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Menottes aux trafiquants d’esclaves - la centrale du racket à Croton
Publie le samedi 4 février 2006 par Open-Publishing
Dans des villes italiennes, des bases pour organiser le transfert de la Libye - 31 personnes interpellées et aussi des accusations de violences sexuelles sur des enfants
Ils formaient les immigrés à éviter les contrôles et à s’enfuir des Centres de permanences temporaire - Deux Nigériens tués à coups de marteau : "Il voulaient quitter la barque"
Traduit de l’italien par karl&rosa
CROTON - Des violences, des maltraitances sur des personnes réduites en esclavage. Et encore, des meurtres et des enfants violés. La police a démantelé une organisation qui gérait un racket pour la traite d’immigrés qui étaient formés pour éviter les contrôles en Italie.
L’opération "Abid" ("esclave" en arabe) a fait pleine lumière sur une bande d’Italiens bien organisés, avec des bases dans les principales villes du Pays, qui ont dirigé la traite de milliers d’êtres humains du Soudan, du Maroc et de l’Egypte à travers les côtes de la Libye. La police, coordonnée par le Parquet du district de Catanzaro et par le Parquet national Anti-mafia, a exécuté 31 interpellations d’autant de personnes.
Les interpellations ont lieu à Croton, Milan, Florence et Rieti. Aux personnes concernées par l’opération on conteste l’association de malfaiteurs dont le but est la traite d’êtres humains, la réduction en esclavage, le kidnapping à visée d’extorsion et la connivence avec l’immigration clandestine.
Certains membres de la bande seraient, entre autre, responsables des meurtres de deux citoyens nigériens et de violences sexuelles sur des hommes, des femmes et des enfants pendant leur déplacement de la Libye à l’Italie. En particulier, les violences auraient été perpétrées sur deux enfants, fils d’immigrés, pendant leur déplacement, géré par la même organisation, du Centre de premier accueil de Isola Capo Rizzuto, d’où leur fuite avait été facilitée, à Milan.
Les victimes des meurtres auraient été deux Nigériens : ils auraient essayé d’abandonner le bateau sur lequel ils étaient transportés pendant le déplacement des côtes libyennes à Lampedusa. L’un des éléments de l’organisation parle un complice des meurtres dans un colloque téléphonique avec intercepté par les investigateurs : "Les deux Nigériens - dit l’une des deux personnes au téléphone - ont été tués à coups de marteau. C’est la première fois que je vois quelqu’un qui est tué à coups de marteau. Ils ont été punis parce qu’ils voulaient quitter le bateau pour passer sur un bateau de pêcheurs".
L’opération, selon ce qui a été rapporté par la Police, a été rendue possible grâce aussi aux accords de coopération établis avec la Libye. Les 31 interpellations ont été prononcées par Luigi de Magistris, substitut du procureur de la République de Catanzaro et signées aussi par le Procureur Marieno Lombardi et le procureur adjoint, Mario Spagnuolo, de la Direction anti-mafia.
Les immigrés venaient de l’Egypte, du Maroc et du Soudan. Les départs avaient lieu de Libye, où les clandestins, après avoir traversé le désert, étaient reçus dans des camps d’accueil ad hoc pour être dispatchés, au fur et à mesure, vers l’embarquement.
Le prix du voyage vers l’Italie variait de 500 à 700 dollars, sur la base des "services" accessoires offerts par l’organisation, comme la possibilité de s’enfuir du Centre de premier accueil de Isola Capo Rizzuto (Croton), la fourniture de vêtements neufs et l’indication d’un numéro de téléphone pour contacter la personne chargée de gérer le déplacement suivant dans d’autres villes. Pour contraindre les immigrés à payer on aurait mis en œuvre sur eux des violences physiques et psychologiques.
Les débarquements d’immigrés gérés par l’organisation auraient été 13 au total. La centrale opérationnelle du groupe de trafiquants d’hommes était à Croton, avec des bases stratégiques à Rieti, Florence et Milan. Les investigateurs sont parvenus aussi à reconstruire les mouvements financiers gérés par l’organisation. Les sommes d’argent payées par les immigrés étaient encaissées par des prête-noms et envoyées à l’étranger avec le système du money-transfer. Ceux qui n’arrivaient pas à payer étaient séquestrés et gardés enchaînés dans des logements délabrés jusqu’à la livraison de la somme convenue.