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(NEUVIÈMES) RÉFLEXIONS DE FIDEL CASTRO

Publie le mardi 22 mai 2007 par Open-Publishing
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(NEUVIÈMES) RÉFLEXIONS DE FIDEL CASTRO

LE SOUS-MARIN ANGLAIS

Les dépêches de presse nous l’ont annoncé. Il est de la classe Astute, le premier en chantier en Grande-Bretagne depuis plus de vingt ans.

« Un réacteur atomique lui permettra de naviguer sans avoir besoin de refaire le plein d’énergie durant ses vingt-cinq ans de vie utile. Comme il produit lui-même son eau potable et son oxygène, il pourra faire le tour de la Terre sans avoir à remonter à la surface, affirme Nigel Ward, responsable du chantier naval, à la BBC.

« On dirait un animal maléfique », affirme l’un.

« Un échafaudage de douze étages se dresse, menaçante, au-dessus de nous : là où se trouvent trois sous-marins à différentes étapes de construction », assure un autre.

« Il peut, affirme un troisième, depuis le canal de la Manche repérer les mouvements de bateaux de plaisance dans la baie de New York, s’approcher des côtes sans être détecté et écouter des conversations de téléphones portables. »

« Il peut en plus, affirme un quatrième, transporter des forces spéciales dans de mini-submersibles qui pourront tirer à leur tour les missiles Tomahawk depuis une distance de 2 240 kilomètres. »

El Mercurio, du Chili, déploie la nouvelle en manchette.

La Royal Navy déclare qu’il sera l’un des plus sophistiqués au monde. Le premier sera lancé à la mer le 8 juin et entrera en service en janvier 2009.

Il peut emporter jusqu’à des trente-huit missiles de croisière Tomahawk et torpilles Spearfish, capables de couler un bâtiment de grandes dimensions. Il comptera en temps normal un équipage de quatre-vingt-dix-huit hommes qui pourront même voir des films sur des écrans géants de plasma.

Le nouvel Astute sera équipé de la dernière génération de missiles de croisière Block 4 Tomahawk dont la trajectoire d’attaque peut être reprogrammée en plein vol. Il sera le premier à être équipé, non du système de périscope classique, mais d’un périscope à fibre optique, rayons infrarouges et imagerie thermique.

« La compagnie d’armements BAE Systems construira deux autres sous-marins du même type », informe l’Associated Press. Le coût total des trois submersibles, selon des calculs qui seront vraisemblablement dépassés, sera de 7,5 milliards de dollars.

Bel exploit de la Grande-Bretagne ! Le peuple britannique, intelligent et tenace, n’en tirera sûrement aucune fierté. Le plus affligeant, c’est qu’avec une somme pareille on pourrait former 75 000 médecins en mesure de soigner 150 millions de personnes, à supposer que le coût de la formation d’un médecin au Royaume-Uni soit le tiers de ce qu’elle vaut aux Etats-Unis. Ou alors on pourrait bâtir 3 000 polycliniques dotées d’équipements de pointe, soit dix fois plus que celles que compte notre pays.

Cuba forme actuellement des dizaines de milliers de jeunes médecins étrangers.

Dans n’importe quel hameau reculé d’Afrique, un médecin cubain peut prendre sous son aile un jeune bachelier de l’endroit ou de la commune et lui enseigner les connaissances de la profession en utilisant un magnétoscope et un ordinateur alimentés par un petit panneau solaire, sans que cet étudiant doive sortir de sa région natale ni être contaminé par les habitudes de consommation des grandes villes.

L’important, ce sont les patients qui souffrent de malaria ou de nombreuses autres maladies typiques et uniques que l’élève appréciera aux côtés du médecin.

Cette méthode, testée sur le terrain, donne des résultats surprenants. Les connaissances et la pratique accumulée durant des années ne souffrent aucune comparaison.

L’exercice non lucratif de la médecine est capable de conquérir n’importe quel cœur noble.

Cuba, qui s’est préoccupée dès la victoire de la Révolution de former des médecins, des enseignants et d’autres professions, compte aujourd’hui, pour ses moins de douze millions d’habitants, plus de spécialistes en médecine générale intégrale que toute l’Afrique subsaharienne ne compte de médecins avec ses plus de 700 millions d’habitants.

Inclinons-nous donc, pleins d’émotion, devant ce sous-marin britannique dont nous parlent les dépêches de presse, qui nous éclairent, entre autres choses, au sujet des armes perfectionnées grâce auxquelles on prétend maintenir l’ordre insoutenable mis en place par le système impérial des Etats-Unis.

N’oublions pas que la Grande-Bretagne a été, des siècles durant, et jusqu’à encore tout récemment, la reine des mers. Ce qu’il lui reste aujourd’hui de cette position privilégiée n’est à peine qu’une fraction du pouvoir hégémonique de son allié et suzerain, les Etats-Unis.

