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Marina Petrella : réponse à Charb

Publie le lundi 21 juillet 2008 par Open-Publishing
11 commentaires

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Prologue :
Ce texte, je l’adresse à Charb. "Je", c’est moi, Janie Lacoste, par ailleurs membre du comité de soutien à Marina Petrella. J’ai écrit ça sans concertation avec les autres ni avec moi-même, et sans tenir compte de rien sauf de ma colère, ni de personne sauf de toi. Tu m’as pissé ton vinaigre dans l’œil, ça brûle, faut que j’me rince l’âme..

Mon texte, c’est le fait du prince, comme chacun de tes articles et chacun de tes dessins que, j’espère, tu fais "sans concertation, etc". C’est un beau pouvoir que tu as là, et nous les lecteurs, bons princes, on est content de voir passer ta liberté. Mais c’est dangereux pour la santé mentale, le pouvoir princier, et là, t’as pèté les plombs. Je ne réclame aucune réponse dans ton canard. Je vais me payer un petit tirage, et j’irai avec mon pot de colle en mettre quelques uns sur les murs autour de l’Huma et de Rouge, j’en déposerai quelques exemplaires à l’accueil, et chacun sa route !

Article de Charb :

Charb n’aime pas les gens
Brigades rouges un jour, pourchassée toujours

L’Italie réclame l’ex-terroriste des Brigades rouges Marina Petrella. La France va la lui livrer. Condamnée à perpétuité, la jeune femme s’évade et se réfugie en France en 1993. Comme d’autres militants de l’extrême gauche italienne, elle bénéficie de la "doctrine Mitterrand". En échange de la promesse de renoncer à tout activisme politique, ceux qui ont assassiné les valets de la bourgeoisie en Italie (au nom d’un peuple qui n’a rien demandé) peuvent refaire leur vie en France. C’est, comme d’autres, ce qu’a fait Marina Petrella. A 54 ans, elle vivait un vie ordinaire en banlieue parisienne jusqu’à ce que la police française l’arrête. Gravement déprimée, elle attend au service psychiatrique de Fleury-Mérogis qu’on la renvoie purger sa peine en Italie. Ce qui arrive à cette femme est effroyable. Ce n’est pas pour autant scandaleux.

Les partisans de la "doctrine Mitterrand" défendent le fait du prince. Mitterrand, sans concertation, ni avec l’Italie, ni avec la justice française, sans tenir compte de rien ni personne, a accordé une seconde chance à des criminels. C’est beau, c’est généreux, mais ça ne repose sur rien de légal. Mitterrand aurait dû faire voter une loi accordant le droit d’asile aux terroristes repentis. Aujourd’hui, Sarkozy ne serait pas en train de se faire mousser auprès de Berlusconi en renvoyant des ex-membres des Brigades rouges chez eux.

Pour justifier le fait que les ex-Brigades rouges restent chez nous, leurs défenseurs soulignent que Sarkozy est à deux doigts d’accueillir en France des ex-FARC repentis. Il y aurait deux poids deux mesures…Non, c’est le même fait du prince. "Parce que Sarkozy le veut"n’est pas plus supportable que "parce que Mitterrand le veut".

Dans quelques années, un successeur de Sarkozy renverra les ex-FARC finir leur vie de repentis dans une prison colombienne. Et, promis, on pleurera à chaudes larmes.

Maintenant, est-ce qu’un ex-terroriste italien d’extrême droite qui aurait refait sa vie en France susciterait la même sympathie que Marina Petrella ? Qui s’opposerait à son extradition ?

Autre cas de figure : combien de dictateurs ayant fui la justice de leur pays se sont réfugiés en France et ont bénéficié de ce qu’on n’a jamais appelé "la doctrine De Gaulle", "la doctrine Pompidou", "la doctrine Mitterrand", etc… ? Ces braves ordures ne représentaient aucun danger sur notre territoire, l’argent qu’ils ont volé leur a permis de vivre tranquillement, bourgeoisement, le reste de leur vie. Ceux qui s’opposent à ce que Marina Petrella soit extradée s’opposeraient ils à ce que ces dictateurs purgent une peine de prison à perpétuité dans leur pays ? Si la réponse est non, nous avons affaire à une sérieuse contradiction. On retombe sur le "deux poids, deux mesures" dénoncé plus haut. Et Papon, qui n’a pas eu besoin de fuir son pays pour refaire sa vie, Papon, qui ne menaçait l’existence de personne, aurait-on compris qu’on le laisse finir ses jours sans qu’il rende des comptes ? On va dire, c’est pas pareil, Papon a commis un crime contre l’humanité. Chez nous, oui. Il se serait réfugié en Syrie, où ce crime n’est pas reconnu, il n’aurait pas été légitime que la France le réclame ?

Maintenant, si le problème est que la justice italienne est plus pourrie que la Française, qu’on se batte pour la faire évoluer ou qu’on milite pour que ce pays atroce soit mis au ban de l’Europe.

Tout ça pour dire que les "gestes humanitaires" à la gueule du client ne servent au pouvoir qu’à justifier des injustices à la gueule du client.


En réaction à l’article de Charb :

Les titres auxquels on a échappé :
 On ne fait pas d’omelette démocratique sans casser des vies !

