Matraques à Strasbourg mais la lutte continue !

C’est à Strasbourg qu’a eu lieu la toute première fusion des facs en France.

Le mouvement étudiant, depuis deux semaines, ne cesse de monter après l’enclenchement du mouvement par les profs, enseignants-chercheurs et personnels BIATOS organisés sous le nom de Collectif de l’Appel de Strasbourg.

En deux semaines, une dizaine d’Assemblées Générales "générales", sans compter les dizaines et dizaines d’AG dans tous les UFR tous les jours, ont eu lieu.

Les AG "générales" sont unitaires, ouvertes et convergentes. Elles rassemblent en moyenne entre 800 et 1100 personnes.

A l’heure d’aujourd’hui, sont en grève totale ou reconductible :
– Fac de Droit
– UFR des maths
– UFR des Sciences Historiques
– UFR des Sciences Sociales (ethno, socio, demo)
– UFR des Lettres
– UFR des Arts
– UFR de Chimie
– UFR PLISE (Philosophie, LInguistique, Science de l’Education)
– UFR de géographie
– Départements d’anglais et de néerlandais de l’UFR LEA
– Quelques Laboratoires.

Pour beaucoup, c’est la première fois qu’on voit un mouvement qui regroupe toutes les tendances disciplinaires (sciences humaines, sciences dures, Droit) et surtout tous les acteurs de l’université (personnels, profs, enseignants-chercheurs, étudiants).

Cependant, quelques tensions subsistent avec les représentants du COLLECTIF de l’APPEL DE STRASBOURG, jugés par beaucoup (profs, EC, étudiants) comme trop autoritaire et surtout corporatiste, refusant pour revendication l’abrogation de la LRU, par exemple.

Aussi, une plate-forme de revendication "étudiante" a été voté en AG par 800 personnes :
– Abrogation de la LRU
– Arrêt des suppressions de postes
– Retrait de la masterisation
– Retrait du projet doctoral
– Augmentation des bourses
– Soutien aux revendications des professeurs et BIATOSS
– Créations de postes dans l’éducation
– Suppression des frais d’inscriptions illégaux
– Défense des étudiants étrangers
– Soutien aux motions de la Coordination Nationale de Paris (grève illimitée et totale, appel à la rétention immédiate des notes)
– Financement 100% public pour toute l’éducation
– Convergence des luttes de tous les secteurs de l’éducation

Le Comité de Grève, ouvert, unitaire, convergent, est anti-institutionnel, sans limite de gens ni exclusif : vient qui veut.

Un des bâtiments de la fac est occupé le jour.

Une de nos priorités est de se coordonner au mouvement lycéen en les incitant à s’organiser eux-mêmes en Comité d’Action Lycéen afin de s’émanciper des carcans syndicaux (UNL, FIDL).

Comme tout le monde le sait, la Sinistre Pécresse est venue à Strasbourg le jeudi 5 février au matin pour inaugurée par la première fac fusionnée de France.

Pour contre-carrer cela, 2000 personnes manifestent du campus jusqu’au Palais Universitaire (lieu des cérémonies), rigoureusement gardé par quantités de gendarmes mobiles en armes.
Sur le parvis du Palais U, une quinzaine de flics en civil, BACceux et sécu protègent l’entrée.

Très vite, environ 200 étudiants tentent d’investir en force le Palais U aux cris de "la fac est à nous", "pécresse démission", etc. Les flics en civil se retrouvent vite débordés au bout de 20mn, appellent en renforts les CRS, et redoublent de violence d’ici leur arrivée. Violents échanges de coups, étranglements, etc. Chacun pousse de son côté, et l’objectif commence à être atteint, on parvient à ouvrir les portes ; Le problème, c’est que seules les deux portes du milieu ne sont pas vérouillées et s’ouvrent vers l’extérieur. Ce qui fait qu’une fois collé contre les portes, on a beaucoup de mal à les ouvrir.

C’est à ce moment qu’interviennent violemment les CRS par la gauche qui parviennent à se mettre en ligne face à nous. Pendant 20mn à nouveau, ça pousse contre les boucliers et les matraques. Les CRS parviennent tant bien que mal à nous contenir, mais comme la détermination des étudiants ne tombent pas, ils accentuent encore la violence. Charges à coups de boucliers et matraques, et finalement gazage au spray-lacrymos. Quelques oeufs et chaussures ont volé, mais on est loin desdits "jets de projectiles massifs" sur les forces de l’ordre et même la ministre elle-même dont insistent faussement certains médias bourgeois.

Plusieurs volées de gaz lacrymos et les gens reculent. Beaucoup touchés en pleine face à bout portant, heureusement les dacryos tournent. A ma grande surprise, les étudiants réoccupent immédiatement les marches du Palais U au lieu de détaler comme des lapins ou se mettre à distance raisonnable. Mais on a compris qu’on ne passerait pas, et les slogans retentissent en chaîne : "police nationale, milice du capital", "CRS impuissants, la matraque fait pas d’enfants", "police partout, justice nulle part", "tout est à nous, rien est à eux...", "le Palais U est à nous", "la police, hors des facs", "CRS SS", etc.

En parallèle de tout ça, les quelques profs et étudiants grévistes qui ont reçus des invitations, ont procédé à quelques actions à l’intérieur : discours de Pécresse hué, cris ("Retrait des réformes" surtout), sifflets, déploiements de banderoles (retrait des réformes, halte au mépris, etc.), remise de pétition (woah !), etc.

Vu les évènements, Pécresse se casse directement, et la plupart des festivités sont annulées. Même les spectacles de danse et de musique sont sabotées par les grévistes en danse et musique.

S’ensuit de cela une AG "sauvage" qui rassemble 700 personnes qui vote la motion "Non à la criminalisation des luttes sociales".

Le soir, 200 étudiants et profs investissent en force une réunion du président de la fac unique avec des représentants patronaux et de sociétés civiles.

Quelques vidéos et photos de l’action au Palais U :

http://schlomoh.blog.lemonde.fr/files/2009/02/salon-tourissimo-067.1233847399.JPG

http://schlomoh.blog.lemonde.fr/files/2009/02/salon-tourissimo-063.1233847516.JPG

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http://schlomoh.blog.lemonde.fr/files/2009/02/salon-tourissimo-042.1233846756.JPG

> vidéo :
http://www.dailymotion.com/search/%22strasbourg%22/video/x89r3p_v-pecresse-

Pour d’autres vidéos avec image de bonne qualité et assez complètes sur les évènements, je vous renvoie au site des DNA.

Nouvelle AG lundi 09/02 à 13h au patio. Journée d’action mardi.

Ceci dit, beaucoup de profs et étudiants sont conscients que c’est la politique même du gouvernement qu’il faut attaquer et derrière elle le système de profit et le capitalisme lui-même.

Aussi, ensembles dans toutes les facs de France, sortons des combats intrauniversitaires et rejoignons les travailleurs en lutte, appelons les lycéens à se battre, coordonnons nos actions dans des revendications globales pour un mouvement global, fort et offensif.

La brèche est ouverte, avec la crise du capitalisme, et les grèves et mouvements sociaux un peu partout : engouffrons-nous y !

VIVE LA GREVE GENERALE, SAUVAGE ET ILLIMITEE !

G.