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Mort des 35H

Publie le jeudi 19 juin 2008 par Open-Publishing
7 commentaires

Les 35 heures démantelées en France

l y a dix ans, la réforme avait été votée en fanfare par le gouvernement Jospin. Celui de François Fillon vient de l’abolir en catimini. Les trente-cinq heures, c’est fini. Du moins dans l’esprit. La majorité n’a pas voulu prendre le risque de se mettre l’opinion à dos en exécutant sur la place publique une loi considérée comme un acquis social par une large majorité de Français. La durée légale du travail ne changera donc pas. Mais le texte adopté mercredi en conseil des ministres est sans ambiguïté. En autorisant les entreprises à négocier elles-mêmes leur contingent d’heures supplémentaires, le « verrou » si souvent dénoncé par Nicolas Sarkozy a fini par céder. « C’était la dernière étape pour réparer les dégâts des trente-cinq heures », a même commenté le président.

Toujours en délicatesse avec l’opinion, le chef de l’Etat trouve là l’occasion de renouer avec son électorat et de montrer qu’il fait ce qu’il dit. En campagne, en se présentant comme le « candidat du pouvoir d’achat » il avait promis aux Français de « travailler plus pour gagner plus ». Un slogan qui faisait mouche mais qui tarde aujourd’hui à produire ses effets alors que les ménages ont de plus en plus de mal à finir leurs fins de mois…

Au lendemain d’une mobilisation sociale très décevante pour les deux principaux syndicats – la CGT et la CFDT –, le gouvernement a choisi de passer en force. La voie lui semble d’autant plus libre que les socialistes eux-mêmes sont aux abonnés absents pour défendre la réduction du temps de travail, et que certains (l’aile la plus réformiste du PS) admettent même que les trente-cinq heures étaient une erreur. La nouvelle loi sera examinée en « urgence », c’est-à-dire en limitant les navettes entre l’Assemblée nationale et le Sénat. Objectif : mettre sans tarder tous les outils en place pour tenter de débrider la croissance. Car l’Elysée est convaincu que sa politique économique et sociale portera ses fruits pourvu qu’on laisse du temps au temps.

A peine treize mois après son arrivée aux affaires, Nicolas Sarkozy a donc lancé la plupart des grands chantiers qu’il projetait : service minimum en cas de grève, réforme des régimes de retraite avec l’allongement de la durée des cotisations et assouplissement des trente-cinq heures. Ajoutez à cela une réforme sur la représentativité syndicale adoptée elle aussi en conseil des ministres hier et vous aurez le « paquet social ». Les syndicats devront désormais peser au moins 10 % dans les entreprises pour être reconnus.

Pas d’euphorie
L’Elysée, pourtant, est loin de céder à l’euphorie. Car ces réformes ont un prix : la paix sociale. Au début de son mandat, Nicolas Sarkozy avait su spectaculairement s’amadouer les syndicats. Leurs leaders étaient mieux reçus que jamais. Et le ministre du Travail, Xavier Bertrand, très apprécié de Nicolas Sarkozy au point d’être pressenti pour succéder à François Fillon à Matignon, avait même acquis le surnom de « negociator » tant il s’avérait habile dans la concertation. Mais l’humeur n’est plus à la détente. Parce qu’ils ont le sentiment d’avoir été trahis (la loi va bien au-delà de ce qu’ils avaient convenu), les syndicats se cabrent. Ils appellent déjà à la mobilisation pour la rentrée prochaine.

L’avenir des réformes pourrait alors devenir autrement plus compliqué… D’autant que la morosité économique (croissance molle et inflation record) ne crée pas vraiment de bonnes conditions pour exiger aux Français de nouveaux sacrifices…

http://iphone.lesoir.be/actualite/France/article_607602.shtml

Messages

  • les français n’ont qu’à savoir ce qu’ils veulent et bouger leurs fesses !!!!!

    marre de faire 1 manif par ci par là et plus rien, c’est tous ensemble et en même temps qu’il faut être dans la rue et tout bloqué !!!!!

