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Malgré la médiation du ministre de la Culture, les techniciens ont voté pour la grève.
Publie le mardi 20 avril 2004 par Open-PublishingLes intermittents occupent les nuits et les jours du nouveau ministre de la
Culture. Hier soir, malgré la médiation de Renaud Donnedieu de Vabres, les
Molières ont été annulés à la suite du vote des techniciens présents au
théâtre des Champs-Elysées, invités à se prononcer par une trentaine
d’intermittents. Ceux-ci avaient envahi le plateau du théâtre, demandant un
vote des techniciens, qui ont choisi la grève. Les spectateurs ont dû
patienter avant d’entendre la lecture - sans micro - du palmarès. Le
ministre s’était rendu en coulisses, proposant un compromis mais en vain.
« Correctifs ». Dans l’après-midi, à la sortie du Conseil national des
professions du spectacle, Donnedieu de Vabres s’était pourtant déclaré
désireux de « rétablir un climat de confiance », avant d’affirmer qu’« il ne
s’agit pas pour l’Etat de se substituer aux partenaires sociaux ». Pendant ce
temps, quelques milliers d’intermittents défilaient à Paris et en province.
Dans son discours devant le Conseil, le ministre a défini l’angle d’attaque
qu’il privilégierait pour traiter la question : « Il est urgent pour moi
d’entendre, de comprendre, d’écouter chacun avant de pouvoir faire des
propositions au Premier ministre et à mes collègues du gouvernement. » Tout
en précisant qu’il avait le soutien de Jean-Pierre Raffarin pour que le
budget de la Culture ne soit pas sacrifié, il a indiqué avoir demandé au
Conseil d’Etat « une note juridique sur les possibilités de sortie du
protocole ». Bref, le ministre ne botte pas en touche mais prend le temps,
« afin d’apporter au protocole les correctifs et ajustements nécessaires ».
Stéphane Fievet, le président du Syndéac (qui regroupe la majeure partie des
directeurs de théâtres publics) a reconnu que le dialogue était « rouvert. On
attend maintenant des mesures concrètes, notamment l’établissement d’un
calendrier de rencontres et de décisions, point sur lequel il est resté très
évasif ». Un sentiment partagé par Jean Voirin, secrétaire général de la CGT
Spectacle : « Il doit être plus précis, car des rendez-vous approchent. Les
paroles, c’est bien, mais on ne se contentera pas de mesurettes. » Deux
inconnues minent donc le dossier. Le calendrier que doit définir le ministre
est pour le moins serré : le Printemps de Bourges débute aujourd’hui, le
Festival de Cannes dans trois semaines. Le second point porte sur les
mesures que Donnedieu de Vabres compte annoncer.
On voit mal comment il pourrait abroger le protocole sans déclarer la guerre
au Medef et à la CFDT, deux partenaires du gouvernement sur d’autres
dossiers sociaux. Mais s’il ne fait rien, il risque de devoir affronter la
fronde intermittente dès les premiers festivals.
« Non négociables ». Pointe alors la solution de mesures intermédiaires : en
donnant raison aux intermittents sur les heures de formation prises
davantage en compte dans le calcul des heures, et en réglant définitivement
la question des congés maternité, mais sans prôner le retour aux
dispositions antérieures (507 heures sur douze mois et date anniversaire),
le ministre éviterait de brusquer les partenaires sociaux tout en divisant
les contestataires. Les représentants de la coordination nationale et des
syndicats non signataires de l’accord (CGT et FO) ont fait savoir que les
mesures d’urgence qu’ils réclament sont « non négociables et indivisibles ».
Liberation