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Mise en garde, la campagne référendaire a fait une malheureuse, Lutte ouvrière
Publie le dimanche 21 août 2005 par Open-Publishing5 commentaires
de Stéphane Sahuc
Le carnet politique
Mise en garde. La campagne référendaire a fait une malheureuse : Lutte ouvrière. La formation d’extrême gauche, qui pourtant avait pris position pour le « non » à la constitution européenne, reproche à la LCR ses initiatives avec le PCF et les partisans socialistes du « non ». LO a ainsi refusé de participer au débat que la LCR va organiser lors de son université d’été, à la fin d’août à Port-Leucate (Aude), avec la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, le socialiste Jean-Luc Mélenchon, l’écologiste Francine Bavay, et Olivier Besancenot, sur « les perspectives de la gauche anticapitaliste » après la victoire du « non » au référendum. « Nous ne voyons pas ce que nous pourrions discuter sur ce sujet avec les invités que vous citez. Ils ne sont anticapitalistes que dans vos propres écrits », expliquent les dirigeants de LO. Dans sa revue Lutte de classes, LO estime carrément que la LCR tente pour « la énième » fois de « trouver des alliés sur sa droite », dans un papier signé, selon le Monde, par « Roger Girardot, nom de plume de Hardy, soit Robert Barcia dans le civil, patron de l’organisation ».
Qu’est-ce qu’on est bien tout seul ! LO ne s’en prend pas uniquement à ses alliés de la LCR. Plus classiquement, le PCF fait partie de ses cibles favorites. Toujours dans sa revue Lutte de classes, la formation d’Arlette Laguiller dénonce la pétition du PCF visant à recueillir un million de signatures, et qui exige que le président de la République, respectant le verdict populaire, retire la signature de la France, que l’Union européenne engage une négociation sur sa politique économique et sociale et sur ses institutions, et que les peuples soient associés à cette discussion et consultés. Pour la formation trotskiste, il n’y a rien à exiger de Chirac : « Ce sont le Parti communiste et ses compagnons de route qui ont promis que la victoire du "non" changera le rapport des forces et "obligera" Chirac à tenir compte du vote populaire. » Conclusion des amis d’Arlette Laguiller : « Le Parti communiste a abusé ceux qui lui ont fait confiance. Et il continue à les abuser en faisant croire à l’efficacité d’une pétition. » On comprend mieux pourquoi LO a fait le minimum durant la campagne référendaire. Le « non » de LO n’était qu’un positionnement tactique.
Maccarthysme. Georges Mothron, maire (UMP) d’Argenteuil, s’est lancé dans une véritable chasse aux sorcières. Ses victimes : les noms des rues. À Argenteuil, on débaptise à tout va. Toute plaque de place, de rue, d’avenue qui porte un nom ayant un lien avec le communisme est impitoyablement arrachée. Déjà trois axes majeurs ont été renommés : le boulevard Lénine est devenu celui du Général-Leclerc, l’avenue Marcel-Cachin se transforme en avenue Maurice-Utrillo. L’esplanade Maurice-Thorez est carrément rebaptisée esplanade de l’Europe. Quant aux habitants, on ne leur a même pas demandé leur avis. Georges Mothron, comme d’autres avant lui, pense qu’il suffit d’effacer les personnages des photos pour changer l’histoire.
Vieilles lunes
VIEILLES LUNES.Dans une tribune intitulée « L’été des faux débats » et publiée dans le Monde, Édouard Balladur plaide pour un plan de réformes à cinq ans et tacle au passage Chirac et Villepin, accusés de manquer de courage. Objectifs de Balladur : réduire les déficits, l’endettement et la pression fiscale, assouplir le marché du travail et mettre en place des « incitations efficaces à l’investissement et à l’emploi ». « Au lieu de se référer sans cesse à son modèle, inaltérable et permanent, la France doit admettre qu’elle doit aussi s’inspirer des autres. Son influence - politique, militaire, morale - dans le monde dépend de sa force économique retrouvée », assure l’ancien premier ministre décidément en manque d’idées nouvelles.
