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Message de Chavez à Fidel

Publie le vendredi 8 décembre 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

de Hugo Chávez

Coloque International Mémoire et Futur : Cuba et Fidel

Père Révolutionnaire

Cher Fidel,

Avec la plus grande ferveur révolutionnaire, je veux m’unir
à l’unanime sentiment de célébration qui parcourt toute
Notre amérique pour les cinquante ans de l’arrivée du Granma
sur les côtes de Cuba. au nom de mon peuple, reçois le plus
fraternel et le plus ému des hommages.

Avec un légitime orgueil, le peuple cubain se célèbre et se
chante lui-même dans la geste révolutionnaire qui commença
le 2 décembre 1956 et nous le faisons avec lui car la
grandeur de la Révolution cubaine nous appartient à tous.

Quelle grande histoire se concentre dans la seule mention de
ce nom : Granma. Dire Granma, c’est dire patriotisme, dire
Granma, c’est dire dignité, dire Granma , c’est dire
courazge, dire Granma, c’est dire sacrifice, dire Granma,
c’est dire lucidité, dire Granma, c’est dire audace
historique. quand nous nommons le Granma, nous nommons Marti
et Bolivar, quand nous nommons le Granam, nous nommons les
raisons pour les batailles du présent et de l’avenir, quand
nous nommons le Granma, nous te nommons, Fidel : nous
nommons le père de tous les révolutionnaires de Notre
Amérique contemporaine.

Et dire Granma, c’est nommer l’éclatante étoile qui
guiderait sa trajectoire, le chemin même et le nord de tout
un peuple qui lirait dans ce débarquement ces lettres de
lumière dans lesquelles il guettait sa prompte libération. « 
Car nous avons l’amour dans le coeur, les yeux sur la côte,
la main sur l’Amérique et l’âme à la ceinture, car qui ne
lit dans l’air tout cela en lettres de lumière ? Et avec des
lettres de lumière, on doit lire que nous ne cherchons pas
dans ce nouveau sacrifice de simples formes ni la
perpétuation de l’âme coloniale dans notre vie avec la
nouveauté des uniformes yankees mais l’essence et la réalité
de notre pays républicain, sans la peur maladive des uns
pour l’expression salutaire de toutes les idées et l’emploi
honorable de toutes les énergies, ni pour les autres, ce vol
à l’homme qui consiste à prétendre commander au nom de la
liberté par la violence dans laquelle on prive les autres
des garanties et des méthodes de celle-ci », a dit le 26
novembre 1891 à Tempa ce père infini qu’est Marti, l’étoile
guide, l’auteur intellectuel de toute cette traversée.

« Et mettons autour de l’étoile, sur le nouveau drapeau,
cette formule de l’amour triomphant : avec tous pour le bien
de tous » s’était exclamé l’apôtre de la liberté, ce même
jour à Tempa. Oui, Fidel, avec tous et pour le bien de tous,
ce fut la formule triomphante, l’étoile qui avait commencé à
illuminer Las Playitas, le 11 avril 1895 et c’est lamême
formule triomphante de la Révolution bolivarienne et de
toute la Grande Patrie qui se réveille et se secoue pour
toujours.

Le Libérateur Simon Bolivar disait que la justice justifie
l’audace de l’avoir entreprise. C’est ainsi et ce sera
ainsi. Le cinquantenaire du débarquement du Granma le
démontre, c’est la justice qui remplit l’audace de son
contenu et la justifie. Je ne peux m’empêcher d’évoquer le
beau poème « La jesta » de Pablo Néruda et je ne peux
m’empêcher de l’évoquer parce qu’elle capte de façon
magistrale la transcendante signification de ce mémorable 2
décembre 1956. La voix de Néruda continue de parler pour
nous tous :

« Si la mer profonde taisait ses douleurs

La terre amena l’espérence

Elle débarqua sur la côte

C’était des bras et des poings pour la lutte :

Fidel Castro avec quinze des siens

Descendit sur le sable avec la liberté.

L’île était obscure, comme en deuil

Mais ils hissèrent la lumière comme un drapeau

Ils n’avaient pas plus d’armes que l’aurore

Et celle-ci dormait encore sous la terre :

Alors commencèrent en silence

La lutte et le chemin vers l’étoile.

