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My Laï, Baghdad, Jénine : La "Doctrine Powell"

Publie le dimanche 12 août 2007 par Open-Publishing
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Cet article que j’avais traduit juste avant la deuxième agression US contre l’Irak faisait était un rapprochement entre l’hypocrisie des autorités US au Vietnam et un parrallèle avec la situation en Palestine occupée.

Colin Powel, qui aujourd’hui a été mis en retrait par ceux qui l’ont utilisé, pour justifier de la guerre en Irak, était lourdement mis en cause pour ses cautions à différents crimes de guerre.

On peut y constater que ses "erreurs" ne sont pas fortuites mais relèvent d’une constante dans l’intox et l’hypocrisie criminelle.


La Doctrine Powell :
‘’My Lai’’… ‘’Bagdad’’… ‘’Jenine’’…

Texte original : Information Clearing house
Traduit de l’Anglais par GILON

Pendant que les Etats-Unis hésitent à attaquer l’Irak, il serait utile de se rappeler ce qui nous a poussés au bord du gouffre la dernière fois... Les pressions invisibles et les conséquences inexprimées.

A l’automne de 1990, alors que le Congrès des Etats-Unis débattait pour décider de la guerre, ‘’Amnesty International’’ avait sorti une exposition de rapports détaillés explosive, racontant que des soldats irakiens avaient pris des bébés koweïtiens dans des incubateurs et les avaient laissés mourir sur les planchers des hôpitaux.

Plusieurs Sénateurs américains ont prétendu plus tard que c’étaient "les bébé assassinés" d’ ’’Amnesty’’ qui les avaient finalement convaincus d’employer la force contre les Irakiens.

Problème mineur :
Il a été bientôt révélé que le rapport d’Amnesty était un mensonge éhonté, de la propagande koweïtienne produite par la ‘’Firme PR Hill et Knowlton’’. L’édition trimestrielle d’’’Action Secrète’’ de l’été 2002 décrit comment une discussion violente à ‘’Amnesty International’’ avait opposé un membre du Conseil (qui avait dit que le rapport était "trop tendancieux" et "imprécis" pour être édité) à un fonctionnaire de haut niveau d’ ’’Amnesty’’ au ‘’Royaume Uni’’, maintenant soupçonné d’être un Agent secret britannique, qui aurait sorti clandestinement le faux rapport.

Tranquillement, l’attaque sur l’Irak avait déjà commencée, et les téléspectateurs, dans le monde entier, absorbaient un métrage infini de bombes guidées au laser, des missiles de pointe et autres "Guerres de précision", qui miraculeusement semblaient détruire les machines sans nuire aux civils. A l’arrière, l’hystérie domestique, ondulant du drapeau, suivait l’ ‘’Opération Tempête de Désert’’ à son apogée et les conquérants, à leur retour, comprenant alors le ‘’Chairman of the Joint Chiefs of Staff’’ Colin Powell, étaient fêtés comme des Héros nationaux.

Problème mineur :
Quelques mois plus tard il a été révélé qu’en réalité 100 000 à 200 000 Irakiens, dont la plupart étaient des civils désarmés, étaient morts pendant les six semaines d’attaque. Parmi eux des dizaines de milliers de fugitifs, fuyant au sol les attaques aériennes, comme s’ils essayaient de fuir le long de ce qui a été surnommé "The Highway of Death", ‘’l’Autoroute de la Mort’’.

L’amalgame des civils et des combattants est inaliénable de "la Doctrine Powell", qui recommande d’employer une force écrasante sur l’ennemi, indépendamment des atteintes aux civils, (Dites collatérales – NDT). Dans son autobiographie, Colin Powell analyse la Guerre du Viêt-Nam et explique les avantages de détruire l’alimentation et les maisons des villageois qui pourraient sympathiser avec le Viêt-Cong :

"Nous avons brûlé les huttes couvertes de chaume, allumant la flamme avec des briquets Zippo et Ronson... Pourquoi détruisions-nous des maisons de torchis et les récoltes ? Ho Chi Minh avaient dit que le peuple était comme la mer dans laquelle ses guérilleros nageaient. Nous avons essayé de résoudre le problème en rendant la mer inhabitable. Dans la dure logique de la guerre, quelle différence y a t-il entre tuer votre ennemi ou le faire souffrir à mort de la faim ?"

