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Manifestations à Cuba et Londres contre Guantanamo
Publie le vendredi 12 janvier 2007 par Open-Publishing
Paris le samedi 06 janvier 2007
A l’occasion du cinquième anniversaire du centre de détention de Guantanamo, une dizaine de pacifistes venus de plusieurs pays ont manifesté jeudi à proximité de la base navale américaine de Cuba pour demander la fermeture de la prison militaire, où sont détenus depuis cinq ans des suspects de terrorisme.
Dans le même temps une autre manifestation se tenait à Londres, où une centaine de personnes se sont réunies près de l’ambassade des Etats-Unis. Portant des tenues orange et des masques de chirurgie à l’image des détenus du camp, elles ont formé de longues rangées au milieu desquelles passaient trois "gardes" en tenue de camouflage leur criant de s’agenouiller ou de se mettre debout. Les manifestants ont ensuite scandé "fermez Guantanamo !" devant la mission diplomatique.
De son côté, le nouveau secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a également appelé Washington à fermer la prison.
A Cuba, les manifestants, parmi lesquels des parents de prisonniers et l’Américaine Cindy Sheehan, symbole du mouvement anti-guerre aux Etats-Unis, ont marché sur une route reliant la ville de Guantanamo à la zone militaire cubaine entourant la base américaine.
"La prison de Guantanamo est une source de honte, plus de torture en notre nom", chantaient les protestataires, arborant des messages comme "il n’y a pas de zone sans justice". Le frère du Britannique Omar Dehayes avait apporté une grande photo du détenu sur laquelle on pouvait lire : "justice pour mon frère".
A Londres, la manifestation était organisée par Amnesty International. Selon la responsable de l’organisation de défense des droits de l’Homme pour la Grande-Bretagne, Kate Allen, Guantanamo est devenu un "symbole du non-droit". "Il est temps que les Etats-Unis admettent que cette expérience dangereuse avec la justice unilatérale a échoué", a-t-elle ajouté.
Un enfant de dix ans a écrit à Tony Blair pour solliciter son aide afin d’obtenir la libération de son père, Jamil el-Banna, détenu depuis quatre ans à Guantanamo. "Est-il encore en vie ? Dieu seul le sait", dit-il dans sa lettre remise aux services du Premier ministre. Une action est en cours en Grande-Bretagne pour tenter d’obtenir la libération de huit ressortissants étrangers comme El-Banna, qui ont vécu dans le pays et sont toujours incarcérés sur la base américaine.
Quelque 395 hommes soupçonnés de liens avec Al-Qaïda ou les talibans sont actuellement détenus à Guantanamo. Si 85 devraient être relâchés ou transférés vers d’autres pays, l’armée américaine veut également en inculper entre 60 et 80 et les juger.
"Nous appelons les Etats-Unis à juger équitablement ou relâcher les détenus de Guantanamo et à interdire clairement et sans équivoque la torture et les traitements cruels, inhumains ou dégradants", soulignent la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), le Centre pour les droits constitutionnels (CCR) et Witness Against Torture dans un communiqué. Les trois ONG exigent également la fermeture de Guantanamo et d’autres prisons américaines à l’étranger, "y compris les centres détention secrets de la CIA".
Les 20 premiers détenus, capturés en Afghanistan, sont arrivés à Guantanamo il y a cinq ans, le 11 janvier 2002. Au total, plus de 750 ressortissants d’environ 45 nationalités sont passés par la base américaine située dans le sud-est de Cuba. AP