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Récap (avec liens d’ici et d’ailleurs)
Mourir à Gaza
Comment ne pas comprendre que soutenir la position de la paix sous
condition de la disparition d’un belligérant, celui réprimé par une des plus
puissantes armées du monde, n’a de sens que dans la solution finale de
celui-là ?.. Avec tout le débordement inéthique que cela implique, ce qui est permis est admis (rappel non seulement de l’Allemagne nazi mais encore des dernières guerres coloniales ou impérialistes du point de vue de ce qu’elles
outrepassèrent d’acceptable pour basculer dans l’immonde contre les
populations, au nom d’y réduire la résistance qui s’y cachait).
Comment peut-on prétendre oeuvrer pour la paix en raisonnant de cette
façon, qui dénie les conséquences extrêmes, pourtant logiques de la
séparation de la lie et de l’ivraie, d’une solution finale annoncée
d’une façon ou d’une autre, d’ailleurs déclarée publiquement par Tzipi
Livni et le président Bush comme la seule condition acceptable du
cesser le feu. La solution finale du cesser le feu justifiée contre le
Hamas comment peut-on l’éprouver ?
Par son silence faute de combattant ?
"Le Hamas" qu’en outre de considérer encore vivant tant qu’un
citoyen gazaoui quelconque protestera, la plume, la pierre ou les
armes à la main, en attendant on apprécie dans le progrès de sa
destruction au décompte des morts qui s’accroit en même temps que
l’occupation terrestre s’élargit. Le tout succédant aux drônes et aux
bombardements (qui d’ailleurs poursuivent d’accompagner l’avancée
terrestre). La destruction des corps vivants après la destruction des
corps de bâtiments : ministères, universités, mosquées, écoles —
parmi lesquelles l’école américaine. L’éradication radicale de toute
une organisation sociale, vivants et leurs objets.. parce que clairement
le Hamas n’est rien d’aute que la grande majorité des gazaouis
et la structure institutionnelle, légalement élue, qu’ils se sont donnée.
http://www.palestinechronicle.com/view_article_details.php?id=14573
La stratégie de la mort par l’occupant compte aussi avec
l’autodestruction du "Hamas", son honneur nationaliste et sa foi
religieuse de répondre en poursuivant de se défendre de façon
violente, avec des armes inégales, se "suicidant" devant le
déploiement des forces de destruction techniques auquel il s’oppose...
Seulement ce ne sont plus des kamikases : ils ont été élus légalement
en janvier 2006 par des citoyens critiques des compromissions de l’OLP
et représentant 60% de la population entre les deux territoires, sous
les yeux des observateurs internationaux bien obligés d’admettre qu’il
n’y avait pas de fraude, ce qui ne se produit même pas dans nos
démocraties "tempérées", 60% dont surement la plus grande part à Gaza
(on le voit à la masse qui accompagne les cercueils).
Ils sont devenus une intitution représentative de la démocratie
palestinienne dont on leur a dénié l’exercice, dont on a sanctionné
l’existence légale, au titre de laquelle on a puni par l’embargo la
population qui avait fait le choix de l’instaurer au pouvoir
et ce qui les a davantage solidarisés.
Beit Hanoun : village martyre de Gaza. On se souvient de l’assassinat
des femmes de Beit Hanoun pendant qu’elles avançaient en cortège pour
protéger leurs époux leurs frères et leurs fils réfugiés dans la
mosquée. C’est encore à Beit Hanoun que l’armée de l’occupation
terrestre a commencé ses exploits il y a deux jours. Il n’y avait pas
de bouclier humain d’otages en ces femmes, personne ne les avait forcées ;
c’est l’armée d’israël qui aujourd’hui prend en otage les vieux les
femmes et les
enfants pour en faire des boucliers humains dans leurs propres maisons
et immeubles qu’elle dévaste.