Est non mentionnée l’implication morale de viser des civils, et comment faire pour qu’ils sympathisent malgré tout cela avec les Etats-Unis.

Quelques années plus tard, Colin Powell était Officier chargé de la Communication et du Personnel, assigné au Quartier Général de la Division ‘’Americal’’, à Chu Lai, Viêt-Nam. Il a été chargé de statuer sur le cas d’un jeune soldat qui avait écrit une lettre accusant la division ‘’Americal’’ de brutalités habituelles contre des civils vietnamiens ; la lettre était détaillée, ses allégations horribles et son contenu confirmé par d’autres soldats. Plutôt que de discuter avec Glen de la lettre, la réponse de Powell devait conduire à une enquête superficielle suivie d’un rapport de faute envers Glen et de cette conclusion, "Dans la réfutation directe des accusations portées par Glen, il y a le fait que les relations entre les soldats d’’Americal’’ et les Vietnamiens sont excellentes."

Problème mineur :
Sitôt après, des témoignages sont ressortis sur la brutalité criminelle de la Division ‘’Americal’’ à My Lai, village dans lequel 347 civils désarmés furent massacrés ; les mémoires de Powell ne mentionnent pas l’incident concernant le courrier de Glen.

Avançons rapidement à avril 2002 et remontons au Secrétaire d’Etat, Colin Powell, témoignant devant un jury américain, au Congrès, sur sa visite du camp de réfugiés de Jenine, site d’une attaque israélienne récente : "Je n’ai vu aucunes preuves de tombes massives... Aucunes preuves qui suggéreraient qu’un massacre ait eu lieu... Visiblement des gens sont morts dans Jenine. Des gens qui étaient des terroristes sont morts dans Jenine. Et dans le cours de cette bataille des vies innocentes peuvent bien avoir été perdues". Sur ce sujet, ‘’Amnesty International’’ a publié une déclaration disant qu’il est apparu que : "Des infractions sérieuses aux droits de l’homme internationaux et aux lois humanitaires ont été commises... Seule une Commission d’enquête internationale indépendante pourra établir les faits et l’échelle de ces violation ‘’. Pour sa part, la Maison Blanche a aussitôt prétendu que plus de faits auraient été nécessaires, et ensuite Bush a qualifié le Premier ministre israélien Ariel Sharon d’ " homme de paix".

Ainsi, en l’essence, toute l’attaque de Jenine devrait être gommée, parce qu’il n’y avait pas assez d’informations solides pour soutenir ces accusations. (Puisque Israël n’avait pas permis une enquête de l’ONU, et que les organisations non gouvernementales avaient exagéré un peu)

Problème mineur :
Il n’est pas mentionné le fait que des militaires des Etats-Unis, sous prétexte d’étude de la guérilla urbaine, ont accompagné les militaire Israéliens lors de leur attaque sur Jenine, (Magazine ‘’Marine Corps Times’’, 5-3-2002). Ou le fait que des douzaines de journalistes étrangers ont été les témoins visuels de l’enterrement de 30 cadavres palestiniens dans une fosse commune directement près de l’hôpital. Ou l’observation locale du chargement par les militaires israéliens d’autres cadavres "dans un semi-remorque réfrigéré, après la prise de Jenine". Ce qui répondrait à la question posée par le rapport d’ ‘’Amnesty’’ : "Ce qui était saisissant était ce qui était absent. Il y avait très peu de corps à l’hôpital. Il n’y en avait aussi aucun qui avait été sérieusement blessé, seulement des ‘’blessés aux jambes’’. Ainsi nous devons nous demander : Où sont les corps et où sont les blessé graves" ?

Morale de l’histoire ? :

La vérité est souvent la première victime de la guerre.

Avant que nous ne portions nos espoirs sur des héros ou croyions inconditionnellement les nouvelles que nous recevons, même des sources les plus fiables, nous devons creuser plus profondément pour trouver quelle est l’histoire réelle.

Ensuite, tandis qu’il est juste que les Etats-Unis puissent prétendre être lésés par des attaques sur des civils le 11 septembre 2001, nous devons prolonger notre réflexion sur cette atrocité de scénarios dans lesquels nous sommes complices de la visée par notre Gouvernement de cibles civiles…

Ailleurs que chez nous.

G.L.

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