Accueil > NICOLAS SARKOZY A PERDU UNE OCCASION DE SE TAIRE

NICOLAS SARKOZY A PERDU UNE OCCASION DE SE TAIRE

Publie le mercredi 9 juillet 2008 par Open-Publishing
4 commentaires

NICOLAS SARKOZY A PERDU UNE OCCASION DE SE TAIRE

Les propos du Président sur le prétendu faible impact des conflits sociaux a provoqué l’indignation des syndicats et risque d’attiser les tensions.

« Désormais, quand il y a une grève, personne ne s’en aperçoit », a cru pouvoir affirmer samedi Nicolas Sarkozy lors le Conseil national de sa majorité, l’UMP. Autant dire devant un public acquis d’avance à sa politique et, à ses heures, friand de ce genre de provocation. Sauf que là, cette provocation est totalement gratuite tant elle est en décalage avec la réalité.

Car, depuis l’accession à l’Elysée de M. Sarkozy, des grèves il y en a eu, et pas mal. On peut citer ici tous les conflits sur les retraites, le pouvoir d’achat, l’emploi qui ont touché, à un moment ou un autre, les transports (SNCF, RATP Air France taxis, routiers ambulances), la fonction publique (Education nationale hôpitaux, La Poste, les impôts…) ou encore d’autres catégories (pêcheurs, buralistes, dockers, gaziers électriciens…). Et ce sans compter les conflits multiples dans les entreprises privées, petites et grandes. Que l’exécutif ait décidé de les minimiser, voire de les mépriser, c’est une autre affaire. Mais, comme l’ont souligné les syndicats, il prend ainsi le risque d’exacerber les tensions sociales à l’heure où les résultats de la politique économique du pays laissent à désirer à bien des égards (emploi, croissance, inflation….)

« Encore une fois, c’est un mot de trop du président de la République. Il devrait être beaucoup plus prudent que ça », a réagi le Jean-Claude Mailly (FO), faisant part d’« un réel mécontentement des salariés sur toute une série de dossiers, des retraites au pouvoir d’achat en passant par l’avenir du service public ». Pour lui, « ne pas tenir compte de ce mécontentement (…), c’est ne pas faire preuve de réalisme » et s’exposer à un effet boomerang. Le Chef de l’Etat « s’est lâché devant un parterre acquis, caressant sa majorité dans le sens du poil (...) Il n’a pas résisté à la forfanterie et au mépris », a estimé de son côté Gérard Aschieri (FSU), selon qui, afficher un tel « mépris est une très mauvaise méthode ». Un avis partagé par Maryse Dumas (CGT). Pour elle, M. Sarkozy « joue avec le feu » en méprisant ainsi les revendications des salariés. Et, dans un contexte où « les relations (…) restent très tendues concernant notamment les salaires et le temps de travail », Jacques Voisin (CFTC) « ose espérer que les propos du président (…) ont dépassé sa pensée ». Au risque de bientôt « s’apercevoir » à un moment ou à un autre, que la grève éclate et gêne tellement qu’on en appelle, affolé, au service minimum.

http://www.force-ouvriere.fr/ - Jour après jour

Messages