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Montebourg appelle les politiques à boycotter Fogiel, Ruquier, Bern, etc

Publie le jeudi 16 février 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

"Toute une génération politique s’est vendue à la télé"
samedi 11 février 2006.

Depuis le temps qu’on les voit, les responsables politiques, faire les marioles sur les plateaux des émissions de divertissement. Chanter Tata Yoyo, faire les marionnettes avec les mains, échanger de langoureux sourires démagogiques avec les rappeurs en promo, se faire caresser dans le sens du poil, ou lyncher, par le comique de service.

Depuis le temps qu’on les voit accourir au moindre claquement de doigts de Fogiel, d’Ardisson, de Ruquier, de Bern, de Cauet, d’Arthur, de Drucker, de Karl Zéro.

Depuis le temps qu’on voit ça, tous les soirs, sur toutes les chaines, on avait fini par penser que c’était normal. Que celà faisait partie de la fonction politique de caresser la main de Michaël Youn, comme Jack Lang, sur le plateau d’Arthur. Qu’il fallait prendre acte de ce qu’ils n’avaient plus rien d’autre à dire. Plus rien à attendre, sinon de grapiller quelques grammes d’amour, en espérant que rejaillissent sur eux quelques gouttes de la popularité supposée des "people" qu’ils côtoient. On s’était laissés contaminer par la fatalité de ce rabaissement du politique. On comprenait bien le calcul des plus vertueux d’entre eux (les autres, n’en parlons même pas). S’il faut en passer par ces singeries pour diffuser à un public supposé non réceptif quelques tout petits morceaux, le plus digestes possible, de message politique, alors allons y. On pressentait bien toute la fausseté de ce calcul.

Quand un homme ou une femme politique se fait applaudir chez Fogiel ou chez Ruquier, ce que retient le télespectateur, ce qui s’imprime, ce n’est pas la phrase applaudie. Ce sont les applaudissements. Ce qui reste, c’est le sourire ravi du politique applaudi comme Bigard ou Elie Seimoun. A la télévision, le dispositif s’impose quasiment toujours au message.

Depuis longtemps, je me demandais comment Arnaud Montebourg, député socialiste rebelle, si allergique dans sa démarche politique à tout ce qui ressemble à des compromis, pouvait passer des compromis avec ce rabaissement-là. Depuis longtemps, je me demandais comment il pouvait lui être plus facile de dire non à Hollande que de dire non à Fogiel. Quand il m’a appelé fou de colère, l’autre semaine, après avoir subi une nième humiliation souriante sur un plateau de Canal+, en me disant qu’il ne voulait plus jamais y aller, plus jamais, j’ai tout de suite souhaité lui offrir le plateau d’Arrêt sur images pour dire celà. Il le dit ce dimanche. Il ne mâche pas ses mots.

Il rompt d’un coup avec "toute une génération politique, qui s’est vendue à la télé". Il appelle tous les politiques à boycotter ces émissions dégradantes. Il appelle le CSA à inscrire dans le cahier des charges de toutes les chaines, publiques ou privées, l’obligation de consacrer une soirée par mois à une grande émission de débat politique. Ne manquez pas l’émission, vous avez peu de chances d’en entendre parler ailleurs à la télé. Des dents vont grincer. Mais ces choses ont été dites. Et je suis fier qu’elles l’aient été sur le plateau d’Arrêt sur images.

Depuis la privatisation de TF1 en 1987, qui a marqué le commencement de cette dérive, c’est la première fois qu’un politique prend le risque de se griller avec les seigneurs de la politique-spectacle. Celà ne lui sera certainement pas pardonné. J’ai appelé Arnaud Montebourg vendredi soir, après l’enregistrement. Il m’a simplement dit qu’il était heureux de s’être lavé du malaise qui l’envahissait depuis des années.

 http://www.bigbangblog.net/article....

Messages

  • Mitterrand en 1981, puis Montebourg en 2007.
    Le terme "socialisme" n’en finit pas d’être détourné.
    Au départ, c’est un mouvement ouvrier.
    Et à la fin, cela se termine par un consensus acceptable concernant la directive Bolkestein.

    la gauche propre sur elle n’en fini pas d’être étonnée de ne pas plaire à son electorat.
    la gauche propre sur elle se demande toujours pourquoi le peuple ne vomit pas du caviar.

  • Je viens d’aller voir cette émission... C’est nul. Comme tout ce qui passe à la télé. J’ai perdu plus d’une heure. A mon avis Montebourg aussi. D’ailleurs on l’entend trés peu.Pas moyen de finir une phrase. La parole est surtout accaparée, comme toujours, par les clowns de service (ici ; Zeimoun (Figaro) et aphatie (rtl) et le bateleur local. Franchement, à part qu’il y a pas d’applaudissements, en quoi c’est différent ?

    Non. Montebourg, il aurait mieux fait de passer par internet au lieu d’aller dénoncer la télé..... à la télé !!!

    Et puis, ce Schneidermann depuis son trafic avec Bourdieu (comparer avec le traitement réservé à Messier...) et les films de P.Carles, on sait EXACTEMENT ce qu’il vaut : peanuts.

    yet.

  • Au contraire, laissons aux marionettes politiques se faire ridiculiser en souriant dans des émissions qui leur vont si bien.

    Quant à ce que le télespectateur retient, c’est le prendre pour un con que de dire qu’il ne retient que les applaudissements, les réponses stériles aux questions toutes aussi stériles sont également enregistrées dans les cervelles.

    Qu’ils augmentent ces émissions "politico-rigolottes", laissons les "stars" de la politique s’y discréditer, se rabaisser jusqu’au point de n’exister qu’en figure de pître !

    Esteban

  • Bien que la concurrence des mass media audiovisuels entre eux soit malsaine par essence, la TV permet quand même encore de s’adresser à un grand nombre de personnes. Un responsable politique doit donc tenter d’utiliser la TV au mieux et éviter autant que possible d’être utilisé par elle.