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Matt Norman : "Roberto, tu as mon soutien et j’aiderai pour tout ce qui pourra être utile"

Publie le lundi 20 novembre 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

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de Matt Norman Victoria, Australia

Cher Roberto,

C’est un sentiment de profond dégoût qui m’est venu en apprenant la situation délicate dans laquelle tu es par rapport à un l’article publié sur votre site concernant les Chantiers Navals de St Nazaire

Je souhaiterais que tu me tiennes informé de tout ce qui sera engagé par le gouvernement ou le système judiciaire envers toi dans cette affaire. J’attirerai toute l’attention de l’opinion publique sur le gouvernement et la Justice français si les gens ne peuvent plus dire ce qu’ils pensent et parler librement de ce qui se passe dans leur pays.

Les Français ne devraient JAMAIS tolérer un gouvernement qui place la libre parole comme otage de l’existence même d’un pays libre. La France est un beau pays avec des gens et une culture étonnants. Si, pour quelque raison que ce soit, la France décide de revenir à des temps obscurs en maltraitant ceux qui ont des choses à dire, cette France-là souffrira de son ignorance.

Levez vous, comme Peter Norman s’est levé cette nuit d’octobre 1968 à Mexico. Il portait un badge qui disait qu’il soutenait le Projet Olympique pour les Droits de l’Homme. En d’autres termes il a risqué sa vie à une époque où il n’était pas bien vu de défendre les noirs. En tant que neveu de Peter Norman, je défends tous les aspects des droits de l’homme et du citoyen. L’un de ces aspects est le fait que nul ne devrait être empêché de parler de quoi que ce soit, quand que ce soit.

Tu as mon soutien et j’aiderai pour tout ce qui pourra être utile.

Je suis cette affaire avec beaucoup d’intérêt. La libre parole est notre droit en tant qu’êtres humains. Sans elle nous ne sommes rien

Amitiés

Matt Norman
Ecrivain / Réalisateur / Producteur

http://www.theactorscafe.com/

http://www.salutethemovie.com

info (at) theactorscafe.com
Skype : matt.norman1

Traduction Valérie

Messages

  • Des amis de trente-huit ans et 20 secondes

    C’est l’histoire de trois hommes qui, par la magie d’une photo - l’une des plus symboliques du XXe siècle - resteront liés à jamais. L’histoire de trois athlètes, magnifiques et ardents, qui, au sommet de leur gloire, lors des Jeux olympiques de Mexico en 1968, firent un geste inouï pour dénoncer devant le monde entier la condition du peuple noir aux Etats-Unis. L’histoire de deux Noirs américains, qui trouvèrent en un sportif blanc, australien, fraternité et solidarité. L’histoire enfin d’une amitié inaltérable : trente-huit ans plus tard, en octobre 2006, les deux Américains ont fait le voyage à Melbourne pour porter en terre le cercueil de leur compagnon valeureux.

    Il s’appelait Peter Norman. Il avait 64 ans. Et il est mort, le 3 octobre, d’une crise cardiaque. Les journaux de la planète ont aussitôt annoncé que venait de disparaître "le troisième homme de Mexico". Appellation injuste quand on sait que le temps éclair de 20’’06 qu’il avait réalisé sur 200 mètres - record à ce jour non battu en Australie - lui avait valu la deuxième marche du podium et la médaille d’argent. Mais ce fut l’occasion de ressortir la photo sulfureuse : on en avait retenu le poing brandi par les deux athlètes noirs, sans faire suffisamment attention au jeune homme blond et raide qui, en solidarité, avait épinglé sur son survêtement le badge d’un mouvement pour les droits civiques.

    Pour la fédération américaine d’athlétisme, comme pour les sportifs noirs qui ont mythifié ce moment, l’Australien est pourtant devenu un héros. Aussi, quand le neveu de Peter, Matt Norman, a téléphoné de Melbourne aux deux autres protagonistes de la photo - Tommie Smith (médaille d’or) à Los Angeles et John Carlos (médaille de bronze) à Palm Springs - tous deux ont immédiatement accepté de venir enterrer leur vieux complice.