 Vive le communisme et la vendetta d’ Etat !
( Détournement de "Bandiera Rossa", "Drapeau Rouge", chant emblématique du Parti Communiste Italien, repris par les mouvements contestataires du monde entier, qui proclame" Vive le communisme et la liberté !").

Aujourd’hui, l’homme Sarko se sent moins à l’aise que toi dans son rôle de justicier de la vingt-cinquième heure. Tant mieux. Tu fais le malin, celui à qui on ne la fait pas, rien ne mérite ton attention, par exemple l’évolution de ses arguments dans ses courriers à Berlusconi, puis à Napolitano, Président de la République italienne, qui a seul (fait du prince) le pouvoir de gracier. Il y fait référence d’abord à l’état de santé de Marina, puis à l’ancienneté des faits, puis au temps passé légalement en France. De quoi s’interroger, il lui suffisait de dire comme Dati : Marina Petrella sera soignée puis extradée, aucun problème. Mais pour toi, Marina est déjà extradée, comme ça tu n’es pour rien dans ce crime (un crime, c’est jamais légitime, si ? On recoupe des têtes ?). Esquive indigne !

Pour des raisons politiques, psychologiques, peut-être à cause des pressions de son entourage, la main du prince tremble un peu. Si c’est une mise en scène, il l’extradera, Marina mourra, on n’y peut rien. Le seul pouvoir qu’on ait, c’est si ce n’est pas encore tout à fait sûr, et il faut donc faire comme s’il pouvait renoncer et appuyer sur les points de déséquilibre. Pas besoin pour ça d’être crétins, de croire que Sarkozy ou Mitterrand sont des Justes. Il s’agit seulement de pousser Sarko à lâcher sa proie. Il en a le pouvoir légal, la clause humanitaire de 1957, imposée par la France aux autres pays européens. Alors, Charb, l’heure n’est pas à faire le dégoûté ni à jouer avec les mots, la bêtise (qui, dans son fond, est la pensée tautologique totalitaire :" c’est comme ça parce que je suis comme ça, vos gueules, ceux que j’aime pas !) c’est pas seulement pour les autres.

L’homme est condamné à être libre : ou compagnon, ou salaud. On a toujours le choix. On peut essayer de fermer la gueule au vieux Sartre en rigolant plus fort qu’il ne parle, mais le nœud coulant de la responsabilité, plus on se tortille pour y échapper, plus il vous serre et moins on respire librement. Tu te sens bien ?

 Sarko, salaud, Marina on veut sa peau !

Sarko, tu l’aimes pas et c’est pour ça qu’il t’intéresse. Ben nous c’est pareil, quoique, amour ou détestation des hommes publics, c’est pas là que je prends mes plaisirs. Quand tu parles du fait du prince, on voit aussi ce que tu vois. Mais c’est pas ça, le Prince, en République, c’est le corps de l’appareil d’Etat, et les pouvoirs du Président en font partie, en toute légitimité. D’ailleurs, il va se les renforcer légalement, ses pouvoirs, Sarkozy, au congrès de Versailles.

Mitterrand a pris seul la responsabilité de l’accueil des activistes italiens, certes, mais il n’a pas fait un coup d’état. Comment sais-tu qu’il n’y a pas eu concertation avec la justice ? (Badinter n’a pas dit ça, il s’est seulement déclaré opposé à cet asile, mais il est clairement contre les expulsions, quelles qu’en soient les modalités légales) Et avec l’ Italie, tu sais ça aussi ? Cette mesure lui a pourtant rendu un fier service en accélérant la fin des troubles et en soulageant une justice et un système pénitentiaire alors au bord de l’explosion, et Mitterrand était plus fin politique que"beau et généreux" !

Ensuite aucun Préfet n’a protesté pour donner leurs papiers aux italiens réfugiés (il y en reste, t’as pas fini de dominer vaillamment ton effroi et de leur donner l’estocade). Les mairies ont produit les actes de naissance des enfants (celui d’Emma, la deuxième fille de Marina, ceux des filles de Cesare, par exemple, et il y en reste d’autres. Au fait, ça te dirait de venir leur expliquer quel honneur c’est pour eux d’être un œuf de l’omelette démocratique, quasiment des enfants kamikazes de la République, on pourrait demander d’en faire des pupilles de la Nation, qu’est-ce que t’en penses ?). Marina faisait du travail social et ça te chiffonne, eh bien on ne peut rien pour toi, parce qu’elle l’a fait légalement, avec un contrat de travail de la municipalité, elle l’a fait longtemps, très bien, intelligemment, pour un salaire de peu.

Tu vois, Charb, si tu avais dit quelque chose du genre : "Ca m’emmerde, mais je suis contraint, Moi, Charb, de me joindre à un paquet de gens qui ne sont pas tous mes amis, pour demander à Lui, Sarkozy, de ne pas extrader Marina Petrella en notre nom. J’y suis contraint d’abord parce que ce serait effroyable et que l’effroyable, quand ce n’est pas une calamité naturelle mais le hallahi de deux pouvoirs d’Etat sur une proie ligotée, ça me scandalise, ensuite parce que l’usage de la clause humanitaire de 1957 rappellerait à tous les fanatiques de la Démocratie pénaliste la nécessité d’une régulation de la cruauté d’Etat.

