Accueil > NANTES : LES SERPENTILLONEURS EN CONSEIL DE DISCIPLINE

NANTES : LES SERPENTILLONEURS EN CONSEIL DE DISCIPLINE

Publie le vendredi 16 juillet 2004 par Open-Publishing

Deux étudiants de Nantes étaient convoqués le 29 juin au ministère de l’
Education
nationale pour avoir "serpentillonné" le directeur de cabinet du président
de l’université, Manuel Canevet, militant du Parti Socialiste bien
connu à Nantes pour son passé de briseur de grève à la tête de l’UNEF.

Un rassemblement a eu lieu le 29 juin à proximité du ministère de l’
Education
nationale en solidarité avec les deux étudiants de Nantes convoqués
devant la commission d’instruction du CNESER (Conseil National de l’
Enseignement
Supérieur Et de la Recherche). La police ayant barré l’accès au ministère,
les manifestants se sont rassemblés devant le siège du PS situé à
proximité, derrière une banderole "Guerre à la discipline" et aux cris
de slogans divers et variés tels que "nous sommes tous des serpentins",
"Que viva la serpentina", ou "El Serpentino unido ramas era vincido",
"Libérez
Serpentin", ou encore "Oui, Serpentin était un camarade", "le serpentin
 : il est à nous, on s’est battu pour le gagner, on se battra pour le
garder", ou plus désuet "Marx, Engels, Serpentin, la continuité est
internationale". Inutile de vous dire la tête que faisaient les
militants du PS du haut de leurs fenêtres à la vue de cet attroupement
matinal surréaliste.

Le petit groupe de manifestants s’est ensuite dirigé vers le ministère
avant d’être rapidement encerclés et bloqués par les CRS présents sur
place. Le rassemblement s’est dispersé un peu plus tard après le recul
des CRS.

La date du conseil de discipline n’a pas été fixée à l’issu de la
commission d’instruction du CNESER.

Ci-dessous l’appel au rassemblement du 29 juin et le tract diffusé l’année
dernière.

http://trash.3dmega.com

trashfac@indian-magic.net


CONSEIL DISCIPLINAIRE LE 29 JUIN AU MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE

DEUX ETUDIANTS DE NANTES ACCUSES D’AVOIR SERPENTILLONE LE DIRECTEUR DE
CABINET DU PRESIDENT DE L’UNIVERSITE

Rassemblement à 9H30 devant le 101 rue de Grenelle (métro Solférino)

Nous sommes tous des serpentilloneurs nantais ! Solidarité avec les
étudiants
de Nantes !

Ces deux étudiants ont déjà été jugés en première instance au mois de
septembre. L’une avait été relaxée, le second condamné à un blâme (ainsi
qu’à une amende de 385 euros devant le tribunal de police). Le président
de l’université de Nantes a fait appel de la décision de la section
disciplinaire. Les deux étudiants sont convoqués le 29 juin devant la
commission d’instruction du CNESER (Conseil National de l’Enseignement
Supérieur et de la Recherche).

TOUS AU MINISTERE LE 29 JUIN !!!

Ci-dessous le tract diffusé en mai 2003.


LES VESSIES NE SONT PAS DES LANTERNES

LES SERPENTINS NE SONT PAS DU GAZ LACRYMOGENE

Si l’on se réfère donc au Presse Océan du 22 mai 2003, un responsable de
l’université de Nantes se serait fait agresser à coup de tête et de gaz
lacrymo lors de la grande manif du 13 mai 2003. Or en cette période de
lutte, alors que nos avenirs à tous sont en train de se décider, il nous
semble bon de relativiser cette affaire. Il s’agit de remettre au
centre des préoccupations les vraies sujets, qui ont tendance depuis
quelques temps à être occultés par « la passion du fait divers »
(rappelez-vous
de la dernière campagne électorale). Vous me direz que nous autres
auteurs de ce papier avons tout intérêt à relativiser l’affaire puisque
nous sommes les désignés coupable de cet acte. Pourtant nous espérons qu’
après
notre vision des faits, vous comprendrez ce qu’il y a de choquant derrière
ce pataquès qui entraîne une centrale syndicale (UNSA) et la présidence
de l’université à aller devant les tribunaux.