    "Cela avait un sens qu’ils soient une dernière fois réunis, raconte Matt Norman, qui vient tout juste de finir un documentaire en hommage à son oncle et a déjà filmé ensemble les trois hommes. Ils étaient liés à vie par cette posture de Mexico et Peter partageait entièrement les convictions des deux autres sprinteurs sur l’égalité entre les hommes et la lutte contre le racisme. Il était très croyant, issu d’une famille engagée depuis des générations dans l’Armée du salut. Et l’ostracisme dont souffraient les Noirs d’Amérique n’était pas sans lui rappeler l’affreuse condition des Aborigènes en Australie qui ont attendu jusqu’en 1967 pour être considérés comme de vrais citoyens. Peter était sensible à tout cela. Et c’est en toute conscience et fierté qu’il s’est solidarisé avec les deux Américains."

    C’est ce qu’ont confirmé Tommie Smith et John Carlos lors de la cérémonie d’adieu organisée le 9 octobre dans la mairie de Williamstown, où s’étaient réunis la famille, les amis et des milliers de personnes à qui fut projetée la vidéo de Mexico. L’occasion de revenir à ce 16 octobre 1968, à la course fabuleuse qui voit s’intercaler le jeune Australien entre les deux Américains réputés invincibles, et à ces deux heures précédant la cérémonie du podium pendant lesquelles Smith et Carlos mettent au point leur coup d’éclat.

    La menace d’un boycott des Jeux par les athlètes noirs américains avait été abandonnée, mais certains s’étaient juré de saisir l’occasion d’une médaille pour dénoncer les discriminations raciales. C’est pourquoi Tommie Smith s’est muni de gants de cuir et a minutieusement planifié l’image du podium. Il en discute avec John Carlos, qui partage les mêmes idées. Peter Norman, qui les entend parler, sympathise aussitôt. C’est même lui qui suggère que les deux athlètes noirs se partagent la paire de gants.

    " Crois-tu aux droits de l’homme ?", demandent-ils à Norman. "Oui", répond le jeune homme. " Et crois-tu en Dieu ?" "De tout mon coeur", dit fermement l’Australien, qui veut lui aussi participer au mouvement. Il décide alors de revenir sur le stade en portant sur le torse le badge du Projet olympique pour les droits de l’homme. L’image sera impeccable.

    Au moment de l’hymne américain, Tommie Smith et John Carlos, sans chaussures pour signifier la pauvreté frappant les Noirs, un foulard au cou pour le premier, un collier pour le second pour évoquer les lynchages longtemps pratiqués dans le Sud, et le poing ganté brandi vers le ciel pour symboliser l’unité du peuple noir, baissent la tête. Norman regarde droit devant lui. "Je pensais voir la peur dans son regard, rappela John Carlos aux funérailles. Je n’y vis que de l’amour. Jamais il n’a détourné les yeux ou la tête. Jamais il n’a flanché. Vous avez perdu en lui un sacré soldat !" Norman était "un grand humaniste", a déclaré de son côté Tommie Smith, convaincu qu’aucun athlète blanc américain n’aurait eu le cran de faire un tel geste. " L’héritage de Peter est un roc, dit-il. Accrochez-vous bien à ce roc."

    L’impact de l’image fut immédiat. Les trois sportifs quittèrent le stade sous les huées et les sifflets. Dès le lendemain, les deux Américains furent expulsés du village olympique. Leurs contrats et promesses d’emplois s’annulèrent un à un. Insultes, menaces de mort, attaques contre leurs familles, traque du FBI... La femme de Carlos se suicida, celle de Smith divorça.

