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Mourir pour gagner sa vie : jusqu’à quand ?
Publie le jeudi 18 juin 2009 par Open-Publishing2 commentaires
La rencontre débat organisée par la Fondation Copernic et animée par
Michel Bianco, à Venelles le 11 juin 2009 a réuni une cinquantaine de
participants.
Le conseil municipal de Venelles était bien représenté à cette initiative
avec la présence de Monsieur le Maire JP Saez, et de Mesdames, Annie
Fabiani, Evelyne Coursol, Marie-Pierre Peyrou.
Les participants ont pointé tout d’abord la méconnaissance par le grand
public de la réalité des accidents du travail et des maladies
professionnelles. Il y a donc là une responsabilité particulière pour ceux
qui ont la connaissance de ces drames : médias, syndicats, institutions.
Ils ont le devoir de développer la conscience citoyenne trop endormie par
le sentiment de sécurisation de notre société et aussi par les tabous et
interdits qui touchent à la vie au travail.
Si les médias jouaient leur rôle, les procès sur les accidents du travail,
où la mise en danger de la vie d’autrui est retenue contre les employeurs,
devraient avoir la même place que les procès de droit commun dans leur
ligne éditoriale.
La connaissance est la première condition de la prévention.
Annie Thébaud-Mony a axé son intervention sur la responsabilité patronale
face à la mortalité au travail, au drame de l’amiante et la non prise en
compte du développement des cancers professionnelles.
Elle conseille au "citoyen" salarié, de toujours déclarer les accidents du
travail comme tel (sachant qu’il a deux ans pour le faire) et la volonté
d’attaquer au pénal.
Eve Cerro et Silvia Sappa les avocates de Pierre Rivas, décédé sur le
chantier de la construction de la gare TGV d’Aix, ont montré la difficulté
à remonter dans la chaîne de responsabilité dans ce dossier où la SNCF n’a
jamais été simplement entendue.
Pour Charles Hoareau, de la fédération CGT des ports et Docks responsable
du syndicat de la propreté des BDR, le développement totalement anarchique
d’entreprises sous traitantes est responsable d’une perte de savoir faire
et de repaires dans l’environnement de travail conduisant à un taux
d’accident en pleine expansion.
Pour les syndicalistes de Cadarache et de Lyondell (chimie étang de Berre)
la sous-traitance sert à transférer les risques du donneur d’ordre dans
les entreprises exécutantes.
Alexandre Ferretti et Jérôme Rochette, membres SUD du CHSCT du Crédit
Agricole, affirme c’est essentiellement les risques psychosociaux nés du
décalage entre objectifs disproportionnés et les moyens, qui créés le mal
être au travail.
Mais alors dans quels environnements culturel, social et politique est
aujourd’hui placé le travail ?
Régression sociale en France depuis 1984, guerre économique, qui font, que
forcément, tout doit être mis sous contrainte et domination. Le droit du
travail consacre l’exclusion des droits fondamentaux, des droits de
l’homme hors des entreprises.
Il s’agit d’un droit particulier et restreint chèrement acquis. Un enjeu
fondamental serait donc de faire pénétrer ces droits sur les lieux de
travail.
Se pose alors la question des pouvoirs : qui décide, avec quelle
légitimité, pour le compte de qui et comment ?
Questions éminemment politiques.
Cette rencontre a permis d’une part de croiser des expériences venant de
secteurs d’activités très divers. Mais elle a également permis
d’interpeller les organisations syndicales, afin que ces dernières aient
une prise de conscience et une connaissance plus fine des questions de
santé et sécurité au travail.
A la mémoire de Jérôme Bianco de Pierre Rivas et de toutes les victimes d’accident du travail.
Michel Bianco
Messages
1. Mourir pour gagner sa vie : jusqu’à quand ?, 18 juin 2009, 01:06, par jean pierre
QUAND ON PENSE QU’ILS VEULENT NOUS FAIRE BOSSER JUSQU’A 67 ANS SI CA C’EST PAS DU PUR DELIRE : EN CLAIR VIVRE QUE POUR SE CREVER AU BOULOT ET CREVER SANS SEULEMENT PROFITER DE SA RETRAITE !! JE suis d’accord avec toi
MICHEL ,j’ai deux bouquins sur ce sujet et j’ai perdu mon frere a 52 ans a cause du stress et harcelement au boulot ; je te dis pas la boite ,mais tu t’en doutes, celle ou il y as eu pas mal de suicides ces dernieres années !! le peuple doit réagir ensembles car plus d’autres alternatives s’offre a lui ,que le combat !! jean pierre
millot
2. Mourir pour gagner sa vie : jusqu’à quand ?, 18 juin 2009, 19:58, par Philippe
Présentation du site CGT www.comprendre-agir.org :
La santé, la place de l’individu au sein des organisations du travail sont au centre des préoccupations d’un nombre croissant de salariés. Le CHSCT est un outil pour les salariés comme pour le syndicat, c’est pourquoi nous avons regroupé sur un site Internet les différents champs d’actions et de compétences. L’intervention syndicale est indispensable pour regagner le respect, la dignité, l’égalité, la reconnaissance de la personne au travail. Notre réflexion porte également sur l’élaboration de stratégies d’actions face aux violences du travail et au harcèlement moral, entamée avec les chercheurs dans le cadre de l’ISERES (ancien Institut Syndical d’Études Recherches Économiques et Sociales de la CGT). Elle se poursuit, depuis, sous d’autres formes, notamment dans le cadre des travaux de l’activité « Travail » de la Confédération et de la mise en œuvre du Projet confédéral « Pour une politique de Santé publique par l’intervention des salariés sur leur travail ! » adopté le 17 mars 2005 par la Direction Confédérale. Des initiatives de Recherches/Actions sont également menées dans le cadre de l’IRES (Institut de Recherche Économique et Sociale) avec le laboratoire CERTOP (Centre d’Étude et de Recherche sur le Travail, l’Organisation et le Pouvoir) du CNRS, dirigé par Gilbert De TERSSAC, ainsi, par ailleurs, que du laboratoire de Psycho dynamique du travail du CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) dirigé par Christophe DEJOURS.