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Mémoire à faire savoir aux collégiens algériens pour leur éviter le cafouillage (video)

Publie le jeudi 15 mai 2008 par Open-Publishing
6 commentaires

LA Page du film, ALGERIE : Histoire à ne pas dire.

2 séquences vidéo dans cet article, extraits du film.

Le cinéaste Jean-Pierre Lledo

On croyait la "sur-glorification" de la guerre d’Algérie était le propre des catégories rentières qui ont des dividendes dans le système qui dirige le pays depuis l’indépendance.

Mais il n’y a pas qu’elles, qui se composent d’anciens moujahids maquisards et leurs descendants encore plus voraces en matière de rapine, bien des donneurs de leçons tablent sur le même idolâtre béat.

Jouissant de position de puissance, les mettant en continuelles chamaillades entre prédateurs dans le partage du gâteau, ces « kleptocrates » soutiennent de concert à la fois les lectures et les écritures populistes de cette mémoire combien fraîche et douloureuse.

Katiba :

Plus d’infos sur ce film

Si un jour l’Histoire de l’action armée qu’a présidée le FLN mériterait d’être constructive, elle peut admettre les critiques qui lui prodigueraient, quand elle est revisitée, les palliatifs qui préserveraient son honorable rang, sa bonne et juste cause ainsi que sa place distinguée dans toutes les gestes contemporaines des décolonisations. Appréhender avec dédain tels des dégâts collatéraux ou de dérives circonstancielles toutes les violences inexplicables que renferme la tâche historique qui a libéré le pays, nuirait davantage à sa bonne réputation. Et métamorphose cette dernière, depuis qu’une démocratie surveillée par l’islamisme et les connivences dont il l’aval au sein du système indécrottable d’un parti unique pervertissant le sigle de la mémoire collective « FLN », de celle toute faite pour le vénérable symbole à celle ternie et dévoyée par bien des secrets et non-dits cachés par le passé et toutes les étroitesses voilées d’un présent agité.

Les regards lucides doivent aborder d’ors-et-déjà, comme souvent nous donne à les voir l’historien et acteur de cette mémoire Mohamed harbi, les malheurs connus pour que surgissent avec moins de fracas ceux plus malsains et même inhumains tus à jamais. Comme le rôle joué par un certain groupe de « Oujda », la liquidation en règle de la pluralité, perçu comme un revers idéologique, connue au sein du 1èr GPRA (Gouvernement Provisoire) ou dans les rangs de l’ALN (Armée de Libération Nationale) et d’autres dualités entre personnes qui sont à l’origine de plusieurs scandaleux règlements de compte entre chefs centraux et locaux, ne sont que temporairement sous boisseau, puisque leur jour viendra pour que la vérité censée et présidée de droiture réintègre l’acquiescement qui lui est dû.

Toutes les affaires du massacre de « Melouza », des morts suspectes de grands leaders comme Abane Ramdane ou Krim Belkacem, de celle dite de la « Bleuite », du refoulement expéditif des jeunes étudiants qui ont désiré rejoindre les maquis avant mai 1956, des massacres sans moindre distinction qu’ont subi les éléments du MNA de Messali El-Hadj, des envois au charbon ou des tueries envers les militants communistes algériens qui étaient dans les rangs de l’ALN et tant d’autres sujets qu’on citent sur les bouts des lèvres, sont disparues officiellement de tous rappels aussi bien par les historiens du sérail que par d’autres intéressements comme les émissions de télé et le cinéma.

Chanson espagnole chantée par une oranaise

Plus d’infos sur ce film

Alors que bien plus graves thèmes comme « le comment et le pourquoi » de l’existence d’une si forte communauté de plus de 200 000 harkis seuls à avoir embarqués avant ou après l’indépendance ce qui est proportionnellement à la population algérienne de l’époque et aux autres partants bien moindre à la réalité, des plus de 1,2 millions de pieds-noirs à avoir plier bagages et des massacres qui ont poussé les revanchards du côté de l’OAS et des réveillés à la dernière qui ont commis les pires sévices sur les anciens collabos... Tous ces sujets restent à citer, à commenter, à vérifier et à soulever puisque les cycles d’exaltation se sont épuisés au service d’une fin icarienne que d’une propulsion, le suicide que l’envol. L’Algérie se cloitre, s’autodétruit et s’embourbe dans les cycles resurgissant au gré des fastes revenus et camouflets que lui rapportent l’énergie pétrolifère, mais ne trouve pas l’harmonie stabilisante d’abord avant une voie de développement irréversible. A se demander pourquoi ? Et pour une large part, la mémoire est dévergondée car dépourvue de projections porteuses de modernité.