Fatigués et pleins d’ardeur ils cheminaient

Par honneur et devoir vers la guerre

Ils n’avaient d’autres armes que leur sang :

Ils allaient nus comme s’ils venaient de naître .

Et ainsi naquit la liberté de Cuba. »

Ainsi elle naquit et ainsi elle grandit et ainsi elle se mit
à marcher pour se transformer en lumière qui illumine les
chemins de la libération de nos peuples.

Je suis de ceux qui croient avec une absolue certitude que
le Granma continue encore à naviguer , laissant derrière lui
le sillage de l’émancipation. Le Granma maintient fermement
sa route et nos peuples la suivent. Nous allons avec toi,
Fidel, comme nous allons avec le Che, Camillo, Raùl, Almeida
et tant d’autres : nous apercevons la terre parce que l’Aube
que nous espérons depuis toujours est pour aujourd’hui.

Le 3 décembre, le peuple vénézuélien va commémorer et
célébrer ce cinquantenaire avec une grande victoire
populaire : une victoire d’une qualité et d’une profondeur
qui va étonner le monde. Dès maintenant, Fidel, nous te
dédions ce triomphe et nous le dédions de tout coeur au
peuple frère cubain.

Père, frère, ami, compagnon, camarade : « Hasta la Victoria
siempre ! » Nous avons besoin de toi plusieurs années encore
parmi nous avec l’état d’esprit que nous te connaissons :
l’état d’esprit de celui qui, chaque jour, est en train de
débarquer du Granma. Nous avons besoin que tu continues à
donner la belle leçon d’intégrité et de fidélité au
socialisme qu’a été et qu’est toujours ta vie : donnant
l’exemple du courage, de l’audace historique et de la
lucidité révolutionnaire. Notre Amérique et le monde ont
besoin de toi pour continuer à impulser comme toujours les
nouvelles avancées et les nouveaux combats de nos peuples.

Jusqu’à la Victoire toujours !

La Patrie ou la Mort !

Nous vaincrons !

Hugo Chávez

traduction Gaston Lopez

Messages

  • « Fidel Castro absent et malade, Pinochet hospitalisé, sale
    temps pour les dicateurs ! » Béatrice Schonberg journal de 13h.

    Heureusement que, comme disait le Che, « on n’est pas comme
    eux » parce qu’avec les victoires successives en Amérique
    Latine, des Révolutionnaires qui dédient leur victoire à
    Fidel, c’est pour elle que le temps risquerait de se
    gâter...mais ce ne sont pas les Révolutionnaires, ni Fidel,
    ni le gouvernement cubain, qui réduisent les gens au silence
    en les assassinant, juste les sbires de Pinochet...

    Elle devrait apprendre à faire la différence !

    Françoise Lopez

    • Elle n’a pourtant pas tort... Pinochet y Castro n’ont rien à voir sur un plan idéologique, mais ils ont en commun d’être ou d’avoir été dictateurs. Ils ont tout deux dirigé un régime fort et autoritaire, anihilé toute liberté pour leur peuple et fait des milliers de morts.

      Mais les chiffres démontrent des résultats économiques totalement différents : alors que les Cubains vivent dans la misère, les Chiliens ont un niveau de vie bien plus élevé et appartiennent au pays le plus développé d’Amérique latine - au Chili, des quartiers pauvres, certes, mais pas de bidonvilles. Et rien à voir avec une "réussite de la révolution". Vous les Européens êtes bien plus "traumatisés" par Pinochet que la population chilienne, pauvre ou aisée.

      Les Chiliens sont conscients que si leur pays était resté sous domination communiste ils n’en seraient pas là aujourd’hui. Et il n’est pas sûr que le régime Castro résiste à la disparition de son dictateur. Le communisme a toujours eu des répercussions économiques catastrophiques, et si les idées de départ sont plutôt belles et humanistes, sa mise en application est synonyme d’échec. Cette idéologie devrait être aussi diabolisée que les régimes d’extrême-droite. Les extrêmes ont toujours été dangereux, à droite comme à gauche.