Mais merde, si on y arrive faudra encore que j’éteigne la télé et ferme les journaux le temps que passe Sarkozy posant en Prince magnanime et courageux se pavanant devant un peuple l’âme en guenilles, subjugué, et noyant,une fois de plus, une gauche débordée. Mais le bon là dedans, c’est que ça dégagerait le terrain pour vous foutre sur la gueule, bande de gauchistes guerriers, prêts autrefois à tuer pour la cause et bêlant aujourd’hui du politiquement correct à faire pleurer dans les chaumières et à me faire gerber !"…,on encaisserait, et même, quelque part, comme disent les psy de cuisine, une bonne raclée, ça soulagerait. Ton dessin illustrant ton papier du mec des FARC, minable, ridicule, ressemble comme un frère à ma copine Marina, et il me fait marrer. Où on en est arrivé, c’est vrai qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer !

 La République n’est pas un dîner de gala !
( Détournement de la formule de Mao "la Révolution n’est pas un dîner de gala" utilisée dans les années 70-80, pour justifier l’usage de la violence dans les mouvements de subversion sociale et politique.)

Tu n’y étais pas, t’es trop jeunet, dans les manifs où s’affrontaient les "el pueblo, unido, jama sera vencido !" du PS-PC Unis de la Gauche et les "El pueblo, armado, jama sera vencido !" de la LCR et des autres mouvements d’extrême gauche. Moi si, j’étais à la LCR et je me suis égosillée gaiement des années durant sur le pavé (celui des lanceurs de pavés, tu sais ?) parisien. C’était l’époque où en Italie des dizaines de groupes rassemblant des dizaines de milliers de militants avaient fait le choix de ce qu’ils appelaient la lutte armée (ne dis pas que c’est pas vrai, parce qu’il y a eu plus de 8 000 personnes, la plupart très jeunes, arrêtés et inculpés à ce titre). Rien que les BR rassemblaient des milliers de militants dans leurs structures clandestines… Au fait, où sont-ils ? Souhaitons-leur, sincèrement, belle vie, mais s’abattre, 25 ans après, sur les quelques uns qu’on tient encore, en les faisant passer pour une poignée de criminels isolés, c’est une vilenie.

Tu es, à ce qu’on m’a dit, militant du PCF. A l’époque, c’était un parti encore profondément Stalinien qui, pour mettre son cul à l’abri des raclées de l’Histoire, entonnait un chant nouveau : "Petit Père ! La Patrie du Socialisme, c’était l’bon temps, Regrets Eternels, mais maintenant t’es vieux, tu pues, tu nous fais la honte. On va t’étouffer sous le moelleux oreiller de nos sentiments citoyens, c’est effroyable mais pas scandaleux, Œdipe, c’est pas fait pour les chiens ! Et on s’en sortira, nous tes enfants, propres comme des sous neufs, Innocents".

40 ans après, toi qui n’y étais pas, tu continues à jouer le puceau, innocent de l’Histoire, Justicier de la République ? T’as peur qu’on te confonde avec quelque méchant terroriste ? Relâche-toi, tout l’monde s’en fout des massacres du Papa des Peuples, comme d’ailleurs du bonheur généreux des Camarades de la banlieue Rouge. Qu’est-ce qui te prend, tu y crois dur comme acier de sabre, à la légalité démocratique ? Moi aussi, elle me botte, la démocratie, mais vivante, concrète, contestable. Sur ta boîte aux lettres personnelle, à Charlie Hebdo, tu as placardé les autocollants du PCF et de la LCR. Alors, Charb, ou tu admets que t’en es, de c’merdier pas toujours beau, qui est le nôtre (et pas celui des fachos), ou tu retires tes oripeaux de gôchau radical rigolo

Tu es tortionnaire pervers, ou bien idiot, quand tu répètes "ex-terroristes repentis" ? "ex", 30 ans après, tu crois qu’ils ont 7 vies, comme les chats, pour exister au présent ? "Terroriste", c’est pas la boite de pandore de l’idéologie sécuritaire, terreau des droites, ça ? Il y a eu, au cœur du chaos politique et social de l’époque, plusieurs organisations d’extrême gauche qui ont pensé que la défense du mouvement justifiait le recours ultime à des assassinats ciblés, mais pas à des massacres aveugles caractéristiques des mouvements terroristes contemporains (et des fascistes à la gare de Bologne et Piazza Fontana à Milan). Et"repenti", en italien de l’époque, c’était plus près d’"indic" que du battement de coulpe chrétien. Les repentis ont taillé leur route vers une quasi impunité (au mépris du "droit des victimes"…) en fauchant la vie de leurs camarades.

Marina est une rescapée de cette période. Elle en est sortie meurtrie par les coups reçus - entre autres 8 ans de prison, enchaînée pendant son accouchement, enfermée 18 mois avec sa petite fille en prison spéciale, puis séparée d’elle pendant 4 ans, mais aussi par les interrogations intimes sur cette aventure collective et personnelle commencée dans l’espoir d’un monde plus juste et plus jouissif, et terminée si vite dans le sang (le leur autant que celui de leurs victimes), les trahisons et l’enfermement. Elle a toujours refusé le marchandage ignoble du repentir et de la dissociation (légalisés en urgence, respire !). Ni toi ni personne ne sait ce qu’elle y aurait gagné (légalement) ni ce que la responsabilité qu’elle a assumée pour toutes les actions de son organisation lui a fait perdre de possibilités de se défendre personnellement.