Le Hamas aujourd’hui, parce qu’il se bat sur ses lieux d’habitation et
parce que l’autorité palestinienne n’a pas su admettre son changement
de statut, ni par conséquent davantage l’inadmissibilité des premières
frappes sur Gaza, est devenu aux yeux de tout palestinien, y compris
celui qui le désavoue, non plus le parti du terrorisme, mais le parti
de la résistance.
Roquettes ou pas (on arrive à se demander si les derniers tirs sont
envoyés par le Hamas alors qu’il est aux prises du combat de rue face
aux chars, ou pour convenir à l’opportunité guerrière jusqu’au
boutiste entreprise par Israël). Mais il n’y a pas que le Hamas il y a
le Jihad islamique, et peut-être des musulmans non intégristes rendus
furieux par les privations et le manque d’autonomie de circuler, et
des citoyens sans appartenance islamique, voir sans appartenance
religieuse, de fait en résistance ? On verra bien les jours suivants
ce qui se passera en Cisjordanie et si les prisonniers palestiniens du
Hamas seront libérés — peut-être grâce à une scission de l’OLP que
certains de ses responsables eux-mêmes paraissent attendre ?
http://www.liberation.fr/monde/0601505-media
Mais "le Hamas", sur son propre tombeau, sa terre radioactive et les
carcasses de ses immeubles parachevés au phosphore (en plus de faire
des blessés monstrueux et des morts réduits en plein combat ces bombes
déforment le métal et comme le faisait remarquer un rédacteur sur le
site bellaciao aujourd’hui, "opheret yetsouqah = plomb fondu et non
plomb durçi" — souvenez vous de Falloudja — comme il fera
disparaître les victimes collatérales accidentelles parmi les otages
familiaux remisés dans les chambres à coucher pour dissuader la réponse
des mortiers, pendant que des soldats de l’occupation transformant les
fenêtres en stand de balltrap contre ceux qui ne veulent pas tuer
leurs femmes, d’autres trouent les murs du salon pour passer dans
l’appartement voisin et ainsi progressent dans la périphérie de la
ville puis dans la ville (information tactique de l’occupation, sur
les chaînes de télévision étrangères anglophone), le Hamas :
c’est-à-dire ses familles, la population elle-même aux prises avec la
schizophrénie destructrice de l’occupant deviendront le symbole
irréductible de la résistance palestinienne de tous ceux qui resteront
vivants en Cisjordanie, et dans la diaspora palestinienne au Liban en
Jordanie en Egypte, et dans le monde. Et ce sera à jamais la honte
pour ceux qui auront commis cela et pour ceux qui l’auront permis.
Comment avoir oublié si vite que rien n’est encore résolu sur la
question de la guerre d’Irak, à ce jour, quand Guantanamo qui remonte
à 2001 n’est pas encore complètement prescrite ? Quid de
l’alterophobie exprimée dans l’horreur d’Abou Ghraïb,
dont parla clairement avant sa mort Susan Sontag,
dans son fameux article du New York Times,
diptyque de celui de Jean Baudrillard paru dans Libération ? Abu
Ghraïb, au dispositif duquel participèrent notoirement les services
secrets isaréliens au titre d’experts privés (voir les minutes des
interrogatoires des acteurs miltaires et des services secrets
américains responsables et autres informations, procurés par les
enquêtes et les reportages de Seymour Hersh dans The New Yorker — à
relire de fond en comble, car nous n’avons pas vu encore le terme
historique des projets qu’il rapporte, sauf changement imprévu). Le
Pentagone est resté aux mains du même lobby, si l’on s’en tient à la
disposition actuelle de l’autorité annoncée par le staff d’Obama,
comme celle devant se poursuivre...
Dès les années 80 et 90 Yeshayahu Leibowiz analysant comment une
activiste de l’OLP avait pu être contrainte d’accoucher sans être
démenotée, sous l’autorisation de la torture légère pour faire parler
l’ennemi du peuple juif — je le cite —, c’était encore peu de chose
aux yeux de la plupart des gens, un accident ou une bavure, n’est-ce
pas, alors que lui l’avait resenti avant sa mort comme un événement
prédictible de l’avenir le plus noir, si aucun changement sur le fond
n’intervenait... ?