Churchill avait lancé le cri de : « Coulez le Bismarck ! » Celui de Blair est : « Coulez ce qu’il reste du prestige de la Grande-Bretagne ! »

C’est bel et bien à cela ou alors à la destruction de l’espèce que servira son « merveilleux sous-marin ».

Fidel Castro Ruz

21 mai 2007

17 h

Messages

  • Face à un monde passé à la moulinette de l’ « impensée unique » ou sous le rouleau compresseur de la doctrine néolibérale, dernière mouture, à ce jour, du capitalisme, Fidel, s’exprimant presque – pourrait-on dire – d’une autre planète, s’efforce de dresser un système de contre-valeurs.

    Parler de nos jours d’ « exercice non lucratif de la médecine », c’est quasiment repartir sur les traces de Jean-Baptiste… Sauf que l’aridité actuelle des esprits des politiques (mais aussi, hélas, de maints membres de la confrérie du tout-venant) semble bien plus – effet des changements climatiques ? – intense que celle de la Palestine du précurseur. On pouvait jadis arguer du fameux : « Nous ne savions pas. » Aujourd’hui, ce serait pur mensonge (mais à quel politique la vérité importe-t-elle ?) dans le fameux village qu’est devenu notre planète. Les décideurs savent, bien entendu, mais peu leur chaud.

    Un exemple du désert contemporain. Voilà maintenant plusieurs années, la Révolution cubaine a, par l’intermédiaire de Fidel s’adressant à l’ONU, proposé à la « communauté internationale » de faire quelque chose de sérieux pour commencer à régler deux des terribles problèmes frappant les nations du tiers-monde : la santé et l’analphabétisme. Voici comment le Livre blanc rédigé chaque année par le ministère cubain des Relations extérieures à l’intention de la Commission des droits de l’homme de Genève présentait les choses en 2006 en ce qui concerne l’illettrisme et les efforts de coopération de Cuba dans ce domaine.

    PROGRAMME DE COOPÉRATION CUBAIN EN MATIÈRE D’ALPHABÉTISATION

    Le renforcement de la coopération éducationnelle est aussi passé par la participation directe à des programmes d’alphabétisation.

    Fort de l’expérience accumulée depuis le début de la Révolution, le peuple cubain coopère actuellement avec vingt pays, tout en travaillant à la mise en œuvre des accords passés avec la Dominique, la Namibie et le Sierra Leone, et à la concrétisation des réponses à l’intérêt exprimé par l’Angola, le Swaziland, le Guatemala, le Panama et la Jamaïque. Il s’agit d’une combinaison de méthodes d’alphabétisation et de suivi novatrices mises au point par Cuba, recourant à la radio, à la télévision et au magnétoscope, et permettant à de nombreuses populations d’atteindre l’instruction primaire et secondaire, et ce avec un minimum de ressources humaines et matérielles.

    Ce programme a déjà permis d’alphabétiser 2 327 419 personnes dans onze pays, dont 89 p. 100 au Venezuela. Les pays bénéficiant de ce programme sont : le Venezuela, Haïti, le Paraguay, l’Argentine, le Mexique, l’Equateur, la Bolivie, le Pérou, le Honduras, le Nicaragua, la République dominicaine, la Grenade, le Brésil, la Nouvelle-Zélande, la Guinée-Bissau, le Nigeria, Timor-Leste, l’Egypte et l’Afrique du Sud.

    Les méthodes « Oui, je peux » et « Oui, je peux continuer » sont extrêmement utiles dans des régions comme l’Amérique latine où le taux d’analphabétisme est de 11,7 p. 100, le taux de scolarité dans le primaire de 92 p. 100, mais dans le secondaire de seulement 52 p. 100, où l’on compte des centaines de millions d’analphabètes totaux et fonctionnels parmi les jeunes et les adultes, les peuples autochtones et d’0rigine africaine, les paysannes et les personnes âgées et dans les régions géographiques les plus inhospitalières.

    Le programme d’alphabétisation cubain « Oui, je peux », mis au point par l’Institut pédagogique latino-américain et caribéen (Cuba), a été appliqué avec succès dans onze pays, dont le Venezuela, le Mexique, l’Argentine, la Bolivie, le Paraguay et le Brésil, qui peuvent témoigner de la solidarité du peuple cubain avec d’autres peuples du monde dans la lutte commune contre ce fléau de l’analphabétisme qui touche aujourd’hui plus de 860 millions de personnes, surtout dans le tiers monde.

    Le gouvernement cubain a fait don de 37 521 510 cassettes vidéo contenant les classes (plus de 2 millions de jeux), de 92 802 téléviseurs Panda, de 40 00o téléviseurs de 29’’, de 123 829 magnétoscopes, de 10 panneaux solaires, de 3 ordinateurs, ainsi que de 2 008 740 abécédaires et de 230 455 livres du maître.

