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Mal-logé à Paris, un état de fait ? Reportage

Publie le mardi 6 novembre 2007 par Open-Publishing

Voici un reportage sur les mal-logés qui sont toujours, malgré la pression policière, présent rue de la banque à Paris pour réclamer en tout état de droit, un logement décent

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Des familles mal-logées occupent depuis le 3 octobre la rue de la Banque, soutenues par les militants du DAL et du Ministère de la Crise du Logement. Chaque nuit, plus d’une cinquantaine y passe la nuit, dans des tentes ou sur des bâches.

La crise du logement pèse lourdement sur les couches les plus démunies de notre société. Les personnes et familles en lutte sont pour la plupart mal-logées : elles habitent des logements précaires, insalubres, surpeuplés, voir des squats ou des campings ; elles vivent au gré des trous dans les plannings de réservation des chambres hôtelières, des places dans les foyers d’hébergement. Beaucoup travaillent, sont françaises ou régularisées, les enfants vont à l’école pour la plupart. Elles demandent un logement social depuis parfois 20 ans.

On estime à 3,2 millions le nombre de personnes en France qui connaissent une problématique forte de mal-logement, dont 100.000 sans logis. Le 26 octobre 2006, un protocole d’accords établis entre le collectif « ni foyer ni hôtel : un logement » et la Préfecture de Paris avait été signé et garantissait aux sans-logis qui campaient le long du Canal Saint-Martin un relogement dans un délai de 3 mois et dans l’attente, un hébergement décent. Mais les sans-logis sont toujours dehors. Et les mal-logés, croissent inexorablement, dans des conditions de plus en plus insoutenables. Devant cette situation complexe, le DAL demande une mobilisation forte des pouvoirs publics : arrêts des expulsions, réquisition des immeubles et logements vacants appartenant aux collectivités locales, à des administrations, à l’État, à des banques, à des compagnies d’assurance, à de gros propriétaires, à des professionnels de l’immobilier ; arrêt des démolitions de logements sociaux pouvant être réhabilités ; volontarisme fort en matière de construction de logements sociaux.

Mais la crise actuelle ne semble pas tellement émoustiller le gouvernement, bien trop attardé sur ses cadeaux fiscaux, sur la « libération de la croissance » ou sur ses opérations de communication spectacle. Enfin presque. A l’appel des familles mal-logées, le gouvernement répond comme à son habitude par la répression. Depuis le début du siège rue de la Banque, le harcèlement policier fait rage : 5 interventions musclées (avec parfois une centaine d’hommes armés) vers 5h du matin pour déloger et disperser les familles, confisquer les tentes et literie ; interpellation et mise en garde à vue de 4 militants du DAL pour « outrage et rébellion ». Durant la nuit du 1er au 2 novembre, la Préfecture de Police a imposé un campement debout, empêchant toute personne de s’asseoir ou de s’allonger sur le trottoir.

Mais les familles sont toujours présentes et condamnées à lutter.

A suivre….

http://www.contre-faits.org/spip.php?article52

Contre-Faits, collectif alternatif et indépendant