C’est dans cette approche que s’inscrit le dernier film de Jean-Pierre Lledo au titre évocateur : Algérie, histoire à ne pas dire. Dernier de sa « Trilogie d’exil », par laquelle il se donne la délicate peine de fouiller les normes de la citoyenneté dans un pays, sien et auquel il se reconnaît pleinement, qui a recouvert sa souveraineté sans admettre que les siens sont diversifiés, multiculturels et pluriethnique. Autour de ce film bien des remous continuent, de riposter pour préserver les positions acquises, de secouer un cocotier dont l’enracinement est miné d’une acclimatation qui n’est pas sienne. Parce que remuer un couteau dans une plaie qui tarde à se cicatriser tant au niveau de l’ex. métropole, où les relents coloniaux croient encore à une mission civilisatrice malgré les violences et les ségrégations, qu’au niveau algérien, où le complexe du colonisé offre un paradigme de victimologie partagée entre un esprit de vengeance vis-à-vis de l’ex. occupant et un incommensurable besoin de légitimité pour la dictature populiste, en place et sur le point de se convertir en une féodalité, n’est pas l’introduire dans une sinécure.

A bien regarder l’apport de toute l’œuvre de ce cinéaste, le questionnement de l’Algérie multiethnique est avancé, tel un projet sociétal. Et il n’y a peut-être pas dans le gotha des réalisateurs algériens, un tel regard enrichissant à plus d’un titre parce que parcouru et imprégné d’une distanciation utile pour capter des visions moins mécaniques que celles de vouloir apprendre l’Histoire aux générations montantes en leurs inculquant une plate simplicité de l’héroïsme avant des perceptions critiques et constructives. Ainsi globalement la modernité souffre d’une pathologie allergisante, notamment au niveau des tendances de gauche surtout, parce que le capitalisme trouve dans ce qui est « le monde moderne » ses intérêts dans la robotique et beaucoup d’autres atouts de l’avancée du savoir. Sur le plan sociologique et qui concerne l’Algérie, la formation d’une société ouverte sur la pluralité ethnique est plus posée que jamais.

La mémoire à ne pas révéler... éclate chaque à la face de chaque algérien qui ne sait toujours pas où de quoi sera fait demain et que peuvent bien être les paramètres et les contours de sa personnalité ? Elle n’est certainement pas uniquement un plat de couscous et un mélodieux chant berbère. Deux aspects que j’ai saisis après la projection du jeudi 8 mai 2008, sur invitation du manifeste des libertés, quand la première question a été posée à J.P. Lledo : « Pourquoi un tel film ? » Une interrogation, première dans la série de l’inspection idéologique et du comité de censure, que veut bien dire le film ? Et le film souffre encore, depuis la fin de l’année 2007 où son dernier clap a été fait, du mi-chemin entre censuré pas du tout...

Par N.E. Tatem avec ARGOTHEME.

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Version vocalisé de cet article, pour les non-voyants version phonétique ICI, en MP3

Messages

  • CAFOUILLAGE

    ouais, c´est le terme clé de ce texte.
    Je n´aime pas donner de leçons de grammaire, mais quand on a la prétention de faire oeuvre d´éducation, il faut faire un peu attention à certaines fautes de français qui vous font dégringoler d´un seul coup l´échelle culturelles.

    Et oui, Tatem argotheme... la langue française est élitiste et il ne suffit pas de faire le paon francophile pour lui complaire.

    Concrètement : un conditionnel après un "si", dénonce l´illettré !

    • Cher, trop cher, onéreux, anonyme ânonnant,

      Habituellement, je suis le premier à faire des remarques du type de la vôtre.
      Et si je prends la peine de vous répondre aujourd’hui, ce n’est pas par jalousie d’avoir été doublé. Non.

      C’est simplement parce que je vous trouve, ou déplacé, ou animé de mauvaises intentions, naturellement tues, dans le corps de votre commentaire, en forme de "comment faire taire".

      C’est vous, onéreux anonyme ânonnant (voire onaniste, parce qu’en voulant ridiculiser notre intervenant de semblable manière, vous ne faites plaisir qu’à vous-même), qui êtes un CUISTRE.

      Votre incapacité à remarquer les qualités du texte ci-dessus, en termes de contenu, votre mépris pour les francophiles, même paons, mais forcément étrangers, qui osent se prononcer dans notre si aimable langue, dissimulent mal votre positionnement idéologique sur le fond de la question, sur lequel je reviendrai.
      (même s’il demeure fautif d’utiliser un conditionnel après un "si")

      Ne vous en déplaise, le film de M. Lledo est somptueux, remet à plat certains faits historiques importants, bouscule le mythe pour faire place à l’Histoire. Si pour un spectateur intelligent (catégorie dont, bien entendu, je fais partie ;-) ) les Méchants ne prennent pas la place des Bons dans l’Histoire, la relativisation de ladite est œuvre humanitaire (au sens inventé pour l’occasion de la contraction de "humaniste et sanitaire").

      Si des exactions ont été commises par certains membres, ou groupes, de ceux que le film ne destitue pas de leur piédestal de libérateurs, on peut, et même estimé-je que l’on doit, les dénoncer (ce que le film ne fait même pas, se contentant de les faire connaître : prudence ?).