    La Révolution cubaine a proposé un programme d’alphabétisation universel qui, si les pays presque tous européens de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) y allouaient 0,01 p. 100 de leur PIB, permettrait en douze ans d’alphabétiser 1,5 milliard d’analphabètes et de semi-analphabètes dans le monde et de leur faire conclure des études primaires.

    Cuba a mis à la disposition de l’Unesco et des pays intéressés toute son expérience pédagogique en alphabétisation d’adultes, son potentiel scientifique et ses programmes d’alphabétisation et d’éducation primaires, en vue d’appuyer les efforts conjoints de toutes les nations du monde dans la lutte contre l’analphabétisme et la sous-scolarisation de jeunes et d’adultes, ainsi que pour contribuer à inverser le fait que plus de 100 millions d’enfants âgés de six à onze ans dans le monde ne vont pas à l’école. Tout ceci permettrait d’atteindre un des objectifs du Millénaire pour le développement : qu’en 2015, tous les enfants du monde aillent à l’école primaire.

    Cuba apporterait une part importante des techniques et des ressources humaines spécialisées requises. Il suffirait de dégager un montant infime des ressources financières en action dans le monde tous les ans : en tout cas, infiniment moins que le billion de dollars qui s’envole chaque année en publicité, que le billion de dollars gaspillé en dépenses militaires, ou les 500 milliards du marché de la drogue.

    C’est pour maintenir et développer encore plus cette politique solidaire que Cuba a créé à partir des années 90 un ensemble d’institutions spécialisées au sein du Groupe d’échanges scientifiques de l’éducation (ICE), dont l’Institut pédagogique latino-américain et caribéen (IPLAC) et la Chaire Unesco en sciences de l’éducation pour l’Amérique latine et les Caraïbes : cette dernière, qui a obtenu en 2001 et en 2002 une des mentions d’honneur des Prix Roi Sejong de l’Unesco pour ses résultats dans les programmes et projets d’alphabétisation dans des pays du tiers monde, a offert a ce jour des cours de perfectionnement et de recyclage et de hautes études universitaires à plus de 6 000 éducateurs d’autres pays, surtout d’Amérique latine et des Caraïbes.

    Cuba a organisé en 2005 le Premier Congrès mondial d’alphabétisation, dont l’un des points a été la coopération cubaine avec dix-neuf pays d’Amérique, d’Asie et d’Océanie à des programmes d’alphabétisation, entre autres la précieuse expérience du Venezuela où plus de 1 300 000 personnes ont été alphabétisées en moins d’un an et demi.

    Bien entendu, l’appel de Cuba aux pays de l’OCDE est tombé dans leur oreille de sourd : aucun d’entre eux n’a fait le moindre geste, et Cuba continue d’offrir sa coopération de manière bilatérale aux peuples du tiers-monde qui en ont besoin. Payant très souvent de sa poche. Qui, dans le fameux « grand public », a-t-il jamais entendu parler de ces programmes cubains ? Quelle presse parle donc de cette coopération d’un petit pays du tiers-monde qui en fait dans ce domaine infiniment plus pour soulager le sort de l’humanité souffrante que les pays bouffis de richesses, mais transis d’égoïsme du fait du système politico-économique qui est le leur ?

    C’est là à peine un exemple, parmi bien d’autres programmes similaires (VIH/sida, ALBA, opérations ophtalmologiques, etc.), de ces contre-valeurs que prône, non dans l’abstrait, mais dans le vif du sujet, non dans le discours trop souvent pur verbiage, mais dans les faits les plus concrets, la Révolution cubaine qui n’a certes pas besoin, elle, d’instaurer un nouveau « haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté » pour se donner bonne conscience sous cette appellation tapageuse qui sent sa démagogie à des lieues à la ronde ! Qui pourrait nous faire croire, en effet, qu’un gouvernement élu sur un programme capitaliste néolibéral pur et dur – dont l’expérience déjà plus que trentenaire en Amérique latine prouve qu’il ne fait qu’enrichir les riches et appauvrir les pauvres – sera en mesure d’ « activer » lesdites solidarités au sein de la société française et d’un « régime » capitaliste ? Si tant est que la solidarité existe en France, elle ne passe sûrement pas par le gouvernement… Quand je pense que 53 p. 100 des Français croient encore à de telles balivernes, je me dis que, si les forces anticapitalistes ne se remuent pas un peu plus intelligemment, la bourgeoisie transnationale a encore de longs et beaux jours devant elle. Et ça fait frémir !

    Jacques-François Bonaldi (La Havane)

    jadorise@ifrance.com

    • Encore une fois tu nous envois un messaje de trés bonne qualité,celà fait plaisir de pouvoir lire autre chose parceque ici hélas ici quand on parle de Cuba chez nos médias c’est pour tranformer tous les propos avec des mensonges éhontés mais je pense quand même qu’avec des articles comme tu écris il doit bien en voir quelques un que tu aménes à la réflexion il faut conutinuer bravo. ALde TOULOUSE