Tu comptes te l’accrocher où, sa peau ? Tu devras la partager avec ces vieux ex-communistes staliniens "repentis" de l’ex-PCI (Le repentir lucratif, ils l’ont d’abord testé sur eux-mêmes…) qui ont troqué la violence de leur Prolétarisme totalitaire d’antan contre celle d’un Pénalisme populiste dont ils saoûlent la société italienne, avec la même sauvagerie insatiable, doublée de la même bonne conscience dont on fait les croyants et les murs des prisons (c’est qu’ils sont démocrates modérés, maintenant. Comme on change !), et n’oublie pas d’offrir les restes aux apparatchiks de la moderne Raison d’Etat relookée par les droites triomphantes, ils les auront bien gagnés !

 En avant citoyens, tirons sur l’ambulance !

Je ne sais pas dans quelle culture émotionnelle et politique tu t’es sculpté, Charb, mais tu as l’air de tenir pour évident qu’avec des gens d’extrême droite ( là encore tu t’esquives,"extrême droite", c’est à "fasciste" ce que "personne du troisième âge" est à "vieux" ou "employé d’entretien" à "balayeur", juste un cache misère, ici celle de ta position) on se gorgerait de haine vengeresse. Eh bien pas du tout, figures-toi !

Difficile de tailler son chemin dans la forêt de faux problèmes que tu dresses pour décourager d’arriver jusqu’à toi. Un exemple : "est-ce qu’un ex-terroriste d’extrême droite (cf plus haut) qui aurait refait sa vie en France susciterait la même sympathie que Marina Petrella ? Qui s’opposerait à son extradition ?"

D’abord, il n’y en a pas, d’ex-terroriste fasciste italien réfugié en France, et la nature ayant horreur du vide, s’il n’y en a pas, c’est parce qu’ils n’en ont pas eu besoin. D’abord parce que la répression a été beaucoup moins, disons efficace, pour ne pas froisser ta sensibilité et celle de tes amis démocrates italiens, que contre l’extrême gauche. Ensuite parce que ceux qui ont fui sont allés en Amérique Latine où ils ont été accueillis par des camarades de l’autre génération. Ils y ont vécu sans ennuis jusqu’ici mais, comme par hasard, au moment où la demande italienne d’extradition de Cesare Battisti arrive au bout de la procédure, un d’entre eux a été arrêté au Brésil. Du coup, tous ceux qui prennent la justice pour l’Inquisition puisque, dans leurs fantasmes infantiles, leurs ennemis ne sont pas des hommes mais des puissances essentiellement maléfiques (tu en es ?), se trouveront justifiés à livrer la peau de Cesare pour qu’un fasciste soit puni.

Mais jouons à faire comme si, puisque tu trouves que c’est le moment, la partie sera brève : on s’opposerait à son extradition, évidemment. Quant à la sympathie, faudrait voir de près ce que cet homme est devenu. On n’a pas tué Dieu pour prendre sa place et je ne crois pas aux monstres par nature.

Après ça s’embrouille, ton raisonnement. Les dictateurs et autres massacreurs, ils n’ont pas été extradés, eux (détail important au moment où Paolo Persichetti l’a déjà subie, où Cesare Battisti attend, du fond d’une geôle brésilienne, un nouvel asile, et où Marina est sous décret d’extradition). On peut réclamer qu’un procès ait lieu, que la vérité soit faite dans des délais et dans des conditions respectant les droits humains et que la peine soit fixée. Son effectuation, elle, est et doit rester adaptée aux circonstances, aménageable et même amnistiable. C’est au cœur des principes d’un droit qui ne prétend pas consoler ni venger les victimes, mais leur rendre justice en qualifiant le crime. Qu’est-ce que tu lui trouves de si mal finalement, à Sarko, il a supprimé la grâce présidentielle pour les "fin de peine" et il se méfie tellement de l’éventuel sentiment d’humanité princier des futurs juges d’application des peines, qu’il rend celles-ci imprescriptibles, il fait légaliser la peine de mort carcérale, et rejoindra sans doute bientôt son ami Berlusconi qui a légalisé l’incarcération des sans papiers en criminalisant le simple fait de vouloir vivre. Toi qui dis : plutôt l’effroyable, que l’insupportable fait du prince, tu n’es pas content ? Tout sera dans la loi !

Marina a subi cette épreuve de la mise en accusation publique. Elle était présente à chacun de ses procès. Ils se sont faits dans des conditions extrêmes, et la vérité historique de cette époque reste prisonnière des menaces pénales qui pèsent encore sur les protagonistes et ne pourra s’élaborer librement qu’après une amnistie.

L’ Italie, cousine en cela de la France d’après la guerre d’Algérie (à ceci près qu’il y a eu, en France, une amnistie, beaucoup plus généreuse d’ailleurs pour les militants de l’OAS que pour les porteurs de valises et les pacifistes qui, considérés comme des traîtres à la Patrie, n’ont jamais retrouvé leurs droits civils, ceux par exemple de voter ou d’être fonctionnaires), n’est pas prête à affronter son histoire.

Quant à Papon, je distingue l’acte de comparution devant la justice, de la volonté de jeter en prison un vieillard jusqu’à sa mort, chose répugnante. Je ne vois pas pourquoi il faudrait devenir une brute chaque fois qu’on en croise une, alors qu’on n’a pas la capacité ou le désir de devenir poète quand on en rencontre un.