Leibowiz, qui pourtant se disait sioniste, retournant aux sources de
Maïmonide eut l’oeil critique sur l’erreur de Leo
Strauss, quand nous savons aujourd’hui comment se revendiquant de
cette théorie défaillante car trop parfaite — trop facile, éliminant
tout paradoxe — les néocons dans l’événement mondial du libéralisme
après la guerre froide, s’en justifiant stratégiquement et
pragmatiquement, refondèrent un droit naturel de la supériorité des
castes du pouvoir du camp de la raison et du bien, en place de
l’égalité démocratique (n’en faisant plus qu’un signe médiatique
paravent des causes d’appropriation et de menace, par la force armée
de la puissance mondiale et de ses milices secrètes partout dans le
monde).
J’en reviens à la solution de la diplomatie française hélas loin d’en
être une pour la paix, quel que soit le camp partisan où l’on se
trouve ; relayer la condition de la disparition du Hamas à cause des
tirs de roquettes (quoique peu meurtriers et même inadmissibles),
désormais corpus clé de la faiblesse argumentaire de la guerre totale,
c’est demander à la victime qu’elle se laisse faire et engager la
possibilité de son extermination intégrale par celui qui pose cette
condition initiale. C’est de plus adopter le principe de la guerre.
Aussi serions-nous malvenus de considérer abusive l’évaluation des
dirigeants du Hamas quand ils évoquent une position partisane
pro-israélienne du président Sarkozy qui le décrédibilise dans le
procesus de paix.
Faire pression sur les pays avoisinnants contre le Hamas et ses
confraternités musulmanes, loin de concourir à la paix ne fera que
renforcer le camp combattant depuis la misère, face au marché des
armes léthales à l’acte de la destruction des populations et de
l’écologie des régions, et étendre la répression des communautés
solidaires dans tous les pays voisins, et mettre des Etats déjà peu
soucieux de l’égalité sociale en situation de réprimer ces mouvements.
Voyez l’arrestation des Frères musulmans en Egypte le 5 janvier... Mais
c’est à une guerre civile généralisée ou aux dictatures renforcées
qu’on veut livrer ces régions du monde ?
Que monsieur Sarkozy remonte la vallée du Nil sur tout son
parcours, s’il ne craint pas d’affronter la pauvreté extrême ni
l’intégrisme relevant la tête en organisant des structures suppléantes,
en moyenne Egypte, pour se rendre compte un peu des tensions fondées
par l’inégalité du partage des richesses et la mauvaise gestion des
économies locales dans la société égyptienne — qu’on nous dissimule.
Et ce sera sur de telles bases le renforcement en France du sécuritaire
contre la banlieue et l’incarcération des porteurs de pensée sociale critique,
alors que nous sommes en train de nous élever contre
pour voir sortir Julien Coupat et yldune Lévy, innocents des charges
qui leur sont portées ?
Partout le renforcement des dictatures.
Aucune résistance victorieuse n’a jamais manqué d’aborder son propre
intégrisme fut-il une croyance politique, au moment de la lutte la
plus dure et pour se convaincre d’y aller. Adoucir les lutttes et
choisir la paix c’est désaffecter le danger de l’intégrisme sans
dépourvoir quiconque du droit de sa propre foi. Il faut délester le
défi impérialiste du néolibéralisme — et d’autres ajoutent à juste titre :
capitaliste — qui a ruiné le monde ses institutions ses populations
et leur écologie, et tous leurs droits aquis de l’histoire de
l’humanité en progrès — ressources et environnement vital.
Mais Israël a été le principal allié armé et pragmatique en Irak et en
Afghanistan de la guerre de l’administration Bush : comment se
surprendre qu’on le
voie se croire en droit de réaliser cet extrême sur la
palestine au nom de sa sécurité, quand la Palestine est dépmourvue de
tous ses droits depuis qu’ils lui furent donnés sous domination, par
les accord d’Oslo.
