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Maurice Kriegel-Valrimont tire sa révérence

Publie le vendredi 4 août 2006 par Open-Publishing
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Grand résistant et ancien député du PC, il est mort à 92 ans.

de Pascal VIROT

C’est un grand résistant qui est mort. Un grand communiste aussi, chassé du parti dans les années 60, témoin et procureur de ses dérives staliniennes.

Maurice Kriegel-Valrimont, décédé mercredi à l’âge de 92 ans, était né à Strasbourg le 14 mai 1914. Fils de bonne famille, destiné à une belle carrière après avoir reçu une éducation religieuse judaïque qu’il rejette rapidement et obtenu son diplôme d’études supérieures de droit, il s’engage très tôt dans la lutte contre le fascisme qui menace le monde. Employé d’assurance, Maurice Kriegel milite à la CGT et aux Jeunesses communistes en 1936.

Il est vite repéré par les cadres du PCF et la guerre le contraint à la clandestinité. Arrêté, évadé, il prend une part active à l’organisation des Mouvements unis de la Résistance (MUR), un groupe non communiste. Celui qui se fait alors appeler Valrimont représentera en 1944 les MUR au sein du Comac (le commandement militaire des FFI).

A ce titre, il reçoit la reddition du général von Choltitz, chef de la garnison allemande de Paris, aux côtés de son camarade Rol-Tanguy et du général Leclerc.

A la Libération, il entre en politique. Elu député de Meurthe-et-Moselle de 1944 à 1958, il grimpe les échelons de la hiérarchie communiste. Lorsqu’en 1956 Khrouchtchev dénonce les crimes de Staline devant le XXe Congrès du PC soviétique, il s’enthousiasme. Accusé de « déviation opportuniste » et de « rare duplicité » , il est exclu de la direction du PCF en 1961. Comme beaucoup d’autres, tels Marcel Servin et Antoine Casanova, deux hauts dirigeants du parti, eux aussi « renvoyés à la base » .

Après un long silence, il signe, notamment avec Roger Garaudy, une lettre de condamnation de l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie en 1968. Puis dénie le droit à Georges Marchais, en raison de son passé durant la guerre, de diriger « le parti des fusillés » .

Quand il prend la tête du PCF en 1994, Robert Hue tend la main à tous les exclus du PCF. Kriegel est l’un des rares à la saisir : en 1999, il figure en dernière place sur la liste communiste aux européennes.
Maurice Kriegel-Valrimont est le père de la philosophe Blandine Kriegel.

http://www.liberation.fr/actualite/politiques/197041.FR.php

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