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Mort de Rémi Fraisse à Sivens : le gendarme qui a tiré la grenade en garde à vue
Publie le mercredi 14 janvier 2015 par Open-Publishing4 commentaires
Mort de Rémi Fraisse à Sivens : le gendarme qui a tiré la grenade en garde à vue
Le jeune militant écologiste est mort fin octobre touché mortellement par une grenade offensive. Le gendarme, qui l’a tirée, a été mis en examen mercredi matin.
Il a lancé la grenade qui a tué Rémi Fraisse sur le site du barrage de Sivens (Tarn), le 26 octobre dernier. Mercredi matin, le gendarme à l’origine de l’explosion mortelle a été placé en garde à vue. Selon les informations du Parisien, le maréchal des logis chef J. est actuellement entendu au Bureau des enquêtes judiciaires, situé à Malakoff (Hauts-de-Seine) et qui dépend de l’inspection générale de la gendarmerie. La garde à vue a lieu dans le cadre de l’information judiciaire ouverte, trois jours après le décès du jeune militant, pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». La disparition de ce botaniste de 21 ans, opposant au barrage de Sivens, avait provoqué l’émoi dans une partie de l’opinion publique. L’enquête, ouverte contre X, vise des « faits commis par une personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions ».
Le procureur récuse toute conclusion hâtive que l’on pourrait tirer à partir de cette garde à vue. Cette dernière « est le cadre le plus porteur de droits », explique-t-il. Ce n’est toutefois pas l’avis d’Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts. « Quand on met quelqu’un en garde à vue, ça veut dire qu’on a des informations comme quoi la personne a commis un délit », avance-t-elle au Parisien. Le parti écologiste, qui avait remis en question les méthodes d’intervention employées par les forces de l’ordre à Sivens, attend désormais de « voir ce qui se passera par la suite ».
L’avocat de la famille de Rémi Fraisse rappelle de son côté « qu’une garde à vue ne peut être réalisée que s’il existe des éléments susceptibles d’établir la réalité de l’infraction reprochée. » Pour lui, « le choix du régime de garde à vue désavoue ipso facto les conclusions de l’enquête administrative » de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN).
Aucune faute professionnelle
Cette dernière avait écarté, début décembre, toute faute professionnelle des gendarmes. Le maréchal des logis chef J. en était sorti blanchi. « Mon client a eu une réponse graduée et proportionnée », avait indiqué l’avocat du gendarme, le 26 novembre. « Il est dans le même état d’esprit qu’un conducteur qui s’est parfaitement conformé au Code de la route, mais dont le véhicule a heurté mortellement un autre usager qui n’aurait pas respecté une interdiction », avait-t-il ajouté. Âgé de 32 ans, le gendarme était, au moment du drame, chef d’un groupe de huit militaires chargés de sécuriser le site de Sivens. L’homme avait fait un parcours sans faute au sein de la gendarmerie, qu’il avait intégrée en 2001.
Dans son rapport d’enquête, l’IGGN avait estimé que les avertissements préalables au lancer de grenade avaient été effectués et que le tireur avait « démontré sa volonté d’éviter de blesser un manifestant en prenant la précaution d’utiliser une paire de jumelles pour vérifier si personne ne se trouvait dans la zone ». La nuit même des faits, le maréchal des logis chef J. expliquait aux enquêteurs avoir pris la décision de jeter la grenade « au vue de la situation qui [était] à [ses] yeux critique », rapporte Mediapart. Un scénario confirmé par le capitaine J., commandant de l’escadron de gendarmerie mobile en charge des opérations, pour qui « les adversaires [étaient] extrêmement déterminés et rompus à ce genre de lutte, équipés de casque, masque à gaz et de boucliers artisanaux pour certains, usant d’explosifs de conception artisanale. » Le 13 novembre dernier, l’utilisation des grenades offensives, en principe non létales, a finalement été interdite par le gouvernement.
Messages
1. Mort de Rémi Fraisse à Sivens : le gendarme qui a tiré la grenade en garde à vue, 14 janvier 2015, 15:18, par jean 1
Qu’est-ce ?un problème de lunette.
2. Mort de Rémi Fraisse à Sivens : le gendarme qui a tiré la grenade en garde à vue, 14 janvier 2015, 17:17
Une garde à vue est différente d’une mise en examen. On est un cran plus loin.
Concernant le parallèle routier, il faut considérer que quelqu’un avait mis de l’huile sur la route. C’est ce "quelqu’un" qu’il s’agit de connaître qui par ailleurs s’ingénie à se cacher.
1. Mort de Rémi Fraisse à Sivens : le gendarme qui a tiré la grenade en garde à vue, 14 janvier 2015, 17:40, par alain chancogne
elle peut ou pas conduire à une mise en examen, après ou non prolongation (48h maxi dans ce cas)
c’est la procédure normale qui au moins, démontre que la réaction a interdit qu’on n’ouvre pas une instruction..
3. Mort de Rémi Fraisse à Sivens : le gendarme qui a tiré la grenade en garde à vue, 15 janvier 2015, 16:42, par patriot act
Quel pays où on met en garde à vue un fonctionnaire qui fait son travail et qui obeît aux ordres. C’est une honte !
Raisonnement : le premier devoir des fonctionnaires est l’obeïssance hierarchique (sauf un cas, ordre manifestement illégal ET de nature à compromettre un intérêt public). Donc je désobeï je passe en conseil de discipline, j’obei je vais en garde à vue.
Conséquences la fonction publique part en déliquescence puisque il n’y a plus de garantie ni de protection (entre cela et les procédures pour harcèlement moral quand on demande à un agent de faire son boulot). tout le monde se déresponsabilise et le service public n’existe plus. A ce rythme cumulé à la crise économique, morale et à l’insécurité, le système ne durera pas 10 ans. C’est le bas Empire...Alea jacta est