La suite de ton argumentaire, le crime contre l’humanité, la Syrie, j’en peux plus. Quel rapport entre la complicité avec une machine génocidaire et des arguties de légalité internationale ? Tu finiras ton trip tout seul, bon voyage ! Vas faire un tour en Israël et Palestine, en Afrique du Sud, en Bosnie, ou au Rwanda par exemple, il y là-bas des douleurs et des affronts ravalés, des crimes impunis, d’une tout autre ampleur et profondeur que ceux qu’a connus l’Italie, et c’est sur cela que renaît un espoir de retour à la paix.

Mais on se retrouve à la fin, je suis d accord avec la conclusion de ton texte : "tout ça pour dire ( Alors tu aurais dû ne dire que ça !) que les "gestes humanitaires" à la gueule du client ( mais, si j’ai bien lu, les clients qui s’en sont pris plein la gueule, c’est seulement ceux de gauche, non ? Ah si, Papon, j’oubliais ! Il faut lui offrir le corps de Marina pour égayer la solitude de son tombeau ?) ne servent qu’à justifier des injustices à la gueule du client". C’est vrai ! …Et alors, il faut les laisser faire une injustice de plus pour qu’il n’y ait de justice pour personne ?

 Viva la muerte !
Liberté pour Marina
Une vie accordée, ça ne se reprend pas !

Janie Lacoste

Messages

  • Un grand bravo Janie ;je ne voudrais pas m’appeler Charb...

  • A lire l’article de Charb on croirait lire du Val (dingue). C’est en tout cas ce à quoi il m’a fait penser. Plus précisément à l’édito que ledit dingue nous avait pondu en 1999 pour nous vendre la guerre yougoslave (depuis je lis plus ce torchon). Etonnant phénomène de mimétisme . Les 2 directeurs (Charb est désormais directeur adjoint*, belle reconnaissance du ventre) se rejoignent dans la... pAnsée.

    (* Ou rédacteur en chef adjoint ?)

  • Janie je te félicite pour ce texte,j’avoue qu’à la lecture de charb( la minuscule est volontaire) j’ai fait un bond sur mon siège. Je ne comprendrait jamais que
    des individus qui pronnent l’humanisme vivent avec cette pensée de vengeance.A moins qu’il faille lire ce texte au 28e degrè et comprendre le contraire de ce qui est dit cet article est simplement un appel au meurtre commpte tenue de l’état de santé de Marina, tu as raison de réagir charb est ignoble. De ma Provence je soutiens comme je peux mais je ne sais même pas si Marina lit encore son courrier. Courage Jean-Paul

  • Charb s’est converti au valisme ? Il ira loin le petit ...
    VSB.

    • Charb est un bon...

      Certes sur ce coup-là il a pas assuré une cacahouète (comparaisons foireuses, approximations ou méconnaissance de faits, contextes et motivations...), mais j’attendrais un peu avant de le zapper avec l’infamante étiquette d’ "homme de Val"....

      Brunz

    • C’est aussi ce que m’a dit une copine qui ne comprenait pas pourquoi il avait rédigé la lettre d’excuse pour Siné ... Et avant ça, cela faisait des semaines qu’elle n’arrivait vraiment pas à comprendre pourquoi Charb travaillait dans l’emission de Fogiel ...
      Alors bon ! mais je veux bien attendre encore un peu ! VPB.

  • superbe article.
    pour certains "toucher " aux armes est impardonnable,
    et toucher l etat ou le grand capital c est toucher au sacré...
    je joins un article , source :liberez-les ,
    pour remettre en perspective la lutte des camarades et ce qui leur en a couté et d autres faits historiques...
    la reponse est claire ,pour Marina ,pour tout les autres ....
    pour nous ,pour nos idées , pas de pardon...

    Lien :

    Le jeudi 2 août 2007, Nathalie Ménigon a commencé sa vie de semi-liberté ; elle était libérable depuis deux ans, comme deux autres membres du groupe Action directe, Georges Cipriani, et Jean-Marc Rouillan (1). Le délibéré de la deuxième demande de conditionnelle de ce dernier sera rendu le 26 septembre 2007. Seule une perspective historique permet de montrer ce qu’il convient d’appeler une vengeance d’État ; et de mettre à jour la banalisation en matière de répression sociale et politique. Il nous semble important de revenir sur quelques « vieilles histoires » pas seulement françaises pour éclairer quelques pans de notre actualité politique et comprendre la situation française.

    « - Croyez-vous que l’assassin du président McKinley soit fou ? Emma Goldman : - Il l’est sans doute. Il a tué un homme sans s’appuyer sur la force de la loi. S’il était président des États-Unis, il aurait pu faire ce que McKinley a fait : envoyer son armée aux Philippines pour y tuer des enfants de dix ans. Ce qui aurait été légal. Et parfaitement sensé. » Howard Zinn, En suivant Emma [2]

    L’un des deux derniers membres encore détenus de la Fraction Armée Rouge (RAF), Christian Klar, bénéficiera d’un allègement de sa peine de prison, décida le 24 avril un tribunal allemand [3]. Théoriquement libérable à l’expiration de sa période de sûreté, début 2009, il avait demandé la grâce du président Horst Köhler pour anticiper sa sortie – qui lui a été refusée, ainsi qu’à Birgit Hogefeld, autre membre de la RAF, emprisonnée quant à elle depuis 15 ans.

