Accueil > Mon coup de gueule pour sauver l’intermittence

de Frédéric DUTOIT député des Bouches-du-Rhône, PCF
Juin 2003-juin 2005, deux ans déjà. Deux ans que l’on joue avec les nerfs des intermittents. Deux ans après la signature d’un protocole d’accord minoritaire sur leur régime d’assurancechômage, on a l’impression que le gouvernement essaie de calmer les esprits à la veille de l’ouverture de la saison des festivals, histoire de passer un été plus tranquille que les fois dernières. Seul le MEDEF et son habituelle arrogance confirme - certes sans tapage - son refus de maintenir le dispositif spécifique des intermittents.
Le comité de suivi de l’assurance-chômage des intermittents du spectacle, du cinéma et de l’audiovisuel, composé notamment de parlementaires de toutes les sensibilités politiques représentées à l’Assemblée nationale et au Sénat, a toujours joué le jeu de la concertation. J’ai personnellement apprécié son rôle à la fois consensuel et engagé pour « sortir de la crise par le haut ». Récemment, je n’ai pu toutefois m’empêcher de pousser un coup de gueule.
Comme 95 députés UMP, comme tous les députés UDF, PS et PCF, j’ai déposé
une proposition de loi destinée à préciser les bases d’un régime spécifique d’assurance-chômage dans le cadre de la solidarité interprofessionnelle au sein
de l’UNEDIC. L’article premier définit ainsi « les modalités de l’ouverture des
droits à indemnisation, sur une période de référence de douze mois, avec une
date d’anniversaire fixe et le versementd’une indemnité sur l’ensemble de cette même période de référence ».
Pourquoi le gouvernement refuse-t-il d’inscrire cette proposition de loi à l’ordre
du jour de l’Assemblée nationale et du Sénat ? Pour ne pas trop s’émanciper des théories du MEDEF ? Les députés ont majoritairement déposé cette proposition de loi. On est enclin à penser qu’ils voteront ce qu’ils proposent,
et même que d’autres les rejoindront.
Mais, cela ne suffit pas.
La France de la démocratie doit être respectée
– j’en appelle aux intermittents qui souffrent de ce manque de reconnaissance
– j’en appelle aux publics, aux femmes et aux hommes sensibles àl’essor de la liberté de création qui n’estautre que la grande aventure des festivals, comme ici en Avignon
– j’en appelle au mouvement populaire, à tous les élus.
La proposition de loi doit, en partie, débarrasser la création culturelle et artistique des visées les plus libérales. Et devenir incontournable dans les négociations qui s’annoncent à l’automne.
Puisse l’été porter conseil...