Vieilles lunes (bis). L’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin s’est officiellement déclaré « candidat à l’élection sénatoriale » du 18 septembre dans la Vienne. À la fin de juin, Claude Bertaud avait démissionné de la Haute Assemblée pour permettre à l’ex-premier ministre de retrouver un siège au palais du Luxembourg. Au cours d’une conférence de presse, ce dernier a dit vouloir être « sénateur à temps plein » et « mettre l’accent sur l’emploi ». Que ne l’a-t-il fait durant ses trois ans à Matignon...
Rififi au PS. Le futur congrès du PS s’annonce plus que tendu. Les partisans socialistes du « oui » font assaut de surenchères sectaires. François Rebsamen, proche de François Hollande, a annoncé qu’à cette occasion la direction proposera d’interdire à tout responsable qui ne respecterait pas le vote des militants de se présenter au nom du parti pendant une période de deux ans. Michel Rocard accuse Laurent Fabius d’opportunisme et menace les militants PS de scission si les partisans du « non » emportaient le congrès. De son côté Claude Bartolone, partisan du « non » et proche de Laurent Fabius, estime qu’il faut « une autre majorité » au PS. Il dénonce le « triple échec de la direction » qui « a divisé les socialistes » et « a été méprisante vis-à-vis d’autres formations politiques de gauche ». Et d’ajouter méchamment que François Bayrou « donne davantage le sentiment d’être la voix d’une opposition au gouvernement, comparé au silence de la direction provisoire du PS ».
Messages
1. > Mise en garde. La campagne référendaire a fait une malheureuse : Lutte ouvrière, 21 août 2005, 15:52
Je fais reaction aux rues débaptisées d’Argenteuil :
certes, changer des noms n’effacera pas le passé, mais il faut rappeler que ce n’en était pas le but non plus !
Changer les noms de ces rues, cela témoigne des mutations de la ville, des désirs de ses habitants qui ne souhaitent plus être identifiés à Lénine, dont la "grandeur" est tout de même discutable.
Les temps changent et il nous faut l’accepter.
1. > Mise en garde. La campagne référendaire a fait une malheureuse : Lutte ouvrière, 21 août 2005, 19:10
Les temps changent et rien ne change !Les mystificateurs sont plus que jamais à l’action. En quoi le fait de débaptiser systématiquement rues et places faisant référence au communisme ou au socialisme témoigne-t-il des mutations de la ville ? En quoi le fait d’habiter rue "Lénine" constitue-t-il une identification au personnage ? Sornettes que tout cela, mais pas innocentes.
2. > Mise en garde. La campagne référendaire a fait une malheureuse : Lutte ouvrière, 21 août 2005, 19:30
je crois sincèrement qu’on aurait changé une avenue Général de Gaulle en ce que vous voulez, que vous n’auriez pas fait autant de bruit...
3. > Mise en garde. La campagne référendaire a fait une malheureuse : Lutte ouvrière, 21 août 2005, 19:38
Je ne suis pas gaulliste et cela ne me gêne en rien d’habiter avenue de Gaulle. Il faut être un peu névrosé pour en arriver là !
2. > Mise en garde, la campagne référendaire a fait une malheureuse, Lutte ouvrière, 9 septembre 2005, 19:18
Bonjour, Je tiens à participer à ce débat sur le changement des noms de rue par une équipe municipale.
Les noms de rue ne sont pas la propriété des élus, ils appartiennent à l’histoire de la vile.
Changer les noms de rue, c’est en même temps vouloir effacer le passé de cette ville. Or, même si l’équipe actuelle succède à une équipe de couleur politique diamétralement opposée, les élus doivent respecter ce caractère historique que constitue le nom des rues. Les changer est un manque de respect pour les habitants qui pour certains ont vévu depuis toujours dans cette localité.
D’autre part, si à chaque changement de sensibilité politique, la nouvelle équipe change le nom des rues... Non, c’est incensé
A la limite, changer un nom de rue devrait n’être possible que si une majorité des habitants de cette rue le désire.