    En revanche, l’ancienne militante Eva Haule, condamnée à la prison à vie, été remise en liberté fin août 2007, après 21 ans derrière les barreaux. En février dernier, après 24 ans d’incarcération, c’était le tour de Brigitte Mohnhaupt, également membre de la RAF, d’être libérée à la fin de la période de sûreté dont avait été assortie sa peine. Malgré une virulente campagne de presse, les magistrats n’exigèrent aucun repentir ; il fut simplement jugé qu’elle « ne présentait plus de dangerosité ». À cette occasion, un ancien ministre démocrate-chrétien avoua éprouver de la gêne à la constatation que cette activiste avait accompli une incarcération plus longue qu’Albert Speer, le bras droit d’Hitler.

    C’est une év

    idence qu’après les procès de Nuremberg organisés par l’occupant la justice allemande fut particulièrement clémente avec les génocidaires nazis. Citons trois exemples [4] :

    — responsable de la Gestapo et organisateur de la déportation des Juifs de France, Ernst Einrichsohn, ne fut jamais inquiété après-guerre, exerça comme avocat et fut maire d’une petite ville ; finalement condamné à six ans en 1980, il bénéficia d’un aménagement de peine ;

    — responsable d’Auschwitz, Walter Dejaco fut l’un des architectes des crématoires : après cinq ans d’emprisonnement en URSS, livré à son pays, il fut acquitté ; dans les années 1970, il affirma ne rien regretter de son passé ;

    — Alfonz Goetzfried participa à la « Fête des moissons » organisée par Himmler en novembre 1943, aux cours de laquelle furent assassinées 17 000 personnes ; sa responsabilité personnelle a été reconnue dans au moins 500 meurtres. En mai 1999, Goetzfried fut condamné à dix ans de prison, mais, exempté de peine, il est sorti libre du tribunal.

    Le personnel politique et judiciaire allemand a donc emprisonné plus longtemps une militante communiste révolutionnaire des années 1960 qu’un des architectes du IIIe Reich, fils de la grande bourgeoisie, ministre nazi de l’armement et responsable de l’organisation régissant le travail forcé des étrangers. Pareille disproportion de traitement ne relève pas seulement de l’inégalité entre les justiciables, s’ils sont patrons ou ouvriers, hauts commis de l’État ou simples citoyens, riches ou pauvres, fonctionnaires fascistes ou militants révolutionnaires. Elle corrobore une des faces de la fonction judiciaire dans les affaires politiques : la soumission de la justice aux pouvoirs et aux intérêts de la classe au pouvoir dans les démocraties bourgeoises.

    De ce côté du Rhin, l’histoire s’écrivit-elle autrement ? Certes, quand ils le purent, les résistants français jugèrent eux-mêmes les collaborateurs tombés entre leurs mains ; et des tribunaux en envoyèrent d’autres au peloton. Toutefois, il s’agit le plus souvent de simples miliciens et des tortionnaires de la rue Lauriston [5]. Si le traitement de haute faveur du préfet Papon sert chez nous d’exemple, le haut personnel de Vichy, jamais réellement inquiété, fut le plus souvent protégé par des patrons comme ceux de Michelin, de L’Oréal ou des principales banques du pays, avec le soutien d’une partie du personnel politique recyclé après la Libération.

    Donnons là encore quelques exemples pour éclairer notre propos [6] :

    — secrétaire d’État du gouvernement de Pétain, en charge des relations franco-allemandes, Jacques Barnaud obtint un non lieu en 1949 et retrouva son poste à la banque Worms ;

    — officier de gendarmerie au camp de Drancy, Paul Barrai fut condamné à deux ans de prison puis relevé de l’indignité nationale moins d’un an plus tard ;

    — ministre du Travail de Pétain, signataire du statut des juifs, René Belin bénéficia d’un non lieu devant la Haute Cour puis dirigea la Revue syndicaliste de Force ouvrière et fut élu maire d’une commune de Seine et Marne ;

    — secrétaire d’État du gouvernement Laval, Jacques Benoist-Méchin fut condamné à mort, peine commuée à la perpétuité et libéré en 1954, exerçant par la suite des missions dans les pays arabes pour le compte du gouvernement français ;

    — volontaire alsacien de la SS et présent lors du massacre d’Oradour-sur-Glane, Georges Boss fut condamné à mort, gracié et libéré cinq ans plus tard ;

    — ministre de Pétain, signataire du statut des Juifs, Yves Bouthillier fut condamné à trois ans mais aussitôt libéré ; il travailla dans diverses banques et conseilla Marcel Dassault ;

    — inspecteur des renseignements généraux spécialiste des affaires juives de 1942 à 1944, Jean Dides ne fut jamais jugé ; révoqué puis rapidement réintégré à la faveur des débuts de la guerre froide, il fut promu commissaire de police et élu poujadiste en 1956 ;

    — organisateur de l’organisation terroriste d’extrême droite « La Cagoule », responsable de la milice du Limousin, Jean Filliol ne fut jamais inquiété et, malgré trois condamnations à mort par contumace, il finit sa carrière directeur général chez l’Oréal ;

    — membre du service des Affaires juives, directeur du fichier des Juifs à la préfecture de police, André Tulard a préparé la rafle du Vel’d’hiv’ ; jamais inquiété, il meurt dans son lit en 1967 en conservant son titre de Chevalier de la Légion d’Honneur.