      Et si on observe d’un peu plus près la situation économique personnelle des dictateurs ou présidents communistes - Castro ou Chavez, pour ne citer qu’eux - il semblerait que pour eux la définition du communisme soit la mise en commun des biens des autres.

    • Juste une précision, ce que tu dis à la fin de l’article est absolument faut : Fidel Castro est issu d’une riche famille de propriétaires terriens et a tout distribué à la victoire de la révolution. Moralité, il est bien plus pauvre qu’il n’aurait pu l’être par sa naissance. Même le "prestigieux" magazine étatsunien Forbes, qui annonçais que Fidel était millionnaire, n’a jamais réussi à le prouver, et s’est même rétracté lorsque Fidel leur à lancer le défi de prouver leurs dires.

      Pour revenir sur le soit disant économique du Chili par rapport à Cuba, 2 observations :

      Premièrement tu fais l’apologie de la gestion économique de Pinochet, or celui-ci n’a pas été élu mais à pris le pouvoir de force. Quoi que tu penses du système libéral et de ses mérites, ce n’est pas celui-ci qui avait été choisi par le peuple Chilien. J’en conclu donc que tu préfères une dictature sanglante mais riche, à la démocratie. Dont acte. (heureusement que tu dis qu’il faut systématiquement éviter les extrêmes, sinon je commencerai à penser que tu as un problème avec la démocratie et la souveraineté du peuple).

      Deuxièmement, tu parts du principe que le libéralisme à mieux fonctionné au Chili que le socialisme à Cuba. Premièrement comparons ce qui est comparable. Si le Chili avait subi un blocus économique, la supériorité du model libéral serait déjà peut-être moins évidente à tes yeux. De même les deux pays n’ont pas forcement les mêmes atouts économiques au départ. Le Chili possède les plus grande mines de cuivre au monde et les exploite de manière intensive. C’est vrai que quand on vit sur un pays sans pétrole ou grosse richesse naturelle, c’est peut-être un peu plus compliqué de développer son PNB.
      Et si on se disait en fait que pour un pays dont les richesses naturelles sont les fruits, le tabac, la canne à sucre ou le rhum, Cuba ne s’en sort pas si mal ?
      Car ce que tu semble ignorer, c’est que la richesse et le confort, relatif, des cubains, ils ne le doivent qu’a EUX MEME. Pas de pillage des ressources chez les voisins, pas de gonflage artificiel des chiffres économiques par les subventions et les importations massives des états-unis, pas d’impérialisme économique, pas de destruction massive des ressources naturelles pour créer du profit.

      Que serait la France sans toutes les richesses et l’énergie qu’elle à spolier dans le monde (et je ne parle pas des conséquences humaines et morales dramatique de ce pillage légal) ?

      Je trouve donc que Cuba ne s’en sort pas si mal étant donné leurs conditions de développement économique. Je pense aussi que si la planète devait encore vivre 100ans, les cubains pourrait encore jouir d’une économie saine, d’un environnement non pollué, ou les populations ne sont pas sacrifiées sur l’hôtel de la production (j’en profite pour t’inviter à t’informer un peu sur les récentes révoltes de populations contre les entreprises minières qui veulent faire sauter des glaciers, ou dont les produits chimiques détruisent toute vie animale autours des mines, tu vera peut-être la belle économie Chilienne d’un autre œil, du moins c’est tout le mal que je te souhaite). Cuba, de son côté, a été reconnu par le WWF, comme le seul pays respectant les conditions du développement durable, pas mal non ? Si tout le monde vivais comme les français, il faudrait l’équivalent de 3 planètes Terre pour les ressources. Si tout le monde vivait comme les cubains, il en faudrait juste...une. C’est intéressant non, à l’heure ou tout le monde est d’accord pour dire que l’humanité fait face à de nombreuses menaces environnementales ?

      Peut-être que ces modestes considération "écolo" ne feront pas changer d’avis l’économiste qui sommeille en toi, alors juste une dernière info : l’an passé Cuba est le pays d’Amérique Latine qui a connu la plus forte croissance économique (+9%, de mémoire). Qui a dit que socialisme et développement économique n’était pas compatible ?

      a+
      (ps : quand tu accuses quelqu’un, apporte des preuves, sinon ça s’appelle de la diffamation)

      Obsinter
      http://obsinter.free.fr