Et après ? On va repartir pour une feuille de route interminable qui
aura toujours lieu d’être dénoncée par de actes et remise à plus tard ?
Quant à la modération critique des pays arabes
sauf le Qatar, auquel vraiment il faut rendre hommage
d’être le seul à s’être exprimé sans concession,
dans ce conflit : ne voit-on pas comment la crise et la chute de la
monnaie avaient provoqué l’effondrement du prix du barril brut et
comment avec cette guerre nouvelle soudain il repart à la hausse ?!
Et vous croyez que Bush n’est pas au courant ?! Ah ! rions, plutôt que
pleurer devant la naïveté ou la désinformation de la Presse française
en des momnets aussi déterminants pour la survie globale de la vie
dans nos régions fortment liées à l’histoire du Moyen Orient, depuis
des lustres, tandis qu’on en fait une terre dévatée par les guerres.
C’est au renforcement des oppositions radicales et du fascisme dans
tout le Moyen Orient — et en France — auquel il faut s’attendre si l’attitude
diplomatique de la France ne change pas de toute urgence, optant une
fois pour toutes pour les droits de l’homme à disposer d’eux-mêmes,
dans cette affaire : car le nombre des victimes dans les deux camps et
cela depuis des décennies prévalant toujours d’un seul côté, constitue
à lui seul un indice suffisant pour prendre une décision juste sans
différer : la paix tout de suite sans condition. C’est à dire la paix
des braves.
Puis — si l’on peut rêver — les négociations pour la restauration
de la démocratie électorale dans le respect de la diversité populaire
restant en vie en Palestine, sous l’autorité internationale
exclusivement, ou la refondation d’un seul état Israël-Palestine —
comme l’Afrique du Sud résolut l’apartheid.
L’Europe est déjà largement responsable du renforcement de l’embargo à
la demande d’Israël et laissant la population démunie et sans recours
pour défendre ses droits ou se déplacer, vu les octrois et le mur
entre les deux territoires paletiniens, l’a radicalisée
passionnellement dans la foi. Dites-nous donc quelle est la
différence entre un soldat israélien se balançant en prière avant de
s’élancer dans l’assaut et un combattant du Hamas édifiant ses propres
rites et prières pour se préparer à l’affronter : seraient-ils
différents ? Au nom de quoi un monothéisme fanatique serait-il meilleur qu’un
autre à nos yeux de laïques ? Il y a tant et tant de juifs dans le
monde qui manifestent contre la guerre à commencer en Israël où cela
prend tournure héroïque devant la police de l’État qui emprisonne et torture :
cela ne vaut-il pas un hommage et un salut contre l’antisémitisme inapproprié
et immonde, pourtant nourri par l’injustice et l’inégalité de la
société, de la pensée, et du pouvoir en Palestine
et dans les banlieues de France ?
Quant à la pensée terrestre elle-même : Moïse Maïmonide considéré
comme un des philosophes juifs fondateurs, le second Moïse, c’est en
arabe qu’il écrivit depuis la civilisation cordouanne, au Maroc.
Que fait Israël d’envoyer mourir sa jeunesse à Gaza
en lui faisant commettre des choses inqualifiables contre Gaza
au lieu d’ouvrir les portes du partage pour la vie ?
Car les gazaouis quant à eux n’ont pas le choix sinon de mourir à Gaza.
Arabes et juifs sont frères — nous sommes tous des frères méditerranéens.
URGENT ! à Gaza c’est l’humanité qui se détruit : la paix maintenant sans
condition, tout de suite et d’abord — sans différer.
L.
Sur les blogs de Gaza, chronique d’une vie en état de siège :
http://www.lemonde.fr/la-guerre-de-gaza/article/2009/01/05/sur-les-blogs-de-gaza-chronique-d-une-vie-en-etat-de-siege_1137851_1137859.html