit’ !
B. R. Canard Enchaîné du mercredi 10 septembre 2008