    En Australie, Peter Norman ne connut pas la même violence, mais des médias le boudèrent, certains responsables du mouvement olympique le traitèrent comme un paria et, assure aujourd’hui son neveu, "il fut délibérément exclu de la sélection pour les Jeux de Munich de 1972", alors même que ses records le qualifiaient. "Il en était malheureux, sachant qu’il avait ainsi perdu la chance de gagner une médaille d’or, mais il n’en parlait pas. Pas le genre à s’épancher ou se plaindre. Très engagé dans le social et l’humanitaire, faisant aussi du théâtre amateur, Peter s’est davantage préoccupé des autres que de lui-même." Y compris dans l’épreuve qu’il subit après une opération des ligaments où il faillit perdre une jambe.

    Les trois hommes se sont revus une poignée de fois depuis 1968. Et notamment l’an passé, à l’université de San José en Californie - dont Smith et Carlos sont anciens élèves - pour l’inauguration d’une statue inspirée par la scène de Mexico... mais sans le "troisième homme". A sa place, sur le podium, l’artiste a laissé un espace vide afin de permettre aux visiteurs de se faire prendre en photo en défendant une cause personnelle qui leur tiendrait à coeur. Peter Norman n’en a pas pris ombrage, convaincu d’avoir rallié un mouvement qui le dépassait. Fier d’en avoir été. Et désireux que les ondes créées dans ce moment fugace puissent un jour toucher d’autres consciences.

    Annick Cojean

    http://www.lemonde.fr/web/article/0...

  • Voici le message que Matt Norman, le neveu de Peter Norman, nous a ecrit et un article de Margaret Rees

    Salut à tous,

    Je souhaitais tous vous remercier pour vos sympathiques contributions et votre incroyable soutien envers mon meilleur ami et oncle Peter Norman. Je suis Matt Norman, le neveu de Peter et je viens de terminer un documentaire sur la vie de Peter et la lutte que lui, Tommie et John ont menée pendant les années 60.

    Je veux que vous tous sachiez que j’ai eu des centaines de lettres de soutien de Français, et que j’en suis très touché. Les Français font apparemment preuve de bon coeur, de bon esprit et de véritable morale face aux problèmes du monde. Les Français devraient être fiers d’eux-mêmes. Merci pour les superbes lettres de soutien pour mon film, et j’espère que chacun d’entre vous aura l’occasion de le voir à sa sortie dans votre pays. Des gens comme vous tous sur ce forum méritent d’avoir la possibilité de voir et de partager ce film avec moi.

    Merci Matt Norman Réalisateur / Producteur

    http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=36676

  • Histoire émouvante + video

    de Lnela

    Vous rappelez-vous ? Une histoire vraie et émouvante

    Les 2 athletes américains qui ont été médaillés olympiques aux jeux de Mexico, Tommie Smith et John Carlos...

    Arrivés 1er et 3e de cette course, ils avaient manifesté et dénoncé la condition des Noirs aux USA.
    Pour certains d’entre nous, lors de notre jeunesse, cette image a servi de poster et a orné les murs de nos chambres d’étudiants...

    Je dois vous avouer, jusqu’à la réception de ce mail, je n’avais jamais fait attention à l’athlète blanc qui était arrivé 2e.

    Il s’agit d’un australien dont le nom serait : Peter Norman.

    Cet athlète, Peter Norman, est mort la semaine dernière... Et ce décès est la raison qui a motivé cet envoi.

    La suite ici : http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=36458

  • PERSONNE NE PARLE DES AVANCEES QUI EN ONT RESULTE POUR LES NOIRS AMERICAINS ?

    Michèle

    Je ne peux m’empêcher de penser aux épreuves du footballeur de Valenciennes qui a dénoncé la corruption dans le match OM-VA et n’a jamais plus retrouvé de contrat.
    Il a dû se contenter du RMI

    "Il faut que le scandale arrive...
    Mais malheur à celui par qui le scandale arrive !" a dit Jésus