D’abord sur les faits même, il faut dire qu’il y a bel et bien eu une
agression. Seulement, à la place de cet horrible gaz qu’aime tant
utiliser nos chères forces de l’ordre, notre gazeuse contenait des .
serpentins ! En vente dans tous les magasins de farces et attrapes,
cette arme est réputée ne laisser aucune tâche (on vous les conseille
pour fêter notre éventuelle victoire face à Fillon-Ferry .).
Malheureusement, le pompeux cornichon visé par notre action était protégé
par un service d’ordre qui contre les serpentins ne connaissait que le
coup de poing. Résultat, une arcade abîmée et un appareil photo cassé
dans nos rang. Suite à cela, notre ridicule encotilloné se précipite, prêt
à frapper sur le sniper qui a envoyé les serpentins. C’est là qu’un des
nôtres s’interpose et commet l’erreur de frapper le premier. Et nous
voilà coursé par le S.O, jusqu’à ce que des manifestants s’interposent.
Pour prouver notre version, nous avons de nombreux témoignages ainsi que
des photos aussi comiques qu’éloquentes.

Reste donc deux questions auxquelles ce développement ne répond pas :

Premièrement, qu’est-ce qui peut justifier cette attaque personnelle
aux serpentins ?
Deuxièmement, pourquoi notre victime a-t-elle réagit aussi violemment
 ?

Pour répondre à la première question, nous allons procéder à une
comparaison d’actualité. Il se trouve que depuis quelques années, à la
fac de Nantes, ce pauvre petit serpentilloné est en quelque sorte notre
François Chérèque à nous. Faire fît des décisions collectives, copiner
avec les parties adverses, mépriser les mouvements issus de la base, . :
voilà sa façon de faire du syndicalisme, briser des grèves. Il n’y a
donc rien de surprenant que des individus n’ayant ni bureaucratie ni
tribune médiatique décident d’ utiliser la blague, histoire de rappeler
que les gentils petits étudiants ont aussi une mémoire et des désaccords.

Quant à la deuxième question, la comparaison encore une fois vous
permettra de saisir la situation. Car notre rigolo petit fayot se targue
aussi de posséder une pédanterie qui le hisse au rang de Bernard-Henri
Lévi local. Tout le monde à vu comment BHL a réagit quand une tarte à la
crème est venu entacher son narcissisme démesuré, et bien à Nantes, le
13 mai, c’était la même. A la différence qu’en encotilloneurs, débutant(e)s
que nous sommes, nous n’avons pas su encaisser les coups sans broncher.

Mise à part l’anecdote et la nécessité de rétablir la vérité, nous espérons
par ce « droit de réponse » vous montrer comment l’égocentrisme des
puissants et des petits chefs peut amener à des situations aussi
ridicules que dangereuses. Car sans être très nombreux, nous représentons
une tendance politique de la jeunesse prête à s’engager pour peu que
nos actes ne soient pas criminalisés tout de suite.

Les ami(e)s du serpentin enragé

Contact : soutienetudiantsenlutte@no-log.org

Suite : de nouveaux éléments nous sont parvenus aujourd’hui, la répression
qui répond à l’action semble prendre des proportions exagérées. D’une
part, une plainte est belle et bien déposée auprès du procureur de la
république,
la personne ayant « serpentilloné » devant être entendue au
commissariat mardi 10 juin 2003. D’autre part, la serpentilloneuse et la
personne qui s’est interposée sont convoquées devant la commission
disciplinaire de l’ Université afin de décider des éventuelles sanctions.

Nous tenons tout particulièrement à insister sur le ridicule de l’action
(le fait d’envoyer des serpentins sur quelqu’un se pratique dans n’importe
quel carnaval qui se respecte), et sur le fait que nous n’avons fait
que nous défendre car l’encotilloné, lui, n’aurait pas hésité à cogner.
Enfin, nous nous interrogeons sur les proportions grotesques que
prennent cette histoire, ainsi que sur le fait que la principale témoin
citée dans le dossier soit une militante du PS (Mme Padovani, adjointe à
la petite enfance), l’autre témoin principal étant un militant de l’UNEF.
Nous savons qu’il ne s’agit pas ici d’une simple plainte pour coups et
blessures, mais bien d’un acte politique (PS/UNEF) visant à nous écarter
du milieu militant de l’université, à nous faire taire pour de bon.