  • Les 35 heures officielles ont duré dix ans. C’est mieux que les 40 heures officielles, adoptées en 36 et abolies en 38, à la grande satisfaction de ceux qui appelaient les ouvriers "les salopards en casquette".

  • La voie lui semble d’autant plus libre que les socialistes eux-mêmes sont aux abonnés absents pour défendre la réduction du temps de travail,

    Oui ils sont où les socialistes ? Ils sont lâches, ils ont pondu les 35 h (à notre plus grande joie), et maintenant ils nous abandonnent avec "leur bébé" à la voracité de Sarkoump ! C’est incompréhensible ! Et ça se dit de gauche ??? Ah les usurpateurs !!! On ne le dira jamais assez !!!

    • C’est tout à fait compréhensible.

      Jospin était arrivé au pouvoir en 97 pour calmer le climat social qui était au rouge vif depuis les grandes gréves de la fin 95.

      Il a servi les capitalistes d’une manière plus subtile que juppé (en gros, plus de privatisations que d’attaques directes sur le niveau de vie, et des mesures qui ont l’air favorables comme les 35 heures mais qui ontun bilan douteux quand on sait qu’il y a us une augmentation de la charge de travail de chaque heure dans les faits)

      Défendre les 35 heures aujourd’hui ca donnerait un point d’ancrage pour commencer la lutte, alors que leur perspective ca a toujours été de favoriser les capitalistes francais (avec l’argument classique, si les patrons mangent plus, ca feras plus de miéttes à ramasser pour les petits) d’une manière moins "bourrine" que la droite, c’est tout.

    • C’est vrai tout ça. J’ai entendu que Hollande allait recevoir les syndicats pour parler des 35 h, et comment riposter !

      Il serait temps non, que le pondeur des 35 h s’active ! Le PS après avoir vampirisé le PCF jusqu’à l’os, s’est détourné de la classe ouvrière la mettant dans une situation catastrophique, qui l’a fait régresser de plus d’un siècle ! Voilà qu’après l’abandon des salariés du privé, il en fait de même avec le public et notamment les profs et l’école, symbole de réussite sociale normalement.

      Bon ça va maintenant, c’est quand même pas la faute des gens si le PS n’a pas été choisi aux commandes de l’état. C’est pas de notre faute si SR ne croyait pas à son programme et encore moins à augmenter immédiatement le smig à 1500 €. La preuve que c’était jouable quand on regarde les résultats des entreprises et les supers augmentations des patrons, sans compter les EFFORTS IMMENSES DE SARKO" pour satisfaire sa classe, vidant par la même occasion les caisses de l’état. Mais comme les salariés travaillent comme des fourmis, ajouté à la spéculation sur le pétrole, ça va c’est à nouveau plein !

    • Le problème est même un chouilla plus profond en fait.

      A cause de la compétition entre les états, qui est de plus en plus intense, tout programme réformiste finis par être une entrave à l’accumulation des profits.

      Il y aura toujours un moment, même avec des gens de bonne fois, où les réformistes viendront à la télé nous dire avec une larme à l’oeil, "désolé les ptit gars mais là c’est la jungle y vas falloir faire des sacrifices, au moins provisoires".

      Même un programme relativement ambitieux comme celui de chavez, s’il se retrouve dans une impase pour une raison ou une autre (n’importe quoi, tiens imagine que la voiture à eau rende le pétrole inutile). Et a ce moment là, ils "sauront se montrer responsables" "républicains" et ils feront tirer les troupes sur la foule si elle fait mine de s’accrocher à ses acquis.

  • je fais plus de 35h dans mon entreprise c’est mon choix,je suis délégué syndical je ne signerais pas d’accord au sein de mon entreprise pour les heures supplémentaires choisies car cela ne compte pas pour maladie retraite et autre c’est une honte les socialistes ou ètes vous ?