    Force est de constater que l’État français fit preuve d’une très grande mansuétude pour beaucoup de criminels de la collaboration. On nous a expliqué qu’il a su être pragmatique, qu’il fallait reconstruire et que l’on ne pouvait se couper de ses « élites ». Le pragmatisme a bon dos. Tout récemment, l’ex-Premier ministre Raymond Barre ne justifiait-il pas le maintien en poste à la Préfecture de Bordeaux de son ancien ministre du Budget Papon ?

    À la faveur de la guerre froide, le recyclage devint vite la norme : pendant que les États-Unis récupéraient les savants et les maîtres espions nazis, la France embauchait en masse les cadres des troupes d’élite allemandes pour renforcer son armée, qui allait mener bataille contre les insurrections dans les anciennes colonies où l’on avait – par pragmatisme, là aussi – promis l’autodétermination quand on avait besoin de leur engagement contre les forces de l’Axe.

    Dans la traque aux communistes, de l’Empire colonial à la métropole, l’État français ne montra pas trop regardant sur le recrutement au service de l’installation et du maintien des régimes fantoches d’Afrique et d’Asie. Ensuite, les magistrats joueraient leur rôle : organiser l’impunité des forces de l’ordre lors des sanglantes répressions : 30 000 exécutions sommaires d’Algériens à Sétif au printemps 1945 ; et, quelques mois plus tard, 80 000 assassinats de civils à Madagascar. Les historiens estiment à près de 2 millions de morts le bilan de la répression dans les colonies entre mai 1945 et 1962, qui toucha aussi bien les militants anticolonialistes que les populations civiles. Sur le plan judiciaire, les coupables furent systématiquement couverts. Impunité totale [7].

    Les lois d’amnistie ne sont pas seulement la règle pour les criminels de guerre au service de l’État. Leur décoration aussi. A-t-on exigé la repentance du ministre tortionnaire Aussaresses, responsable du « Commando O », le plus terrible des escadrons de la mort qui sévit lors de la répression de masse pompeusement baptisée « Bataille d’Alger » ? Celle du général Bigeard qui lui livra personnellement son prisonnier Ben M’Hidi [8] ? Celle des généraux Massu et Schmitt, qui ont couvert les crimes de la soldatesque [9] ?

    De droite comme de gauche, indistinctement, les gouvernements n’ont réservé depuis qu’honneurs à ces généraux. À la tête des militaires insurgés d’Alger le 13 mai 1958, le général Massu est un des principaux acteurs du coup d’État gaulliste qui renversa la IVe République. En Mai 68, De Gaulle se réfugiait chez son vieux général, alors en charge des troupes d’occupation en Allemagne : celui-ci l’assura du soutien de l’armée au cas où l’ordre ne serait pas rétabli par la police.

    En 1974, le président Giscard d’Estaing et son premier ministre Jacques Chirac nomment Bigeard secrétaire d’État à la Défense pour briser la contestation des comités de soldats dans les régiments de conscrits. Combien ont rappelé que ce bon général donna son nom aux « Crevettes Bigeard », expression emprunte d’humour de salle de garde pour décrire les milliers de prisonniers ficelés au barbelé et jetés des hélicoptères dans la Méditerranée [10].

    En 1981, après avoir réhabilité le général Salan et le « quarteron des généraux félons », le président Mitterrand nomma le général Schmitt chef d’État major des forces armées.

    Les archives de la justice militaire ne semblent garder la mémoire que d’un seul officier jugé et condamné pour « opérations de police » : le général Paris de Bollardière. Celui-ci n’a toutefois pas participé aux milliers de crimes maquillés mais refusé d’obéir aux ordres et de collaborer à ces forfaits.

    La liste de l’impunité institutionnalisée ne pourrait être complète sans mentionner, au moins, les disparitions d’opposants et d’exilés comme Mehdi Ben Barka [11] ou Henry Curiel [12] ; l’indulgence générale dont a bénéficié un Bob Denard, mercenaire pour les services secrets français qui a pu se pavaner sur les plateaux de télévision. Avec l’installation au cœur de l’État du complexe militaro-industriel, la machine à pardonner grandit à la mesure de la machine à punir : interventions militaires au service du pillage des matières premières pour les bénéfices d’Elf, de Total et des autres monopoles miniers ; terreur et corruption sous l’emprise des réseaux Foccart dans les anciennes colonies ; enfin, les coups d’État préparés directement à Paris dans les bureaux ministériels jusqu’au début des années 1990, où les magistrats de l’anti-terrorisme surent dresser un pare-feu à l’inévitable inculpation par le tribunal international des officiers français pour complicité de génocide Rwandais [13].

    Lors de la conférence de presse organisée le 26 février 2007 par Défense active, dans le cadre de la compagne de libération des militants d’Action directe, le psychanalyste et ancien membre de la Gauche prolétarienne, Gérard Miller, à la tribune, témoignait parmi d’autres de son soutien [14]. Il fut surtout question de la manière dont il avait dû se justifier.

