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Ministres : cinq départs en un an sous le feu de la polémique

Publie le lundi 30 mai 2011 par Open-Publishing
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Avec Georges Tron, ils sont cinq à avoir été écartés du gouvernement depuis l’été dernier, pour cause de permis de construire illégal, de cigares offerts par l’Etat, d’affaire Bettencourt ou de jet tunisien Rappel.

Georges Tron et Eric Woerth, à l'époque secrétaire d'Etat à la  Fonction publique et ministre du

Georges Tron et Eric Woerth, à l’époque secrétaire d’Etat à la Fonction publique et ministre du Travail, quittent l’Élysée, le 30 juin 2010.
(Benoît Tessier / Reuters)

La démission de Georges Tron, cinq jours seulement après la révélation de plaintes le visant pour agression sexuelle : effet collatéral de l’affaire DSK ? Sans doute, mais pour les éditorialistes, la décision prise sans traîner de mettre à pied le secrétaire d’Etat à la Fonction publique est aussi liée aux précédentes polémiques qui ont touché des ministres ces derniers mois. A moins d’un an de la présidentielle, pas question pour l’exécutif de s’enferrer dans une nouvelle controverse, type « affaire MAM » ou « Woerth-Bettencourt ».

Pour Matthieu Verrier, de La Voix du Nord, le gouvernement « ne peut se permettre de nouveaux soupçons à l’égard d’un de ses membres ». « Aujourd’hui, c’est haro sur les boulets », s’exclame Philippe Palat dans le Midi Libre, tandis que Philippe Jarasse, dans L’Est Républicain, tout en notant l’impossibilité de rester au gouvernement vue la gravité des accusations, admet que « ses prédécesseurs en scandales et démissions avaient semblé plus résistants » que Tron. Il est donc le cinquième ministre écarté du gouvernement depuis l’été 2010. Rappel.

Joyandet et Blanc : l’avion, le permis de construire et les cigares

(Joyandet et Blanc. Reuters)

Tir groupé, le dimanche 4 juillet 2010, en début de soirée. Un communiqué de l’Elysée confirme le départ du secrétaire d’Etat à la Coopération et à la francophonie, Alain Joyandet -qu’il avait révélé plus tôt sur son blog-, et annonce au passage... celui de Christian Blanc (Grand Paris). Le premier avait lui-même l’intention de partir, le second nettement moins.

Joyandet, sarkozyste de longue date, a d’abord été épinglé par Le Canard, en mars, pour avoir loué un avion privé au rondelet tarif de 116 500 euros afin de participer en Martinique à une conférence sur la reconstruction en Haïti. Trois mois plus tard, sa barque se charge avec des révélations sur un permis de construire illégal dont il aurait bénéficié pour agrandir sa maison de Grimaud (Var).

Blanc a lui aussi été visé par l’hebdo satirique pour s’être fait offrir par l’Etat 12.000 euros de cigares en dix mois. Même s’il clame avoir remboursé 3.500 euros le 10 juin, l’impact, en pleine affaire Woerth-Bettencourt, est désastreux et conduit le duo Sarkozy-Fillon à faire sauter les fusibles Joyandet et Blanc. Probablement aussi pour protéger le ministre du Travail Eric Woerth, en première ligne sur le dossier crucial des retraites.

Woerth, grillé par l’affaire Bettencourt

(Woerth, le 18 novembre. AFP/Lionel Bonaventure)

Il aura tenu cinq mois, carbonisé par le scandale Bettencourt, mais fort du soutien présidentiel. Le 14 novembre, à l’occasion d’un remaniement d’importance -même si François Fillon reste à Matignon-, Eric Woerth quitte la rue de Grenelle.

Dans le scandale Bettencourt, il était mis en cause à double titre : sa double casquette, à l’époque, de ministre du Budget et de trésorier de l’UMP -aux petits soins avec les gros donateurs- et car sa femme, Florence Woerth, travaillait pour le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt. Sous pression de l’opposition, il a pu mener à terme la réforme des retraites mais le député-maire (UMP) de Chantilly doit désormais aussi s’expliquer dans l’affaire de l’hippodrome de Compiègne (Oise).

MAM débarquée à cause de l’ami du jet tunisien

(Alliot-Marie, le 17 novembre. AFP/Lionel Bonaventure)

Le limogeage de la ministre des Affaires étrangères, lâchée par son camp, était acté trois jours avant le remaniement du 27 février. Combattive jusqu’au bout, Michèle Alliot-Marie n’a pu empêcher son remplacement par Alain Juppé. En 45 jours de polémique, elle avait multiplié les bévues, d’abord en loupant le coche de la révolution tunisienne, avec son offre, en pleine répression des manifestations, de coopération policière au régime Ben Ali.

Surtout elle s’est très mal défendue de ses vacances de Noël en Tunisie, au cours desquelles elle a embarqué dans le jet d’Aziz Miled, un homme d’affaire tunisien, ami de longue date de ses parents mais proche de Ben Ali. Patrick Ollier, son compagnon et ministre des Relations avec le Parlement, lui, reste en poste.

http://www.liberation.fr/politiques/01012340380-ministres-cinq-departs-en-un-an-sous-le-feu-de-la-polemique

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