Accueil > Merci au ministre des affaires étrangères B. Kouchner
Merci au ministre des affaires étrangères B. Kouchner
Publie le samedi 14 juillet 2007 par Open-PublishingLa méthode Sarko pour les câlins Franco-US
par Claude Angeli ’
lundi 9 juillet 2007
QUE peut-on faire POUR vous aider en Irak ?
Cette fort aimable question, posée par Bernard Kouchner à Condi Rice, la patronne du Département d’Etat, permet de résumer à elle seule le nouveau cours des rapports franco-américains. Sarkozyen a d’ailleurs confié la " feuille de route" à Jean-David Levitte, son conseiller pour les Affaires étrangères, et à Bernard Kouchner. Tous deux sont priés d’instaurer un partenariat avec les Etats-Unis dans tous les domaines, et de rétablir la meilleure des relations possible avec l’administration Bush. Bref, de rompre avec ce qu’il restait de chiraquien dans un passé que Sarkozy a toujours estimé détestable.
Le résultat n’a pas tardé. La semaine dernière, à l’ambassade des Etats-Unis comme à l’Elysée, on s’est fait un plaisir de souligner la charmante ambiance qui a présidé au séjour parisien, la semaine dernière, de Condi Rice. Le miel a coulé à flots, si l’on ose dire.
En réponse à « Bernard », Condi Rice s’est bornée à demander un nouvel effort pour la formation des cadres militaires irakiens. Ce que des officiers français pratiquent déjà en Jordanie et dans l’émirat du Qatar. Confiante en l’avenir- c’est son rôle -,elle a annoncé à Kouchner la préparation d’une offensive" majeure » des forces américaines cet été, une de plus. Puis avancé, avec beaucoup d’optimisme, son espoir que la " population » adopte une meilleure attitude à l’égard des GIs.
Entente cordiale
Convergence franco-américaine, aussi,face à Téhéran et à ses ambitions nucléaires. Selon la formule de Condi Rice, l’objectif doit être d’"asphyxier » financièrement les Iraniens. Kouchner n’a pas élevé d’objection, preuve que la position française envers Téhéran, naguère plus diplomatique, a nettement évolué.
Abordant la guerre d’Afghanistan, Condi Rice a, de nouveau, demandé aux Français de « renforcer leur dispositif » sur le terrain. Kouchner a confirmé l’envoi de 150 militaires chargés de participer à la formation des forces de sécurité afghanes.
Et, surtout, un renfort prochain en Rafale de la base française du Tadjikistan d’où six Mirage et trois Transall décollent régulièrement pour bombarder les talibans ou surveiller leurs déplacements. Enfin, effort suprême, Kouchner a annoncé le retour en mer d’Arabie du « Charles-de-Gaulle », aujourd’hui en révision à Toulon, avec son contingent de Rafale et de Super-Etendard. Seul défaut du fleuron de la Marine, il ne sera disponible qu’à l’automne 2008. On va donc un peu moins bombarder « français » d’ici là.
Accord confirmé aussi, lors de la rencontre Kouchner-Rice, face au conflit israélo-palestinien. Paris et Washington n’envisagent aujourd’hui aucune initiative particulière. Ils soutiennent seulement, et avec bien du retard, Mahmoud Abbas et son nouveau gouvernement, par peur des barbus du Hamas. Mais aucune exigence ne sera adressée en commun aux Israéliens, qui continuent d’exercer leur domination et d’agrandir leurs colonies.
Accord, enfin, sur la position à adopter au Liban. Apparemment, Sarkozy a rernoncé à la bonne idée qu’il avait eue, en juin dernier, de réunir en France tous les acteurs de la crise libanaise, Hezbollah compris. Jean-Claude Cousseran, l’ancien patron de la DGSE, qui connait bien la région, avait été dépêché sur place pour préparer cette conférence de paix. Mais sa mission a, dit-on, été« sabotée" par l’ambassade de France à Beyrouth. Sans rapport d’ailleurs avec ces querelles franco-françaises. CondiRice a dit craindre que cette conférence ne soit perçue comme un « affaiblissement des positions occidentales .
Kouchner n’y a rien trouvé à redire
Dans un couple, il faut toujours savoir faire des concessions...
© Le Canard Enchaîné
http://www.lecanardenchaine.fr/