    « Auriez-vous eu le même sursaut de commisération si les militants en question avait appartenu à l’extrême droite ?,

    À quoi Miller répondit :

    « Pour que je réponde à cette question, il aurait fallu que l’État vienne lui-même mettre à l’épreuve l’étendue de ma miséricorde en matière de répression antifasciste. Est-ce notre faute si l’on est obligés de constater que, depuis des lustres, les criminels d’extrême droite ont été libérés plus vite que leurs ombres ? Est-ce ma faute si je n’ai jamais eu le temps, hélas, de me mobiliser pour réclamer leur libération ? »

    Post-scriptum Incarcéré à la prison de Lannemezan, Jean-Marc Rouillan vient de faire paraître De mémoire. I. Un automne 1970 à Toulouse (Agone, 2007) et Le Capital Humain (L’Arganier, 2007). Thierry Discepolo est membre des éditions Agone (Marseille).

    Notes (1) Joëlle Aubron, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon et Jean-Marc Rouillan ont été condamnés en février 1987 à perpétuité pour l’assassinat de l’ingénieur général de l’armement René Audran, en 1985, et du PDG de Renault Georges Besse, l’année suivante ; Régis Schleicher a été condamné à la perpétuité en 1985 pour la fusillade de l’avenue Trudaine, à Paris, qui, en 1983, fit deux morts et un blessé grave chez les policiers.(2) H. Zinn, En suivant Emma, Editions Agone, 2007

    (3) Christian Klar purge depuis plus de vingt-quatre ans la peine de réclusion à perpétuité pour l’assassinat du juge Siegfried Buback, de son chauffeur et de l’un des ses collaborateurs, du patron des patrons allemands Hanns-Martin Schleyer et du banquier Jürgen Ponto.

    (4) Ces exemples ont été tirés de la liste de 1074 noms recensés sur le site « Mémoire juive et éducation ».

    (5) Siège de la Gestapo française. Les chiffres de l’épuration sont très contradictoires et contestés, les historiens parlent de 10 000 exécutions dont la moitié avant la Libération et sans jugement.

    (6) Voir note 2.

    (7) Pour ne citer que le traitement des membres de l’OAS (plusieurs centaines de condamnation) : en 1964, une première amnistie pour les prisonniers condamnés à des peines inférieures à quinze ans ; en 1966, une centaine de condamnés sont graciés puis, une seconde loi d’amnistie efface les condamnations des condamnés libérés ; en 1967, libération du général Jouhaud, condamné à perpétuité ; en 1974, une amnistie complémentaire efface d’autres condamnations pénales ; en 1982, réintégration des officiers survivants dans les cadres de l’armée ; enfin, en 1987, les dernières condamnations encore effectives sont amnistiés.

    (8) Ben M’Hidi est considéré comme le Jean Moulin algérien de la résistance au colonialisme français. Après plusieurs jours d’interrogatoire par ses parachutistes, le général Bigeard ordonna qu’il soit livré aux hommes d’Aussaresses pour être liquidé.

    (9) Déclaration d’Aussaresses (Le Monde, 3 mai 2001) : « Les autres (prisonniers) dont la nocivité était certaine, ou du moins hautement probable, nous les gardions avec l’idée de les faire parler rapidement avant de nous en débarrasser… La fin de chaque nuit, je relatais les évènements... L’original revenait à Massu et les trois autres copies, une pour le ministre-résident Robert Lacoste, une pour le général Salan, pour mes archives. »

    (10) Lire Pierre Vidal-Naquet, Les Crimes de l’armée françaises 1954-1962, La Découverte 1975.

    (11) Leader de l’opposition marocaine, Mehdi Ben Barka fut condamné à mort par contumace et exilé à Paris. Le 29 octobre 1965, il est enlevé par des policiers français et assassiné. Parmi les exécutants, on retrouve des membres des réseaux Foccart et de l’OAS ainsi que des anciens de la gestapo française.

    (12) Leader communiste égyptien exilé ayant pris fait et cause pour le FLN algérien durant la guerre de libération, Henri Curiel est assassiné à Paris, le 4 mai 1978, par des membres du bras armé du parti gaulliste, Service d’Action civique (SAC), action revendiquée par le groupe Delta du nom des commandos de l’OAS.

    (13) Lire Colette Braeckman, « Accusations suspectes contre le régime rwandais », Le Monde diplomatique, janvier 2007.

    (14) Jour du vingtième anniversaire de l’arrestation, à Vitry-aux-loges, de Joëlle Aubron, Georges Cipriani, Nathalie Ménigon et Jean-Marc Rouillan.

    Makhno

  • Bravo, bravissimo Janie ! un cri du coeur fortement argumenté et plus que nécessaire pour ceux qui comme moi ne lisent plus du tout Charlie Hebdo depuis des lustres ; j’imaginais pas qu’à part Philippe Val, on pouvait dans ce canard écrire des minableries pareilles mais c’est mieux de le savoir pour mieux le combattre ; pauvre charb ... doit faire partie de ces gens qui essaient d’émerger dans le paysage médiatique en écrivant des saloperies ; peut-être que c’en est un qui voudrait être un jour calife à la place du calife Val, lequel, omniprésent, hégémonique, semble ne plus laisser personne respirer dans son journal, un peu comme sarko et son valet fillon.
    Alors le petit charb essaie de s’affirmer ... avec les arguments les plus bas !

    Charliphobe

  • J’apprends par un courriel que Marina a été transférée dans un hopital civil.
    J’éspère que cette nouvelle est réelle car ce serait la meilleure de la Journée.
    Jénie peux tu le confimer car je n’ai rien reçu par paroledonnée ? Jean-Paul