      Coincée entre la bêtise des nostalgiques de l’Algérie française et celle de la ministre algérienne de la culture, n’ayant pas autorisé la sortie du film dans son pays de production au motif d’un prétendu et supposé pro-colonialisme (faut-il être aveugle, ne pas avoir vu le film, pour ne pas comprendre que c’est TOUT LE CONTRAIRE), l’intelligence de l’Histoire aura ici encore bien du mal à se faire jou(i)r.

      (Tout comme, soit dit en passant, est prisonnière toute intelligence de la situation israélienne, antisémites et sionnistes s’entendant parfaitement dans l’élimination de toute place à une CRITIQUE CONSTRUCTIVE.)

      Enfin, pour votre gouverne, lorsque l’on a le désir de torcher plus blanc que blanc, on est prié de nettoyer AVANT la merde que l’on a sur les doigts.

      Vous ne voyez pas ce que je veux dire par là ?

      mais quand on a la prétention de faire oeuvre d´éducation, il faut faire un peu attention à certaines fautes de français qui vous font dégringoler d´un seul coup l´échelle culturelles.

      Simplement que vous-même avez dû manquer le cours à propos de l’accord des adjectifs singuliers... (L’idée de "culture" me semblant, sous votre clavier, rien moins que singulière, mais vous êtes démasqué.)

      Vous avez raison : il est des fautes qui vous font dégringoler...

      Mais quand on tient si fort que vous à "l’élitisme", comme à l’idée nauséabonde que la culture puisse être en forme d’échelle, on doit accepter de regarder en face la vraie nature de notre position : vous êtes un SERF, un vil petit stipendié.

      Et ceux que vous servez (et tout le monde aura reconnu les restes mal décomposés de la trop peu défunte Action Française, qui fut pourtant portée par des plumes d’une autre qualité que la vôtre, pour n’évoquer que Bernanos, ou même Maurras), rassurez-vous, vous tiennent à juste titre pour QUALITÉ NÉGLIGEABLE, sans même contredire vos convictions !

      Un cuistre, disais-je...

      En fait, je suis tellement fâché de la bassesse de votre comportement qu’exceptionnellement, je ne prendrai même pas la peine de vous saluer.

      D@v !d B.

    • De l’auteur, je n’ai pas été averti de votre réplique brute et brutale. Les brutes sont des B...

      ...bien des donneurs de leçons tablent sur le même idolâtre béat. Passage de mon modeste sujet.

      Je dois rajouter au Si du conditionnel, qu’il est de seconde zone. Même là, je le croiserai avec joie.

      Moi je me nomme ARGOT + THEME... en plus de Tatem, comme le pseudo d’un homme vert venant de la planète Idiomatique.

      On m’accorderait un article dans le langage du Verlan, un autre en type SMS et un Enième en Ch’timi... Je malaxe les conditionnels, que de plaisirs !

      Que de plaisirs si ça perturbe DONNEURS DE LECONS et fanatiques du nationalo-BEAT duquel j’ai déjà pris position.

      Un autre vous a épinglé en concordances... Il fallait bien conditionner les SI, on réplique aussi aux savants. Ceux qui épient trouveront l’excuse qui justifie la basse besogne du vigile devant la lourde du temple académique qui leur donnent galons dans l’échelle qu’ils aiment escalader, monter en grade.

    • Réponse à N.E. Tatem.
      Si vous n’aimez pas donner de leçons de grammaire, n’en donnez pas...
      On peut passer sur les fautes de frappe ou les négligences éventuelles d’expression, pour entendre le sens du message, nettement compréhensible.
      Et le respect de l’expression de tous devrait faire rejeter tout élitisme.
      Evitons de juger, sans rien savoir.
      Pourquoi répondre à un désir de communication par l’agressivité ?
      (L’auteur de ce texte est loin de pouvoir paraître illettré : le dire est une injure).
      Chacun a son rapport avec la langue (ou avec l’émotion qui précipite l’écriture).
      C.

    • Post-scriptum à ma réponse à N.E. Tatem.

      Je viens de voir que d’autres ont réagi comme moi...
      Choqués, de même. Je dois ajouter qu’effectivement l’article, lui, dit des choses
      très intéressantes. Et je suis d’accord avec l’importance accordée à ce film, que j’ai vu plusieurs fois, tant il y a matière à réfléchir. Grand documentaire humaniste. Magnifique chant d’amour adressé au pays et à ses différentes communautés natives.
      Les remarques sur la forme (sans que soit vue la richesse du vocabulaire de l’auteur, richesse qui annule les mauvaises raisons de la brutale attaque) ne sont là, certainement, que pour masquer le refus d’entendre ce qui est dit.

  • De Tatem.

    J’ai souhaité un débat, comme au ciné-club, sur le contenu du film, le cinéma algérien, les communautés et tant d’autres éléments de sociologie et de culture qui sous-tendent la perspective d’une société modernisée en Algérie... A ne pas associer au MONDE MODERNE, cher au néo-libéralisme. Pays qui dispose d’énormes atouts mais tourne en rond. « Algérie : histoire à ne pas dire » est un empêcheur de tourner-en-rond parmi tant d’autres qui tentent de dire…