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Manifs contre la guerre en Irak

Publie le dimanche 19 mars 2006 par Open-Publishing
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A l’occasion de l’anniversaire de l’intervention en Irak, des centaines de milliers de manifestants, protestant contre cette guerre, ont défilé un peu partout en Europe. Trois ans après l’intervention de la coalition dirigée par les Etats-Unis, l’Italie et la Grande-Bretagne, deux pays "alliés" par excellence, ont rassemblé le plus grand nombre de manifestants.

A Rome un cortège s’étirant sur plusieurs kilomètres, était précédé de pancartes affirmant "non à la guerre du pétrole", "Arrêtez la guerre en Irak" ("Stop the war in Irak"), "Pas en notre nom ("Not in our name"). Le cortège a fini son parcours sur la sublime Piazza Navona, qui doit son nom et jeux aquatiques qui s’y déroulaient à l’époque romaine. Des dizaines de milliers de personnes, essentiellement des Irakiens, ont perdu leur vie dans ce que le monde entier appelle la guerre pour le pétrole. Plusieurs milliers de soldats de la coalition ne rentreront plus chez eux, tandis que d’autres sont gravement blessés ou handicapés à vie, tout comme les civils irakiens.

La musique a accompagné les manifestants tout au long du parcours et... un important service de sécurité ainsi que des hélicoptères. Il y a trois et quatre ans, avant le début de l’intervention américaine en Irak, l’Italie avait déjà - régulièrement - battu tous les records en réunissant des centaines de milliers de manifestants pour réclamer l’annulation pure et simple de ce "projet insensé".

Rappelons que l’actuel gouvernement italien, qui a envoyé en renforts près de 3.000 militaires en Irak en dépit de l’opposition de la majorité de la population, est l’un des alliés européens les plus fidèles de l’administration Bush.

Dans le centre historique de Rome, sur la Piazza Venezia, les forces de l’ordre avaient été mobilisées en masse en raison de la proximité de la résidence privée du chef du gouvernement Silvio Berlusconi. La manifestation a été organisée par les partis de la gauche italienne, les communistes du PDCI et du PRC et les Verts, avec le soutien de plusieurs mouvements d’étudiants. A quelques semaines des élections, un tel rassemblement avaient poussés les autorités de la ville à la plus grande prudence.

"L’Irak est au bord de la guerre civile. Il faut arrêter cette guerre avant qu’elle ne dégénère en conflit de civilisations. Cette guerre est une honte, la torture est une honte, Abou Ghraïb est une honte", a déclaré aux journalistes Fausto Bertinotti, secrétaire générale du Parti de refondation communiste (PRC). Mais plusieurs partis de l’opposition comme les Démocrates de gauche (DS, ex-communiste), ou La Margherita, ont refusé de se joindre à cette manifestation car elle avait omis de condamner le terrorisme en Irak.

A New York, un millier de manifestants se sont rassemblés samedi à proximité de Times Square, pour réclamer le retrait des troupes déployées en Irak. Le collectif antiguerre (ANSWER) a appelé à plus de 400 manifestations à travers les Etats-Unis.

A Londres, la police a fait état de la présence de 15.000 manifestants antiguerre, tandis que les organisateurs parlaient de 80.000 à 100.000 personnes. En Turquie, plusieurs milliers de personnes ont également défilé pour "protester contre l’occupation de l’Irak".

Des milliers de personnes ont défilé à Stockholm, ou à Athènes. Le cortège de manifestants s’est dirigé vers l’Ambassade des USA, et la police a du assurer la protection du bâtiment.

De nombreuses autres manifestations ont eu lieu un peu partout en Europe, à l’occasion de ce triste anniversaire. A Copenhague, environ 3.000 personnes ont manifesté samedi pour protester contre la présence militaire danoise en Irak et l’occupation du pays par les Etats-Unis, a-t-on appris auprès des organisateurs et de la police.

A Barcelone, environ 2.000 personnes, selon la police, et 4.000, selon les organisateurs, ont manifesté contre la guerre en Irak. A Lisbonne, ce sont plusieurs centaines de personnes qui ont défilé dans le centre de la capitale portugaise derrière une banderole commune demandant "Occupants hors de l’Irak".

Un peu partout en Europe, les jeunes ont manifesté contre la "guerre américaine" qui risque de se transformer en guerre civile, voire pire, en guerre de civilisations.

Paris a brillé par son absence dans les dépêches consacrées à ces défilés pacifistes, mais la mobilisation contre le CPE n’est sans doute pas étrangère à cette "désaffection". La France étant le plus grand pourfendeur de ce conflit, dès qu’il fut revélé au monde par le trio Bush-Powell-Rumsfeld et surtout depuis le clash que les discussions "animées" entre Powell et De Villepin ont provoqué à l’ONU ce fameux 5 février 2002, est excusée pour cause de... "problèmes domestiques".

Le site de l’ONU propose un émouvant "In memoriam" où défilent des noms des victimes du sanglant attentat du 19 août 2003. Parmi ces noms, trois sont familliers aux Romains, puisque ce sont sont des anciens élèves, lauréats, du Lycée Chateaubriand. Une plaque commémorative est posée juste sous la fenêtre... de la classe dans laquelle étudie mon fils.

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